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1?:)8

LIVRE QUARANTE-NEUVIEME.

la

gard~

et la réserve de cavalerie , placé

:1

mi-chemin des divers points menacés, présen–

taient une toile admirablement tissue, du mi–

Jieu de laquelle celui qui l'avait si habilement

disposée était pret

a

s'élaocer sur l'imprudcnt

qui en agiterait les extrémités.

Napoléon, rcvenu le

20

a

Gorlitz,

y

apprit

t.out

a

coup que l'armée de Silésie avait envahi

des le

HS

le pays neutre qu' elle aurnit du rrs–

pecter jusqu'au

i

7 ,

ce q ui constituait une

violation du droit des gens, q'ue J'ardcnt patrio–

tisme du général Blucher n'excusait nullement.

Cette armée se dirigeait vers Je Bober. Sur-le–

champ Napoléon mit en mouvement Ja cavaleric

et trois divisioos de sa garde, laissant les nutres

a

Gorlitz, et

fit

ses dispositions pour etre sur le

Bober le lendemain

2•1.

Avec le secours qu'il

apportait au mar échal Ney,

il

allait avoir

130

mille hómmes, et c'était plus qu'il ne fallait

pour faire repentir Blucher· de sa témérité et de

l'infraction qu'il s'était permise contre le droit

des gens. Apres avoir une dernie1·e fois rcnou–

velé ses instructions

a

Poniatowski,

a

Víctor,

a

Vandamme,

a

Saint-Cyr, il partit plein de

confiance et d'espoir.

Les hostilités ayant commencé en Silésie avant

l'époqueassignée par l'armistice, les quatre corps

confiés

a

Ney sortaient

a

peine de lcurs canton·

nements lorsque l'ennemi s'était présenté. Deux

de ces corps étaient sur le Bober, ccux de i\fac–

donald et de Matmont, le premicr

a

droite vers

Lowenberg, le second

a

gauch e vers Buntzlau.

Deux étaient plus compromis cncore, car ils se

trouvaient au deHl sur la Katzbach, celui de Lau–

riston aux environs de Goldberg, cclui de Ney

entre Liegnitz et Haynau . Ces deux dcrniers,

presque tournés par la subite apparition du corps

de Langeron sur lcur flanc droit, étaient dans

nn fort grand péril. Le corps de Lauriston eut

de la peine

a

se r eplicr de la Katzbach sur le

Bober, mais

il

le fit avec sang-f'roid et vigucur,

et

rejoignit Macdonald

a

Lowenbcrg sans acci–

dent . Ney, qui était le plus avancé vers notre

gauche, au lieu de se r eplier simplement sm1

.Buntzlau pour y repasser le Bober, vint

sed .-

ployer hardiment entre Ja Katzbach et le Bober ,

et braver Blucher qui s'acharnait contre Lowen–

berg. A sa vue Blucher s'étant porté sur lui, et

Lowenberg se trouvant ainsi dégag1S, Ney des–

cendit sur Buntzlau, y passa le Bober , et se rén–

nit

a

l\farmont.

Le

20,

nos quatre corps étaient derriere le

Bober, ceux de Lauriston et de Macdonald

lt

Lo-

wenberg, ceux de Marmont etdeNey

a

Buntzlau,

ayant beauconp plus causé de mal

a

l'cnnemi

qu'ils n'en avaient cssuyé. Napoléon arrivé le

2•1

au mal in sur les lieux voulut tJ>rendre

l'1~ffen­

sive immédiatement. Bh1cher avait montré en–

viron 80 mille bommes, le général russe Sacken,

avec Jeque!

i1

en aurait eu

400

mille, étantresté

un peu en arriere sur sa droite. Napoléon qui en

ava it

plus de

150

mille, empfoya la matinée

a

faire jeter des ponts de cbevalets sur le Bober, et

a

donner tous ses ordres pour une marche

promptc et vigourcuse, car

il

n'avait pas de

temps

a

perdre, s'attendant

a

etre bientot rap–

pelé sur ses derrieres par la grande armée de

Bohéme. En conséquence il r ésolut de déboucher

de Lowcnbcrg avec Macdonald et Lauriston , en

traversant le Bober sur ce point, et d'attirer sur

sa gauche Ney et Marmont, apres leur avoir fait

passer le Bober

a

Buntzlau.

Vers le milieu du jour on franchit le Bober a

Lowenberg, et on mar cha vivement. La division

J\faison, qui formait notre téte de colonne, re–

foula devant elle les troupes du général d'York ,

et ne leur laissa de répit nullc part. Tout le

corps de Laur.iston suivait, appuyé par celui de

Macdonald.

A

notre gauche, les m::iréchanx Ncy

et l\farmont déboucherent de Buntzlau , et vin–

rent se serrer sur notre centre. Bluchcr, se voyant

aussi vigoureusement abordé, se douta bien qu'il

avait Napoléon devant lui, et se bata de r ent.rcr

dans ses instru ctions, qui lui prescrivaient de n e

rien hasardcr quand il aurait en téte ce r edouta–

hle adversaire.

11

se couvrit d'un pelit cours

d'eau, le Haynau, qui coule entre le Bober et la

J

atzbach. Cettejournée lui avait déja couté dcnx

a

trois mille hommes.

Le

22

Napoléon continua sa marche offensire.

Les corps de Lauriston et de l\'Iacdonald se por–

tcrent directcmcnt sur Goldberg pour jeter

Blu~

oher au dela de Ja Ka lzbach, tandis que Ney et

l\'Iarmont, s'avanc;ant toujours sur notre gauche,

Je pousseraient dans le meme sens.

La

division

l\Iaison assaillit de nouveau l'enncmi avec

Ja

plus

grande vigucur. Les troupes, animées par

la

pré–

sence de Napoléon, montraient partout une ar–

dcur extreme. L'ennemi voulut se défendre, mais

Lauriston ledébordant avcc le reste d.e son corps,

pendan t que l\'lacdonald le mcnac¡ait

1rn

centre,

on le forc;a d'abandonner le petit oours d'eau der–

riere lequel

il

s'était réfugié, et de rcpasser la

Katzbach pour allet' prendre position

a

Gold–

herg. Ses pcrtes dans cette journée furent assez

consitlérablcs.