DilESDE ET VITTOIUA. -
AoUT
1815.
HH
soins non moins capable de la toucher. Par un
article secrct du traité de subsidcs cooclu avec
le gouvernement britannique
a
Reichenbach, on
était convenu qu'il lui serait alloué un secours
pécuniaire, dans le cas ou elle prendrait part
a
Ja
guerre, et lord Cathcart, arrivé
a
Praguc,
avait déja émis des lettres de cbange sur Londres,
pour lui procurer le plus tót possible les res–
sources financieres dont elle avait besoio.
Apres cettc armée principale, venait celle de
Silé ie. Elle se composait des corps russes des
généraux Langeron et Saint-Priest, forts ensem–
ble de plus de
40
mille hommes, du corps prus–
sien du général d'York qui en comptait 58 mille
a
peu pres, enfin d'un autrc corps russe, celui du
général Sacken, comprenant de
i7
a
i8
mille
bommes. Le tout présentait une rnasse totale de
pres de cent mille combattants. L'impétueux
Blucher était a la tete de cette armée. Elle devait
franchir la limite qui en Silésie avait séparé les
troupes belligérautes pendant l'armistice, passer
la Katzbach, le Bober, et nous ramener meme
sur Bautzen, si Napoléon n'était pas de ce cóté.
On avait forl recommaodé
a
Blucher la prudence,
mais entouré des offieiers prussiens les pi us ar–
dcn ts, ayant pour chef d'état-major, au lieu du
général Scbarnhorst, mort de ses blessures, le
général Gneisenau, officier spirituel, agissant
toujours de premiar mouvement,
il
n'avait
a
ses
cótés personne qui put lui rappeler ces sages
iuslructions.
L'armée du Nord réunie autour de Berlín était
In
troisieme des armées actives, et celle que de-
ait commander le prince royal de Suede. Forte
d'environ 1 !SO mille hommes de toutes nations,
elle comprenait 25 m'ille Suédois et Allernands,
sous Je général Steding,
18
mille Russes sous le
prince Woronzow, 1O mille coureurs Cosaques
ou au tres sous Wintzingerode,
40
mille Prussicns
sous le général Bulow, 50 mille autres Prussiens
sous le général Tauenzien, ceux-ci particuliere–
mcat destinés au blocus des places, enfin un rné–
Jange d'A:nglais, de Hanovriens, d'Allemands,
d'Hanséatcs, d'insurgés de toutes les provinces
soumises
a
notre domination, lcsquels formaieot
25 miUe hommes sous le général Walmoden.
Une partie de cette nombreuse armée devait
rester devant les places de Dantzig, de Custrin,
de Stettin , une autre partie observer Hambourg,
une troisieme, la plus considérable, forte de
80
mine hommes, se dfrigcr sur Magdebourg,
y
passer l'Elbe si elle pouvait, et menacer Napo–
léon par son flanc gauche, tandis que la grande
arrnéc de Boheme le mcnacerait pal' son flanc
<lroit.
On
espérait qu'en marchant concentriyue–
ment sur lui, s'arretant quand il se jetterait sur
l'une des trois armées, mais
s'avan~an t.
vers le
point qu'il aurait abandonné de sa personne,
eL
chaque fois essayant de gagaer uu peu de ter–
rain, on finirait par le serrer [oujours de plus
pres, et par trouver peut-etre une occasion de
l'aborder tous ensemble afio de l'accabler sous
·une masse de fo1•ces écrasante.
Aces troisarmées actives, comprenantoOO millc
hommes et trainant
1,500
bou ch es
a
feu,
Oll
avait ajouté un rassemblement de 25 mille hom–
mes, destiné
a
obserYer la Bavierc, et un de
50
mille chargé
fle
tcnir tete au prince Eugene
du coté de l'Italic. Du reste l'Autrichc s'atten–
dant
a
tout, mais n'attachant aucune importance
a
ce qui se passerait daos cette r égion, avait fait
sortir de Vienne ce qu'il
y
avait de précieux en
archives, armes, ohjets d'art. Elle croyait avec
raí on que le sort du monde se décíderait sur
l'Elbe, entro Dresdc, Bautzen, l\fogdebourg,
Leipzíg, et se résí·gnait a voi r, ce qui était peu
probable, le prinee Eugene
a
Vienne, plutót que
de détourner ses force du véritable t hé:.\tre de
la guerre.
Ces deux arméos de Baviere et d Italie por –
taient done
a
!)7!'.)
mille hommesles forces actives
de la eoalitíon. A cctte masse, il faut ajouter Jes
réserves.
L'
Autriche avait 60 mille hommes entre
Presbourg, Vienne et Lintz. La Russie avait en
Pologne
50
m ille Junmnes
sOllS
le général Ben–
ningsen, 50 mille sou le prince. de Labanoff,
prets les uns et les autrns
a
entrer en ligne lor -
que leur intervention scrait nécessaire. La Prusse
comptait eneore sur environ 90 mille recrues qui
achevaient de s'instruire, ce qui
présenta.ibuu
dernier fonds de 250 mille hommes, destiné
a
réparer les pertes que la guerrc ferait éprouvcr
aux troupes engagées les premieres . Bien que les
marches dussent bientót éclaireir les 11angs
de
ces
nombreuses armées, iJ faut di:re cependant qu e
ces 800 et quelques rnille hommes étaient tous
pPésents au drapeau, et que c'était
a
cette force
immense, non pas nominale mais réelle, que Na-
1
oléon aurait bienlot affaire. Jamais encore dans
l'histoire on rt'avait vu de pa11eilles quantités de
soldats mises en mouvemcnt, et jamai1s du reste
le motif, pour la coalition du moins , ne l'avait
autant mél'ité.
C'est main.tenant qu'on peut juge.r aquel poiut
Napoléon s'était t11ompé en acceptant l'armistice
de Plciswitz. ll l'rtvai-t signé par deux raisons,