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DRESDE ET VITTORIA. -

AOUT

1813.

11 était évident, malgré . Ja résisLancc que

Blucher chcrchait

a

nous opposer, et malgré ses

cent mille bommes, qu'on ne I'avait pas mis en

mesure de tenir tete a Napoléon, et que ce n'était

pas de son cóté qu'aurait lieu l'action principale.

En cffet le soir mcme, Napoléon

re~ut

du maré–

cbal Saint-Cyr un courrier qui, ayant fait qua–

rante licues pour lejoindre, lui apprenait qu'on

était attaqué par des masses nombreuses, et

qu'évidemrnent Ja grande armée coalisée débou–

chait par Péterswalde sur les derrieres de Dresde,

soit qu'elle songeat

a

enlever cette ville, soit

qu'elle eut l'idée de se porter sur teipzig' pour

exécuter J'audacieuse tentative de se placer entre

les Francais et le Rhin. Ainsi s'accomplissait

l'une des deux hypotheses prévues par Napoléon,

et la plus désirable des deux, celle pour laquelle

tout avait été préparé avec le plus de soin. Na po–

léon n'en fut ni surpris ni affiigé, tout au eon–

lraire, mais

il

y vit une raison pressante d'accé–

lérer ses mouvements. Le soir meme du 22, .il

arreta sa gurde qui était encore en marche, et

qui heureusement n'avait pas dépassé

J~owen­

berg, afin qu'elle se mit en route apres un peu

de repos, et qu'clle put etre de retour

a

Dresde

en quatre jours, c'est-a-dire le 26. Le corps du

maréchal l\farmont ayant été le moins engagé,

était le moins fatigué aussi, et sans perdre un

instant

iI

rebroussa chemin pour voyager

av.ec

la garde. Napoléon cxpédia également une grande

par·tie de la réserve de cavalerie, enfin il écrivit

au général Vaodamme et au maréchal Vieto1' de

se replier l'un et l'autrc s1,1r l'Elhe, en laissant le

prinee Poniatowski aux gorges de Zittau. De la

sortc

180

mille hommcs devaient se trouver

réunis sous Dresde en quatre jours, et

80

mille

au moins daos les deux premieres journées.

11

n'y avait par eonséquent aucune inquiétude

a

coneevoir.

Apres avoir donné ces ordres dans

la

soirée

memc du 22, Napoléon voulut que le 25 au ma–

tin les corps de Lauriston, l\facdonald et Ney,

qui avee la cavalerie du général Sébastiani com–

posaient une masse de

80

millehommes au moins,

poussassentencore une fois l'ennemi devant eux,

et le rejetassent fort au dela de la Katzbaeh. Au

point du jour, le corps de Lauriston

a

droite,

cclui de Macdonald au centre, la cavalerie de

Latour-1\faubourg

a

gauche, se <léployerent le

long de la KaLzbach, pendant que Ney,

a

trois

licues au-dcssous, se portai

t

avec son corps et

lacavaleriedeSébastiani clevant Liegnilz. Blucher

avait rangé les troupes russes de Langeron et les

troupes prussiennes d'York derrjere la Katzh:wh

et sur les hauteurs du Wolfsberg. La division

Girard attaqua les bords de la riviere vers Nie–

cierau, et eut un engagement tres-vif avec la divi–

sion prussienne du

prin~e

de Mecklembourg. Le

général Girard, apres avoir démonté l'artillerie

de I'cnnemi et ébranlé son infanterie a coups de

canon, }'aborda brusquementa la bai:onnette. Les

Prussiens culbutés et aceulés sur la Katzbach se

eouvrirent de leur cavalerie, qui fut bientót re–

poussée par celle du général J,atour-1\'.Iaubourg,

et repasscrcnt enfin la Katzbach, que le général

Girard franchit

a

leur suite. A droite, le général

Lauriston ayant opéré son passage vers Seyfnau,

assaillit les hauteurs du Wolfsberg, les enleva

trois fois aux Russes, et trois fois les repcrdit.

Mais le

15Be,

de la division Rochambeau, s'en

r endit maitre par un dernier effort, et l'action

se trouva des lors décidée. en notre faveur. Blu–

cher se voyant en meme temps débordé a deux

ou trois licues sur sa <lroite, par le mouvement

du maréchal Ney sur Liegnitz, se replia en toute

hate vers Jauer.

Cettc inutile violation du droit des gens avait.

couté environ 8 mille hommes :rn général prus–

sien, et

a

nous Ja moitié tout au plus. l\falheu–

reusement elle n'avait pas ébranlé le moral d'un

ennemi combattant avee l'acharnemen.t du déses–

poir. Napoléon, qui avait éprouvé l'ineonvénient

de laisser plusieurs maréehaux ensemble quand

sa préseuee ne les dominait point, et qui pré–

voyait de rudes batailles pour lesquelles

il

lni

convenait d'avoir le maréchal Ney sous sa main,

résolut de I'emmener avec lui, et de confier le

5c

corps au général Souham. De la sortc il n'al–

Iait restcr sur ce point qu'un maréchal et deux

lieutenants généraux . .Le maréehal était l'\faedo–

nald, chef du

11°

corps, et les lieutenants géné–

raux étaient Lauristoo et Souham, chefs des

et

5e

corps. Napoléon, en remettant le comman–

dement supérieur

a

Maedonald, luí donna pour

instruction de tenir ses troupes légeres en ob–

servation entre le Bober et la Katzbach, mais de

camper avec le gros de ses forces derriere le

Bober meme, enire Loweoberg et Buntzlau, et

d'avoir des postes de eorrespondance a <lroite

dans les montagnes de Boheme, a gauehe daos

les plaines de la Lusace, afio d'etre constamment

averti des moindres mouvements de I'cnnemi.

Sa mission principale était d'abord de défendre

le Bober contre Blucher, et ensuite d'interccpter

les routes qui vont de la Boheme en Prusse, afio

d'r mpecher les détachements que l'ennemi pour-