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i7Q

LIVRE QUARANTE-NEUVIEl\IE.

siens. Elles se déploient d'abord pour faire feu,

puis se forment en colonnes, et chargent a Ja

baionnette les masses ennemics. Les Russes sur–

prissont arretés, et bienlotculbutés sur le

land–

Graben,

qu'ils sont forcés de repasser en désor–

dre. L'une de ces deux divisions se rabat

a

droite

sur le jardin du prince Antoine qu'attaquaient

les Prussiens, et les en cbasse a la bai'.onoette.

Elle vient ensuite se joindre aux troupes de la

44e

division, pour reprendre la redoute située a

l'extrémité du jardin :Moczinski. Les soldals de

la jeune garde, ceux des

45e

et

44e

divisions dé–

bouchent de ce jardin en plusicurs colonnes, se

jettent sur la redoute, les uns par Ja gorge, les

autrcs par les épaulements, s'en emparcnt, et y

font prisonniers six cents Autrichiens. Au meme

moment le général Teste, avcc la brigade qui

lui restait, sort par Ja porte de Freybcrg, s'em–

pare du village de Klein-Hambourg, tandis que

l\Iurat, se déployant a ec douze mille cavalier

a

notre extreme droite expulse les Autrichiens de

Ja plaine de Friedrichstadt, et les oblige

a

r ega–

gner les hauteurs. De loules parls les alliés

vivement repoussés reeonnaissent dans ces

acles vigoureux la main de Napoléon, et pren–

nent le partí de la retraite en nous abandonnant

trois ou qualre mille morts ou blessé et deux

mille prisonniers. Combattant

a

courert, nous

n'avions pas pcrdu plus de deux mille homme .

Napoléon était enchanté de cette premiere

journée, car bien qu'il n'eu t pas éprouvé d·in–

quiétude pour la conser ation de Drcsde,

il

élait

fort content d'elre quitte de cetle attaque

a

i

peu de frais, d'avoir en meme temps arruché les

habitants de Drcsde ain i que la cour de Saxe

a

leur terreur, et

il

prévoyait avec joie une bril–

lante journée pour le lendemain. En effet, eette

tentative du 26 ne pouvait pas etre le deroier

effort de l'ennemi, et comme on altcndait encore

40

mille hommes au moins daos la soirée, outre

tout Qe qu'on venait de recevoir daos l'apres–

midi, Napoléon se croyait en mesure de livrer

le lendernain une bataillc décisive. Étant mo-n té

plusieurs fois daos celte journée

a

un clochcr de

la ville, d'ou l'on apercevait tres-distinctement le

demi-cercle de hauteurs qui cntourcnt Drcsde,

il avait tout

a

coup Ímaginé l'une des plus beJles

manreuvres qu'il eUt jamais cxécutées.

A

no lre

gauche les Russes formant ]'extreme droite des

coalisés, étaient rangés entre l'Elbe et le

Gross-

1

Le maréchal Saint-Cyr, avec a sévérilé accoulumée, a,

dans ses Mémoires, r eprésenlé Napoléon comme n'ayant aucun

plan pour le lendema11:i, tandis qu'il existe une suite de leLLres

Garten.

Un peu moins agauche, en s'approchant

du centre, étaient les Prussiens sous le ·général

Kleist, repoussés du

Gross-Garten

et rcpliés sur

les hautcurs de Strehlen. (Voir le plan des envi–

rons de Dresde, carte nº 58.) Tout

a

fait au cen–

tre se trou•ait une partie des Autrichiens, vis-a–

vis des barrieres de Dippoldiswalde't!t de Frey–

berg, sur les haulcurs de Racknitz et de Plauen.

La

entre le centre et nolre droite, on découvrait

u ne gorge étroile et profonde, servant de lit

a

Ja

pelite riviere de la "\\ eisseritz, laq uelle vient se

jeler daos l Elhe, entre la ville vieille et le fau–

bom·g de Friedrich tadt. C'est au dela de cette

gorge, appelée vallée de Plauen,

a

l'extreme

gauche des aJliés et

a

notre extreme droite,

qu'était rangéc

la

plus grande partie des Autri–

chiens, séparés ainsi du reste de l'armée coalisée

par un e sortc de gouffre,

a

travers lequel il était

impo ible ele les secourir. En outre, ce coté du

champ de hataille c'lait plus propre que les autres

aux manoouvres de la cavalerie. Napoléon, saisis–

sa nt d'un coup d reiJ les avantages qu'oífrait cette

circonstance locale, avait résolu de renforcer le

roi de N11plcs de tout le corps du maréchal Víc–

tor de fe lancer par

UD

détour

a

droite et d'une

maniere foudroyante sur les Autrichiens, qui, ne

pouva nt etrc secourus, seraient inévitablement

précipités dans la gorge de Plaucn, et apres avoir

ain i détruit la gauche des co111isés, de pousser

Ney avec toute la jeune garde sur leur droite,

pour les refouler en masse sur les hauteurs d'ou

ils :naicnt css11yé de descendre.

11

devait résul–

ter de ce douLle mouvement un double avan–

tage, c'élait de leur enlever

a

droite la grande

route de Freyberg, la plus lllrge et la meilleure

pour opérer ]eur rclraite, de les acculer

a

gau–

cbe sur cetle route de Péterswalde, ou Van–

damme les altendait a !a tete de 40 mille hom–

mcs et de les réduire ainsi pour retourner en

Bobeme

a

des chemins mal frayés, ou ils ne

repasseraient qu'en essuyant des pertes énormes.

Ces combinai ons, formécs en un instant avec

une merveilleuse promptitude d'esprit, avaient

rempli Napoléon d'unc satisfaclion qui éclatait

sur son visage, et qui n'étail que la joie anlici–

pée d'un grand triomphe pre que assuré pour le

lendemai n. Avant de prendre ni repos ni nour–

riture, il donna ses ordres sans désemparer

1 •

A droite

il

pla~a

le général Teste sous le maré–

chal Viclor, l'un et J'autre sous l\furat qui allait

(ignorées rvidcmmen t du morécbal), dalées du 26 aotit

a

7 heures du soir, au momenl otl finissail Ja prcmierc bataille,

cL dans lesquelles tous les ordre pour le lendemnin soul don-