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DRESDE E1' VITTORIA. -

AOUT

i8t 5.

avoir ainsi 20 mille hommes d'infanterie et en–

viron 12 mille hommes de cavalerie, avec ordre

de tourner les Autrichieos par leur gauche, et de

les pousser a ou trance vers la vallée de Plaucn.

Il prescrivit au maréclrnl Marmont; qui arrivait

dans le moment, de s'établir au centre, a la bar–

~iere

de Dippoldiswalde , pres du jardi n 1\-Ioo–

zinski , ayant derriere lui la vieille garde et la

réser ve d'ar tillcrie. Le maréchal Saint-Cyr devait

réunir ses trois di visions, les r anger en coloone

serrée entre la barriere de Dippoldiswalde et la

barriere de Dohna, la droi te au maréchal l\lar–

mont, la ga uche au

Gross-Garten.

Ces deu x

cor ps, placés pres de Na poléoo qui avait le pro–

jet de se tenir au centre (ce qu'il

fit

savoir a tous

ses

lieutena nt~

pour qu'ils vinssent y chcrchcr

ses ordres), ne devaien t recevoir d'instructions

que sur le lerra in mcme et de sa propre bouche.

Eofin a l'extreme gauche, Ney, a ec toute Ja

j eune garde et une portioo de Ja cavalerie sous

Na nsouty, avait pour instructioos de défilei•dcr–

riere Je

Gross- Gar ten

avec pres de quarante mille ·

hommes, de tourner autour de ce jardín, d'ex–

pulser les Russes de la plaine qui s'élend de

Slriesen

a

Dobrilz, et de les refoul eP sur les

hauteurs quand le désaslre de la gauche des

coaJisés Jes aurait suffisammcn t ébranlés. Sauf le

conseil des événemenls, Napoléoo voulait en

agissant par ses deux ailes, dont chacune allait

enlever aux coalisés l'une de lcurs routes prin ci–

pales, demeurer immobilc au centre avec 50 millc

hommes, se r éservant d'cn disposcr au besoio ,

sans crainte d'affaiblir le milieu de sa ligne, ap–

puyé qu'il était a Ja ville et

a

de forles rcdoutes.

11 avait en eíiet donné des ordres pour que tou les

les redoutes et notamment celles du centre fu s–

sent réarmées, renforcées en hommcs eLen ar–

tilleric. Prévoyant de plus un vio!ent combat

d'artillerie au centre,

il

y avait amené plus uc

cent bouches a feu de la ga rde, indépendamment

de toutes les batteries de Marmont et de Sainl–

Cyr.

Napoléon avec a peu pres 1

~o

miUe hommcs

allait en combattre 200 miJle, car les coalisés ,

une fois tous les Autrichiens de KJenau arrivés,

n'en devaient pas avoir moins. De ces 200 mille,

iJ y

en avait 180 millc devant Dresde, et 20 mille

devant Pirna sous le prince Eugene de Wur tcm–

bcrg. Les coalisés auraient rnen;ie pu en réunir

davantage, s'ils n'avaient pas Jaissé environ

nés avec Ju plus rare précision el Ja plus pa.-faile prévoyance

du résultat. 11 ne faut done jamais prononce1· sur ces grands

év~ncmcnts

qu'apres avoir vu les doeumcnls CUl'·memcs,

et

50 mille hommes entre Prague et Zittau a la

gnrde de ce débouché, ou était resté le prince

Poniatowski. l\fa is Napoléon avai t pour contre–

balancer l'inégalité du nombre l'avantage de ses

combinaisons, et les 40 mille homrqes du géné–

ral Vand amme, placés a Pirna bien plus

utile~

ment qu'a Dresde.

Apres avoir dicté ces <lispositions de la ma–

niere la plus précise, Napoléon alla souper chez

le roi de Saxe avec ses maréohaux, et recevoir

Jes félicitations de toute la cour , bien heureuse

maintenant qu'elle était irrévocablement liée a

nolre sort, de voir l'enncrui éloigné de la capi–

tale et menacé d'une procbaine et grande défaitc.

Napoléon ne révéla ses projets

a

personne, mais

il

annooi:a une bataille décisive pour le lende–

main , n'hésita point

a

dire qu'il la rendrait

fu–

neste pour la coalition, et laissa éclater pendant

toutc

Ja

soirée une gaieté singuliere. 11 ne se

retira que fort lard , afio de gouter un peu de

repo en tre deux batailles.

La journée ne se termina pas aussi gaiemcol,

da ns le camp des souverains alliés. Oo s'y repro·

chait l'échec éprouvé devan t Dresde, on l'a ltri –

buait au contre-ordre décidé et point donoé, et

on n'élait pas d'avis de rcnouveler l'im prudente

tenta tive qui venait de couter inutilemcnt cinq

a

six mille hommcs

a

l'armée combinéc. Aller

prendre

a

Di ppoldiswalde sur le pencbant des

monlagnes de Boheme la position rnena9nnte

conseillée par Moreau , n'était pas immédíate–

ment pra ticable, car c'eut été proclamer une vé–

ritable défaite ' et la décJarer meme plus grave

qu'cJle n'était. Mais on résol ut de rester en place

sur Jes coteaux qui cotoui·ent Dresde, et ou l'on

occupait une exccllente position. Les Frarn;ais

avaien t eu l'avanlage des lieux en s'adossant

a

Dresde pour résister; on l'aurait

a

son tour en se

tcoant sur le dcmi-cercle des hauteurs , et s'ils

atlaquaient on les rejetterait en désordre vers

ces faubourgs ou l'on n'avait pas pu pénétrer.

Personne ne s'avisa de penser

a

ce gouffre de

Plauen, au dela duquel se trouvait une partie de

l'armée autrichienne, et ou il scrait impossible de

luí por ter secours s'il lui ad vcnait malheur. Seu–

lcment Je prince de Schwar zenberg, craignant de

n'etre pas assez fort au centre, retira une partie

des troupes qu'il avait au dela du vallon de

Plaucn, affaibli t ainsi son aiJe

g~uche

qu'il aurait

du renforcer, comptant,

il

est vrai, sur l'arrivée

non pas qu elques-uns, mais tous s'il est possible. Sans cela on

ne pol'te que des

ju~ernents

erronés, si bon juge qu'on soit,

et si pre des événemcnts c¡11'on ait pu etre.