DRESDE ET VITTOHI A. -
AOUT
1813.
463
les j'ours suivants. Les troís divisions d'infa nteric
da iliaredrnl Saiut-Cyr
1
ne devaient pas com–
prénd1·e i:noins de
21
óu 22 mille hommes. On
pou'Vait tírer de la garnison
D
a
6 mille hommes,
quelqu~s-uns
Allemands
il
est vra i, pour les
po1·ter sur la i'i've gau ch e, et les généraux Lhéri–
tier et Pajo! avaieot bien 4 m ille chcvaux. Le
inarécha'l Saint-Cyr dispósait ainsi de 51 a 52
mille hommes avcc bcaucnup d'artillerie attelée
pour aider l'artillcrie de positio'n.
11
avait don e
les moyen·s de <lisputer la place
a
l'enncmi' et de
dotrncr
a
Napoléon le temps de manreuvrer au–
tour d
'ciJ.le., comme il le jugerait utile au plus
grand bien des opérations.
C'est sur cet état de cboses que Napoléon
fon·da ses Mlculs en recevant
a
Gorlitz le détail
de
ce qui s"était passé du coté de Dresde.
11
ne
p'auvaít pas savoir tout ce que nous venons de
ráppór ter des motiveni¡.'lnts de l'ennemi ; mais
i1
sa"Vait par la présence de masses considér ables
stIT
les derrieres de Dresde, qu'entre les divers
plans possibles les coalisé's avaierit adopté celui
.qui consistait
a
Ie
tourner , en se portant sur Ja
rívé gaucné dé l'Elibe, et en descendant en Saxe
par P-éterswalde. Ayant prévu ce mouvement
~ornme
l'uh
des plus vraisemblables,
il
avait
pla'cé
a
Drésde, ainsi qu'on vicn t de le voir, de
qa0i tepousser une premicre attaque, et d·e quoi
r
'étff.n.irla grartde armée du prince de Schwarzen–
berg plúsfours jó'Urs au n'loins. Ces données bien
c(:lrtafaes hli sí.iffisaien:t , et
il
imagina sur-le–
diailíl'p l'1in
1
e
des eombináis0ns l'es plus belles, les
pfos
redoutálblés qui Séieút so
1
rries de son génie,
H
ifont
I'exéoutión , sí elle s'accoinplissait sllivant
sés vues, ptlü\'ait terminer la gt1crre en un jour,
p·ar l' un clies
phis
teri'ilbles coups
qo'il
eut jarnais
f.rapp és,
Napol.éon revenait de Silcsie, t}récédé ou sui'vi
des massés les pfus molliles de son arrrtée qu'il
f.a isait J.'efluer vers l'Blbe. L'eilnem i, pom'
le
tourner, avait franchi l'Elbe d&.ns l'intétíeur de
J.a
Bohéme,
a
l'abri des rriontagnes qui séparen t
1
te mlli'tlcltal S!iint-Cyr, avec són esprit órdínail'ement
peu
i11dülgen1, et Je J ésir de justifier son róle pendant la
éhmpa–
gnc de
1813,
a inexactement représenté les événemc.nts J e
celle anniíe dans ses Mémoires, d'ailleurs si rcmarqual>les.
11
a
vóulu 'pl'OÚ'ver parl'out que Napoléon n'ilváit aucun plan, qu'll
n'avait pourvu
a
rien, et qu'il n'existait nlrlle part des forces
suffisanles. Ainsi
il
suppose que sa seconde division était au
plus de
5
mllle hommcs, ce <1ui aurait fait
Hí
m'ille hommes
pour les trois dívisidns éhargécs de la défen se de DresHe. Ces
assertions sont inexactes, ca1· les divisi'ons du maréchal litaient
de douzc bntaillons, et en supposant que les Lataillons qui ne
s'etaient pas eneorc hattus comptassent 500 hommcs seule–
ólent, les cfouzc bataillons auraient présénté 6
mille
hommes.
Ja
Boheme de
fo.
Saxe.
JI
fallait le punir de ce
mouvement téméraire en repassant J'Elbe soi–
meme, pou r fondre sur lui avec des masses
écrasantes. Maitre des ponls de Drcsde, Napo–
léon pouvait y traverser l'Elbe tranquillemcnt,
et, amenant cent mrne hommcs avec fui, auo rdcr
de front les coalisés, et les refoulcr violcmmcnt
sur les montagnes d'ot'l ils étaient venus. l\Jais
avec ce coup d'reil qui n'appartenait qu'a Iui,
Napoléon jugea qu'il y avait bien micux
a
fairc.
Au lieu de déboucbcr de front par Drcsde, ce qui
n'aurait donné J'ieu qu'a un choc dircct,
il
résolut
de remonter
a
Kcenigstein, qu'il arnit occupé
d'avance, app'róvisionné, rattaché au rochcr de
Lilienstein par un pont de ba teaux , puis aprcs
avoir passé l'Elbe en cet endroit, de s'étaui ir
a
Pirna, d'intercepler la chaussée de Péters'\valde,
de descendre cnsuite sur l'es dcrrieres de l'cn–
riemi avec
140
Ihil'le hommes, de le pousser sur
Dresde, et de le prendre ainsi ehtrc fE ibc et
l'arméc
fran~a ise.
Si ce plan
a
la
fois extraordi–
naire et si mple, qu'une admira
u.Jcprévoya 11ce
avait rcndu J)'raticahle , en s'assur:mt <l'avancc
tous les passngcs de l'Elbe, si' ce plan réussissait,
et on ne
con~oit
pas ce qui aurait pu l'empeclicr
de réussir,
il
étni t possible que sous trois ou
quatre jou1's
il
ne restat plus de coalition. On
pouvait avoir fait prisonniers les souverains et
leurs armées.
Napoléon, l'esprit en.flammé par la méditation
de ce pfa'll, se huta d'é·crir e en chiffrcs
a
l\J.
de
Bassano, polir lui exposer la fo:rm iduble combi–
naison qu'il venait d'imaginer, pour h1i rccom–
tnander de la tenir profondémcnt secrete, n1ais
de disposer ·tout le monde
a
Ja secondcr, en
fai–
fant prendre patience j usqu'a ce que les sccours
arrívasscnt, car il allait cmployer deux jours au
moins
a
se concentrer
a
Krenigstein ,
ay
multi–
plier les moyens de passage pour fac il·iter le mou–
vement des
140
mille hommes qu'il amcnait, et
enfin
a
se poster convcnablemcnt sur la cbaussée
de Péterswalde.
11
écrívit aussi au rnaréchal
0r, la 42e (premiere du corps de Safot-Cyr), sous le général
Motilorl-Duvernet, se trouva le 29 au matin
il
Knlm avec plus
J e 8 mille hommes en bataille, ce qui résullc dºu n appd fait
Je jour meme, et fou rni par le génét'al ilaxo daos son n1pport
cit·l:órlstahcié su1' l'affüire de Kuhn.
11
n'cst don"c pas aclmis–
sible que les aulres ne comptássent que 5 mi lle
ho1~1111es.
Leu1:
en atl ribuer 7 mille, surtoul au dél>nt des opéral1ons, ce qut
suppose
il
peu pres 600
ho~mes
par
batail~on,
11'esl ee1.'t"i11c–
ment pas une exagération. Le ma1
1
écltal Saint-Cyr aur\jtl done
possédé, seulement en infanterie de son corps, 2 1 ou
~2
miile
hommes
il
Dresde, sans compler la dívisiou laissée
ú
Kamig–
slein.