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DRESDE ET VITTOHIA. -

AOUT

1815.

Ses troupes étant ainsi distribuées, Napoléon

avait résolu de parer de la maniere suivante a

toutes les éventualités de cette campagne formi–

dable. L'armée du prince de Schwarzenberg,

de beaucoup la plus nombreuse, celle qui mena–

<;ait notre flanc droit par les débouchés de la

Bohcme, pouvait desce11dre par deux issues, une

en de<;a de l'Elbe, c'est-a-dire derriere nous par

la grande route de Peterswalde, l'autre au dela,

c'est-a-dire devant nous, par la grande route de

Boheme en Lusace passant a Zittau. C'était né–

cessairement par l'une de ces deux issues qu'elle

devait faire son apparition. Napoléon était éga–

lement pret dans chacune de ces bypotheses. Le

maréchal Saint-Cyr avec ses quatre divisions oc–

cupait en dei;:a de l'Elbe la chaussée de Peters–

walde. (Voir la carte nº ñ8.) L'une de ces divi–

sions était de garde au pont jeté entre les rochers

de Krenigstein et de Lilienstein, deux autres oc–

eupaient le camp de Pirna, sous le feu duque!

passe la grande route de Peterswalde. La qua–

trieme avec la cavalerie légere du général Pajol

veillait

a

tous les chemins sccondaires qui, plus

en arriere encore, pouvaient prcndre Dresde a

revers. Si done l'ennemi voulait descendre sur

les derrieres de Dresde, soit pour attaquer cette

ville, soit pour se diriger sur Leipzig, le maré–

chal Saint-Cyr, ap1·es avoir profité de l'avantage

des lieux afin de ralentir la marche des coalisés,

devait jeter une garnison dans les forts de

Krenigstein et de Lilienstein, puis se rcplier sur

Dresde avec ses quatre divisions. Adossé

a

cette

ville avec environ 50 mille hommes, y trouvant

une garnison de 8 a 10 mille, que Napoléon

avait composée avec des convalescents, des ba–

taillons de marche et les gardes d'honncur,

il

devait s'y défendre dans un camp relranché, la–

borieusement préparé

a

!'avance, et y tenir plu–

sieurs jours sans avoir des prodiges

a

faire. En

tout cas les choses étaient disposées de maniere

a

lui procurer des secours prompts et décisifs. Le

général Vandamme ayant ses trois divisions au

dela de l'Elbe, une a Stolpen sur le chemin de

Zittau, l'autre

a

Rumbourg pres de Zittau meme,

la troisieme

a

Bautzen, pouvuit en vingt-quatre

heures renvoyer

a

Drcsde celle de ses divisions

qui serait

a

Stolpen, et en quarante-huit heures

amener les deux autl'es. Ainsi le second jour

le maréchal Saint-Cyr devait etre renforcé de

10mille hommes, et. letroisieme de20mille,ce qui

porterait sa force totale

a

pres de 70 mille com–

battants, et a 60 mille au moins établis dans un

bon camp retranché. C'était de quoi le mettre

a

l'abri de toutes les attaques. Apres deux autres

jours, c'est-a-dire apres quatre depuis l'appari–

tion de l'ennemi, Napoléon devait accourir de

Gorlitz avec 48 mille hommes de la garde,

24 mille de la réserve de cavalerie , 24 mille

du corps du maréchal Victor, en ayant laissé

a

Zittau le corps de Poniatowski. Ainsi le qua–

trieme jour 170 mille hommes devaient etre sous

Drcsdc, ce qui était bien suffisant, les lieux

donnés, pour faire repentir de leur audace les

coalisés qui auraient voulu tourner notre posi–

tion' et pour les exposer a ne pas revoir la

Boheme.

Daos le cas contraire, celui ou l'ennemi son–

gerait

a

descendre de Boheme en Lusace, non pas

en de<;a de l'Elbe mais au dela, non pas derriere

Napoléon mais devant luí, et

a

déboucher par

Zittau sur Gorlitz ou Bautzen, la meme distribu–

tion devait amener une aussi prompte concen–

tration de forces. Napoléon avait résolu de

placer au défilé de Zittau le corps de Ponia–

towski, fort d'une douzaine de mille hommes, et

tout pres pour Je soutenir le corps du maréchal

Víctor, ce qui faisait au moins 56 mille hommes,

appuyés sur une forte position, située au sortir

meme des montagnes et soigneusement étudiée

a

I'avance. Eo une journée la garde et la cava–

lerie qui étaient a Gorlitz, la divisíon de Van–

damme qui éta it

a

Rumbourg, étaient pretes

a

apporter un secours de 80 mille hommes aux

56 mille postés

a

Zittau. Un jour de plus devait,

par l'arrivée de Vandamme avec ses deux autres

divisions, par le reploíement de l'un des quatre

corps établis sur le Bober, amener un nouveau

secours de 50 mille hommes. C'étaient encore

170 mille combattants opposés en deux jours

a

ce second débouché, et disposés de maniere

qu'ils pussent se défendre en attendant leur

concentration.

Telles étaient les précautions prises dans les

deux hypothCses les plus vraisemblahles. Si tou–

tefois aucune d'elles ne se réalisait, si l'armée de

Boheme, au lieu de vouloir déboucher si pres de

Napoléon, soit en avant de lui, soit en arriere,

allait, en laissant un corps en Boheme, réunir sa

masse principale

a

celle de Silésie, et nous

aborder de front avec 250 mille hommes sur le

Bober, pour nous livrer une immense bataille,

les quatre corps de Ney, de Lauriston, de Mar–

mont, de Macdonald, formant un total de

'100 mil1e hommes, pouvaicnt ou se défendre sur

Je Bober ou se replier sur

In

Neisse et

la

Sprée, et

s'y renforcer de '150 mille hommes par leur réu-

'.9