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DRESDE

ET VITTORIA. -

AOUT

1815.

i67

chez eux les coalisés, _les Russes surtout, les

avait presquc réconciliés avec les

Fran~ais,

qui

les traitaient beaucoup moins durement. Déja

quelques boulets tombant sur le pont et sur la

grande place, les avertissaient du péril, et Na–

poléon leur apparaissait en ce momcnt comme

un vrai libérateur.

11

se renuit chez le roi de

Saxe pour le rassurer, l'engagea vivement a ne

pas etre inquiet pour le sort de celte journée,

puis se transporta sur le front du camp retran–

c11é, afin de rejoindre le m ar échal Saint-Cyr

qui était a la tete de ses troupes, et faisait ses

dispositions tactiques avec son babileté accou–

tun;iée.

Nous avons déja donné une premiere idée du

sile et de la configuration de Dresde. La villc

principale se trouve sur la gauche de l'Elbe, et

se montre par conséquent la premiere quand on

vient des bords du Rhin. (Voir la carle nº ?58, et

le plan de Dresde ajouté-

a

cette carte.) Une suite

de hauteurs , détachées des montag nes de la

Boheme, enveloppent la ville, et forment aulour

d'elle une sorte d'ampJ1ithéatre. C'est sur cet

amphithéatre que s'étaient raogés les coalisés,

descendus de la Boheme pour nous prendre

a

revers. lis avaient aiosi le dos tourné

a

la

France, comme s'ils en étaient venus, et nous

a

l'Allemagne, comme si nous avions été chargés

de combattre pour elle. Notre ligne de défeose,

adossée a la vieille ville, présentait un dcmi–

cercle dont les deux extrémités s'appuyaient

a

l'Elbe, l'extrémité gauche au faubourg de Pirna,

l'extrémité droite au faubourg de Fricdrichstadt.

Cette ligne coosistait d'abord, ainsi que nous

l'avons dit, dans cinq redoutes élevées au saillant

des faubourgs, et jointes entre elles par des

clci–

turcs et des abatis (c'est ce qu'on appelait le

carnp retranché), puis dans la vieille enceinte

composée d'un fossé et de palissades, et cnfin

dans Jes tetes de rues que l'on avait barricadées.

C'est

a

la ligne extérieure des redoutes que le

maréchal Saint-Cyr Avait placé ses tro upes. Sa

premiere division étant restée avec Vandamme,

il avait rangé la seconde (45° de l'armée) sur la

premiere moitié du pourtour de la ville, en par–

tant de la barriere de Pirna jusqu'a la barriere de

Dippoldiswalde. Il avait rangé sa quatrieme di–

vision

(MSe)

sur l'autremoitié du pourtour se ter–

rninant au faubourg de Friedrichstadt. E,n avant

du faubourg de Pirna se trouvait un vastejardin

puhUc, dit le

Gross-Garten,

large de quatre ou

cinq cents toises, long de mille ou douze cents ,

et qui présentait, par rapport aux dispositions

de cette journée, une forte saillie en avant de

notre gauche. Le maréchal Sain t-Cyr y avait

établi sa troisicme division (la 44°) , mais avec Ja

précaution de ne laisscr que de simples postes

daos la p11rtie avancée du jardin, et de mcttre le

gros de la division en arriere, pour qu'elle ne

fUt pas coupée de l'enceinle de la ville,

a

Jaq uellc

le

Gross-Garten

n'était pas immédiatement li.é.

Le

maréchal Saiot-Cyr avait dis tribu é ses postes

avec un art infini, de maniere qu'ils se soutins–

sent les uns les aulres,

et

entre les r edoutes,

dont quelques-unes ne se ílanquaico t pas assrz,

il

avait disposé de l'artillerie altelée pour ramplir

par des feux mobiles les

]a~unes

ent.re

les fcux

fixes. Les Russes de Wittgenstein et de l\filorado–

vitch, sous Barclay de Tolly , dcsccndus de Pé–

lcrswalde, et faisant face

a

notre gauche, de–

vaient altaquer entre l' Elbe et le

Gross-Garfen,

par les barrieres de Pirna et de Píloitz. Les

Pr ussiens, sous le général Kleist, devaient atta–

quer le

Gross-Garten.

Les Autrichiens venus par

les débouchés les plus éloignés, et ramenés en–

suite sur Dresde par Ja r outc de Freybcrg, for–

maient la gauche des alliés, faisai ent par consé–

quent foce

a

notre droite, et devaient attaquer

entre les barrieres de Dippolciiswalde et de

Freyberg. C'était du moins ce qu'on pou vait sup–

poser d'apres la distribution apparente des forces

ennemies sur le demi-cercle des hauteurs.

Napoléon apres avoir parcouru celte ligne sous

un feu de tirailleurs assez vif, npprouva toutes

les dispositions du maréchal Saint-Cyr , et lui

fiL

connaitre ses intentions. Les cuirassiers venaient.

d'arriver, et la vieille garde les sui vait; mais Ja

jcuoe garde, forte de quatre bellcs divisions,

ne

pouvait etre rendue

a

Dresde que fort tard dans

la journée. Les maréchaux Marmont et Victor

se

trouvaicnt eocore plus loin. Le projet de Napo-·

léon était de placer une partie de la vieille garde

aux diversos barrieres, pour les garantir contre

tout succes imprévu de J'enncmi, et de ne foire

donner celle troupe de prédilection qu':i la der–

niere extrémité. Avcc Je reste de la vicille garde,

tenue en arriere sur la principalc place de la

ville, il devait attendre l'événemcnt. Des qu'il

aurait la jeune garde sous la main , Napoléon se

réservait de l'employcr lui-meme selon les be–

soins.

11

rangea Mural avec toute la ca\'alerie

de Latour-Maubourg dans la plaine de Frie–

drichstadt, qui s'étend en avant du fa ubourg de

ce nom, et qui formait !'extr eme droile de notre

ligne de défense, pour occuper l'espacc que la

quatrieme division du maréchal Saint-Cyr ne