Table of Contents Table of Contents
Previous Page  174 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 174 / 616 Next Page
Page Background

LIVRE QUARANTE-NEUVIEME.

Saint-Cyr, afin de lui r ctracer cncore une fois

tous les moycns de défense que présentait la ville

de Drcsdc, et il vint le 2[) s'établir

a

Stolpen sur

la clroi tc du fleuve,

a

égale distancc de Krenig–

stcin et de Drcsde. 11 y

fit

refluer lout ce qui

avait quitté Zittau pour revenir sur l'Elbc, et tout

ce qui arrirnit des hords du Bober avec Ja meme

desti1rnli on.

Établi

a

Stolpcn, il arréta toutes ses disposi–

tions conformément

a

son nouveau plan. Le

corps de Vandammc, fort fle trois divisions,

s'était déja rcplié sur Kronigstcin

a

la premicre

appnrition de la grande armée des coalisés. La

moitié de l'u ne de ses divisions, celle du géoéral

Teste, s'était répnndue le long de l'Elbe, de Kre–

nigstcin

a

Dresde, pour empcchcr J'ennemi de

rcpasscr Je flcuve, et le tenir enfermé sur la

rivc gauche.

Napo~on

laissa la cette demi-divi–

sion, et la renfor<;a d'une nomhreuse cavalcric

avcc ordre de s'opposer

a

l'établissemcn t de

toute cspcce de ponts. I1 prescrivit

a

Vandamme

de passcr avcc ses dcux autrcs divisio ns par le

pont jeté entre Lilicnstcio et Kmoigstein, d'as–

saillir le camp de Pirna sous lcquel I'ennemi

avait défilé sans l'occupcr en forces, de s'en cm–

parcr, d'y rallier la premiere division de Saint–

Cyr, ccllc de Mouton-Duvernet, laissée

a

Pirna,

et <l'allcr s'étaLlir

a

cheval sur la chaussee de

Pétcrswalde. ll dcvait avoir ainsi outre ses deux

premiercs divisions une moitié de la

5e

(celle de

Teste) et la prerniere de Saint-Cyr. Napoléon,

pour lui procurer quatrc divisions entieres, em–

prunta au maréchal Víctor la brigade du prince

de llcuss, y cijoula la cavalerie de Corbineau, ce

qui composait un corps de plus de 40 mille

hommes, dont 36 rnille d'infanterie et pres de

5 millc de cavaleric. Il disposa ensuite toute sa

gardc et le marécl1al Víctor revenu de Zittau au–

tour de Stolpen, de maniere

a

suivre le général

Vandamme des que celui-ci serait maitre du

camp de Pirna, prcssa la marche du maréchal

l\1arrnont, et

fit

réunir tous les bateaux qu'on put

ramasscr pour jcter deux ponts supplémentaires

enfre Lilienstein et Kcenigstein. Ces ponts jetés,

il dcvait avec Vandamme, Víctor, la garde impé–

riale et Marmont, avoir sous la main cent vingt

mille liommes

a

lancer sur les derrieres de l'en–

nemi. Son projct était, tandis qu'il repasserait

l'Elbe

a

Kocnigstcin, d'envoyer la cavalerie La–

tour-~~aubourg

le repasscr

a

Dresde, afin de

tromper le prince de Schwarzcnberg, et de lui

persuader que toute l'armée fran¡;aise allait dé–

boucher par celte villc. 11 aurait cu ainsi 40 et

quelques mille hommes dans Dresde, et

120

mille

au camp de Pirna pour formcr l'étau dans lequel

il

voulait prcndre l'armée coalisée. Afin d'etre

plus sur de la garde de l'Elbe, dont il fallait faire

un obstacle insurmontable,

i)

ne se contenta pas

de Ja moitié de la division Teste et de la cavalerie

Latour-.Maubourg distribuées entre Kreoigstein

et Dresde, mais

il

ordonna au maréchal Saint–

Cyr d'expédier la cavaleric Lhéritier et deux

bataillons d'infanterie pour allcr garder Meissen,

a

huit licues de Dresde, afinque l'ennemi, lors–

qu'il serait acculé sur ectte ville, ne

.Put

pas

trouver passagc au-dessous. Enfin la pluie ayant

d 'trempé les routes, les batcaux étant difficiles

a

réunir entre Lilienstein et Krenigstein, et les

troupes étant fatiguées, il crut pouvoir leur don–

ncr un jour de repos sans ríen compromettre,

car tout paraissait calme au,,tour de Drcsde. En

conséqucnce

il

décida que Vandamme ne passe–

rait le poot de l'Elbc entre Lilienstein et Krenig-.

stein pour assaillir le carnp de Pirna que vcrs la

fin de la journée du 26.

Ivialheureusement pendant ce temps les csprits

commen9aicnt

a

se troubler

a

Dresde en voyant

se déployer les masses de l'armée coalisée.

Du 23 au 25 on n'avait aper¡;u que la premiere

colonne, celle qui avait suivi la route de Péters–

walde. Les jours suivants, les autres colonnes

s'étaient montrées

a

leur tour, et les liauteurs de

Dresde avaient paru en etre couvertes. Il ne

manquait i1 eette réunion que la derniere colonne

autrichienne, celle de Klenau, qui a)'ant passé

par Carlsbad et Zwícki;m, avait le plus de chemin

a

faire pour revenir sur Dresde. Les conseillers

d'Alexandrc, accourus sur le terrain, s'étaient

partagés, comme de eoutume, et les plus hardis,

le général Jomini en tete, en voyant les

troi~

di–

visions de Saint-Cyr dans la plajne, avaient con–

seillé de se ruer sur elles, pour rentrcr dans

Drcsde

a

leur suite, et détruire ainsi d'un seul

coup tout notre établissement sur l'Elhe. La pro–

position avait de quoi séduire, et l\foreau con–

sulté avait répondu avec son ordinaire sú.reté de

jugement., qu'on aurait raison de faire cette ten–

tative, si Saint-Cyr était capable d 'attendrc

a

découvert le choc de masses écrasantes , et s'il

n'y avait ríen derrihe lui, soit en ouvrages

de défense, soit en réserves de troupes, mais que

ce n'était pas supposablc, et qu'il serait grave de

s'exposer

a

un échec au déhut des hostilités. Au

milieu de ce conflit, le prince de Schwarzenherg

avait dit qu'en tout cas

il

fallait différer d'un

jour, car sa quatrieme colonne n'était point

ar~