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LlVRE QUARANTE-NEUVIEME.

et cnfin les tetes de rues fortement harricadécs.

En supposant merne quela vieillevillesuccombdt,

une rhose élait ccrtaine, c'est que

la

ville ncuve

siluée sur la rivc droite de l'Elbe, moycnnaut

qu'on hrulat le pont dont une partic élait en

bois, ne succomberait poiot, que des lors l'co–

nemi se trouverait toujours dnns un vrai cul-de–

sac, et qu'cn débouchant snr ses derrieres on

serait assuré de le pousscr dans un abime .

To1,1~

tefois le sacrifico de la vieille ville était cruel sous

le rappo1't de l'humanité, facheux sous le rap–

port de la polilique, car c'était rendre notre al–

liance !Jien funcste

a

la Saxe, et Napoléon ne

rcgnrdcrait pas cclle ressource

exlre~e

de se dé–

fen<lre dans la villc neu ve coq1me acceplable.

n·ailleurs, bien que son plan lui tint fort au

c;oour, et qu'aucuuc comhin aison ne put en égalcr

Ja grandcu r et les résullals probables, il lui

~·es­

tait une aull'e combinaison féconde aussi en

conséqueuces, c'élai t, au licu de jeter par Krenig...

stcin loute

In

masse de ses forces sur les dcr–

ricres de l'ennenii, ele ne jeter par celte issue

que les quara11le mille hornmes de Vandamme

et de déboucher directement par Drcsdc avcc

cent millo. Certainemt:nt Vandamme maitre du

eamp de Pirna,

a

cheval sur la grande chausséc

de Pélcrswalde, devait en tombant sur les der–

ricres de l'enncmi vaineu dcvant Drcsde lui faire

essuycr d'énorrncs dommages, car

il

prendrait

touL ce qui essaycrait de r epasser par Péters–

wnldc, et refoulerait le reste sur des routes mal

frayées ou la r ctrai te serait excessivement diffi–

cile. Ce nouveau plan présentait moins d'avan–

tages sans doute, mais il en promeltait de bien

gran Js encore , et il élait rnoins bilsarcle ux, puis–

que, en réunissant pres de cent .qiille hornmes

a

Drcsde, Napoléon sa uvait la ville, avait le moyen

de uallre les eoalisés sous ses murs, et avait en

outre, pour eompléter la victoire et en tirer les

drrnicres conséquenccs, Vandamme embusqué

a

Krenígslcin.

U

se décida done pour ce plan,

moins vaste mais plus sur; et aiosi plus auda–

cielJX que jamais en politique, il le fut moins

<¡Ue de coutume en fait de guerre,

a

J'inver se de

t e qui aurait du etre, car moios il avait montr e

de sagcssc da ns sa politique, plus il aurait dft

rnontrcr d'audace dans ses opérations militaires,

s'étant mis dans la nécessité d'avoir des triom–

phcs inouls ou de pél'ir. Mais lui-meme, con–

truslc étrange

!

devenait défiant

a

l'égard de la

fortune, dans un momcnt

ou

par le refus de

la paix il lui avait livré son exislence tout

cnticre

!

Son partí pris

a

minuit, avcc une promptitude

qui ne l'abandonnait jamais, il dicta ses ordres

a

l'insLant meme. Il d.,irigea sur Dresde sa vieille

gardc ardvée déja dans les environs de Stolpen,

la cavalerie de Latour-Maubourg arrivée égale–

meQt en ce lieu, la moi.ti.é de la division Teste

restée sur le bord de l'Elbe, et leur reco1µmanda

de marcher toute la nuit pour etre rendues

a

Dresde

a

la pointe du jour, traverser les ponls,

et veni,r se placer derricre le corps du maréchnl

Saint-Cyr. Il donna les memes

in~tructions

a

la

jeune garde

e~

au rnaréchal l\'larmont, qui était

encore sur la roulc de Lowenberg, et au maréchal

Vfolor qui avait quitté Zittau afin de se transporter

a~Krenigstcin.

En mernc temps

il

traca

gé–

néral Vandamme ce qu'il aurait a faire pendant,

la journée du lendema,in 26. Ce dcrnicr devaiL

avec ses 40 mille

homn:H~S

traverser le pont jeté

antérieurement entre Lilieostein et l\.reoigstein ,

débouchér sur la rive gauche de l'Elbe, assaillir

le camp de Pirna, l'enlevcr, et s'établir en tra–

vers de la ch:;iussée de Péterswa)de. A <;es in–

structions il ajouta Je secours d'un CQnseiller

éclairé, <Jclui du général Haxo, qu'il cbargea

d'etr e le guide et le mentor du bouillant Van–

damme . Ces ordres expédiés, Napoléoq prit

1,10

r cpos de

q~elques heurc~ ,

et

a

la pointe du

jo.ur

partil au galop pour Dresde.

11

y arriva vers

9 bcures du matin le 26 aout, la premiere des

deux jouroées justemeot célebres.

Cbcmin faisant il avait aperctu une patterie qui

de la rive droite de l'Elbe devait tirer sur la rive

gauche moins élevée que la droite, afin d'ap–

puyer l'extrémité de la ligne du maréchal Saint–

Cyr.

11

la

fit

renforcer et placer le plus avaota–

geusement possible, puis

il

entra dans Dresde,

suivi desbraves cqirassiers de Latour-Maubourg,

L'enthousiasme

a

son aspect fut extreme parmi

les troupes et Jes babitants,

11

y avait pres du

grand pont de pierre un hópitnl de blessés fran–

ctais, dont Jes convalescents se tenaient ordinai–

rcment pres des abords de ce pont, regardant

travaillcr leurs camarades aux ouvrages de dé–

fcnse. A la vue de l'Empereur, ces jeunes gens

se trainant comme ils pouvaient sur leurs mem–

bres mutilés, agitant les uns leurs bonnets, les

autres leurs béquilles, se mirent

a

crier

Vi·ve

l'Empereur!

avec un véritab)e fanatisme mili–

tairc. Les habitants, contraints

a

saluer en lui

leur sauveur, l'accueillirent en poussant les

mcmes cris, et en lu,i demandant de garantir·des

horreurs de la guerre leurs femmes et Ieurs en–

fan ts. D'ailleurs le dernier séjour qu'avaient fait