Table of Contents Table of Contents
Previous Page  166 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 166 / 616 Next Page
Page Background

LIVRE QUARANTE- NEUV1E1'1E.

Vandamme, Víctor, Poniatowski, groupés sur

sa

droitc~

ceux de Ney, l\Iarmont, l\facdonald,

Lauriston, rangés sur son front, la garde, la

réserve de cavalerie placées au centre, pouvaient

former sous sa main une

mas~e

mobile ele

272 mille hommes présents sous les armes. Les

troupes d'Oudinot, <le Girard et de Davoust,

dirigées sur Berlin, en formaient une autrc de

1

'Jo a

11 !) mille, ce qui porlait

a

587 mille hom–

mes, ou 580 mille au moins, le total de forces

actives qu'il avait

a

opposer

a

la coalition. Si l'on

y ajoute 20 mille hommes en Baviere, 60 mille

en Italie, si l'on y ajoute encore les garnisons des

places de l'Elbe, de l'Oder, de Ja Vistule, telles

que Kcenigstein, Dresde, Torgau, "Vittenberg,

Magdebourg, "Verben, Hambourg, Glogau , Cus–

trin , Stettin, Dantzig, comprenant 90 mille

hommes environ, on atteint le chiffre de !)!)0 milie

combattants, fort inférieur

a

eelui de 800 mille

que Ja coalition était parvenue

a

réunir . Il est

vrai que les réserves des coalisés étaient com–

prises dans ce chiffrc de 800 mille hommes ;

mais Napoléon ne pouvait pas, en prcssant bien

ses cadres du Rbin, en tirer plus de !)0 mille

soldats de réserve, et des lors ses r essources,

plutót exagérées que réduites, ne présentaient

pas un total de six cent mille hommes, contre

huit cent mille. Ces forces toutefois auraient

suffi dans ses mains, et au dela, si ]es causes

morales avaient été pour lui au lieu d'etre contre

lui; mais ses adversaires exaspérés étaientrésolus

a

vaincre ou

a

rnourir, et ses soldats, héro1ques

sans doute, mais se battant par honneur, étaient

conduits par des généraux dont la confiance

était ébranlée, et qui commcnc;aient

a

sentir

qu'on avait lort contre l'Europe, contrc la

France, contre le bon sens

!

Infériorité morale

funeste, et bien plus redoutable que l'infériorité

matérielle du nombre!

Napoléon apres avoir lui-meme inspecté ses

postes de Krenigstein et de Lilienstein, et s'etre

assuré par ses propres yeux si la position prise

par Saint-Cyr et Vandamme, sur ses derrieres

et sa droite, était conforme a ses vues, s'était

porté le '1!) a Gorlitz, ou

il

avait trouvé la garde

et la réserve de cavalerie. De la

il

avait tenu

a

voir la gorge de Zittau, que Poniatowski et

Victor étaien t chargés de défendre. Apres avoir

établi Poniatowski sur une montagne elite d'Ec–

kartsberg, qui fait face

a

la sortie du défilé, et

permet de barrer le passage, Napoléon s'était

avancé de sa personne

a

quelques líeues plus loin,

escorté par la cavalerie légere de sa garde, afin

de reconnaitre un pays oú il était possible qu'il

pénétrat plus tard.

JI

voulait recueillir sur la

direction suivie par l'ennemi des renseignements

qui lui manquaient. Aucun symptóme en effet

ne r évélait si les coalisés déboucheraient ou en

arriere par Péterswalde sur Dresde, ou sur notre

droite par Zittau, ou sur notre front par Liegnitz

et Lowenberg. Bien que Napoléon füt entouré

d'une nuéc d'ennemis en mouvement, il ne savait

rien de leur marche, parce que l'épaisse muraille

des montagnes de Boheme, qui sur sa droite le

séparait d'eux, était un rideau difficile

a

percer.

11 écoutai t done avec une singuliere attention,

cherchant

a

saisir les moindres bruits, et, sui–

vant l'usage, ne recueillant que des versions

contradictoires. Pourtant on était d'accord sur

ce point, qu'un corps d'armée prussien et russe

avait passé de Silésie en Boheme pour venir

coopérer avec l'armée autrichienne. C'était

fe

corps qui devait, ainsi qu'on l'a vu plus haut,

composer , en se joignant aux troupes autrichien–

nes, la grande armée du prince de Schwarzen–

berg. Cette nou velle tres-répandue inspira un

moment

a

Napoléon Ja pcnsée d'entrer préci–

pitamment en Boheme

a

la tele de cent mille

hommes par la route de Zittau, et de se jeter sur

les Russes et les Prussiens avant leur réunion

aux Autrichiens . 11 est bien certain qu'il avait

cent mille hommes sous la main avec Ponia–

towski, Victor, la garde et la réserve de cavale–

rie, et que se portant rapidement

a

droite vcrs

Leitmeritz,

i1

aurait pu couper en deux la

Jongue ligne que les coalisés devaient former

avant de s'etre réunis autour de Commotau.

(Voir la carte nº !)8.) l1 lui eUt done été possiblc

de frapper des le gébut de la campagne quelque

coup terrible, et le rnaréchal Saint-Cyr, qui

s'était épr·is de celte idée plus brillante que

juste, l'y poussai t vivement par sa correspon–

dance. :Mais

il

se pouvait qu'entré en Boheme

Napoléon trouvat les coalisés déja concentrés

sur sa droite entre TcepJitz et Commotau, des lors

a

l'abri de ses coups, et en mesure de le prévenir

a

Dresde en y descendant par Péterswalde, de

sorte que tandis qu'il aurai t pénétré en Bobeme

pour les surprendre, ils en seraient sortis pour

le tourner; ou bien

il

se pouvait encore qu'il

les trouvat en masse sur son chemin, qu'il eut

a

les combattrc en force considérable, daos une

position désavantageuse pour luí, cal' vainqueur

il lui était impossible de les poursuivre dans

l'intérieur de la Bohémc, et vaineu il lui fallait

repasser devant eux le défilé de Zittau. A Ieur