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DRESDE ET VITTORJA.

~

A.OUT

18!5.

!69

de la droite

a

la gaucbe, il n'était plus possible

de l'arreter, et l'attaque se trouva engagée sur

tout le pourtom• de la ville de Drcsde.

le corps de '\Vitlgenslein formant Ja droite

des coalisés , opposé par conséquent

a

notre

gauche, s'avanc;a entre l'Elbe et le

Gross-Garlen

en face du faubourg de Pirna. Il fallait franchir

un gros ruisseau canalisé, appelé le

Land-Gra–

ben,

et mcnant daos l'Elbc les eaux des hauteurs

environnantes. Les soldats de la

45°

division

(seconde de Saint-Cyr) disputerent vivcment le

terrain. Les Russes, indépendamment d'nne bat–

terie franc;aise placée sur l'autre i·ive de l'E!be,

avaieot a lcur droite notrc premicre rcdoute

construite en avant de la barriere de Zícgel, a

leur gauche notre scconde redoute, construite

en avant de la barriere de Pirn a, et en face des

batteries attelées, dont les feux mobiles les atteu–

daient

a

chaque pa rtie découverte du terrain.

lls eurent done une 'grande peine

a

s'avancer;

ils franchirent n éanmoins le

Land-Graben,

puis

cheminerent entre l'Elbe elle

G1·oss-Garlen,

ai<lés

par les progres des Prussiens dans le

Gross-Gar–

ten.

Ceux-ci en effet, apres de v iolents efforts,

avaient fini par s'emparer de ce jardín, griice

a

leur nombre. lis étaient plus de 25 mille contre

une simple division (la

45c),

qui était de 6

a

7 mille bommes, et qui ne voulait pas s'obstiner

a

cette défense jusqu'a courir la chance d'etre

eoupée de Ja ville. Elle rétrograda peu a peu, de

maniere a couvrir le plus longtemps possible les

partics de notre ligne qui s'étendaient

a

gauche

et

a

droite, et se replia entre les barrieres de

Pirna et de Dohna, disputant opiniatrément le

jardín du prince Antoine, qui était situé en ar–

riere du

Gross -Garten,

et formait le saillant du

faubourg de Pirna. E!le vint s'y lier

a

la 45e di–

vision (quatricme de Saint-Cyr), chargéc de dé–

fcndre le reste de l'enceinte.

Tel était vers cinq beures du soir l'état des

choscs dans cette partie de nntre ligne. L'ennemi

sur ce point avait fort approcbé des redoutes,

mais n'en avait enlevé aucune. Au centre, l'at–

taque avait fait plus de progres. Les Autriehiens,

apercevant une masse immense de cavalerie qui

couvrait déja la plaine de Friedrichstadt sur leur

gauche, avaicnt porté tous leurs efforts sur notre

centre, et avaient abordé deux des redoutes, la

troisicme et la quatricme, construites dans cette

partie, l'une située en avant du jardin Moczinski

pres de la porte de· Dolma, l'autre en avant de

la porte de Freyberg. Attaquant avec cinquante

pieces de canon chacune de ces redoutes, ils

'

avaient fini par en éteindre le feu, et profitant

ensuite de quelqucs plis de terrain ils avaiént

ouvert une fusilla de tellement meurtriere, no–

tamment sur celle du j ardí n Moczinski, qu'ils

avaient forcé nos soldats

a

l'évaeuer. Ils l'avaient

alors occupée . C'était la seule de nos redoutes

qu'ils eussent prise, mais un effort énergique

SL1r Ja quatrierne, et sur la cinquicme qu i venait

aprcs, pouvait les en rendre rnaitres, et

a

leur

droite les Russes se trouvaient déja au pied de Ja

premicre et de la seconde, tout prets

a

donner

l'assaut.

·

Quoiqu'il fut tard et qu'il reslat peu de jour

a

l'ennemi pour agir, le péril était grave. Malgré

l'ordre de ménager la vieille garde, Friant qui

commandait les grenadiers de ce corps, et qui

était pincé en réserve au faubourg de Pirna,

n'avait pas craint d 'engager quelques compagnies

de ces braves gens . Ces vieux soldats ouvrant

hardiment les barrieres de Pilnitz et de Pirna,

avnient tiré

a

bout portant sur les tetes de co–

Ionnes russcs, puis repoussé

a

la ba!onnette les

délachemenls qui s'éLnient trop approchés. A

l'exlrémjté opposéc' c'est-a-dÍI'e

a

la porte de

Frcybcrg, les fu silicrs avaient agi de meme, et

culbuté les Autrichiens. Ces aetes d'énergie

n'avaient heureusement pas coüté beaucoup de

monde

a

la

vieille garde que Napoléon tenait

a

ménager, réscrvant

a

la jeune l'honneur et l'édu–

cation des grands dangers.

Mais les colonnes de celte jeune garde arri–

vaient eu ce moment, impalientes de se mesurer

avec l'ennemi, et remplissant Dresde des cris de

Vive

l'

Ernpereur

!

Elles présentaient quatre belles

divisions de huit

a

neuf mille hommes chacune,

deux sous le rnaréchal l.\fortier, et deux sous le

rnarécha1 Ney . En les voyant, Napoléon accourt

et les dispose lui-meme. Il cnvoie les divisions

Decouz et Roguet a la barriere de Pilnitz pour

refouler les Russes, qui ne cessaient de gagncr

du terrain, les divisions Barrois et Parmentier

a

la barriere de Pirna pour refouler les Prussiens,

qui apres avoir enlevé le

Gross-Garten,

don–

naient déja la main aux Autrichiens pres _de la

redoute du jardin 1\foczinski. En meme temps

Napoléon fait ordonncr

a

Murat, que l'infanterie

du général Teste venait de rejoindre, de charger

avec toute sa eavalcrie dans Ja plaine de Frie–

drichstadt.

En un instant la scene cbange. Les barrieres

de Ziegcl et de Pilnitz s'ouvrcnt, et dcux divi–

sions de la jeune garde sortent comme des tor–

rents pour se jeter sur les Russes et les P_rus-