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LÍVRE QUARANTE-NEUVIE!\fE.

long de la éhaussée de Freyberg, tandis qu'a

gauche les deux brigades Dubreton s'appli–

quaient a pousse1• 1'es Autrichiens vers le gouffre

de Plauen. Les grenadiers de Weissenwolf vou–

lurent en vain tenir, ils furent précipités dans la

Weisseritz : on en prít plus de deux mille. En

méme temps la cavalerie de Bordesoulle, 1'enou–

velant ses charges sur la division Aloys J,ichten–

stein, la mena jusqu'au somtnet des hauteurs

entre Altfran.ken et Pesterwitz, puis la précipita

sur Potséhappel, dans le plus profond de la

valléc de J!>la'uen. On ramnssait en quantité les

hommes et les canc:lns, A droite

l\f

urat, qui avait

toujours suivi de J'reil la divrsioh l\feszko pour

J'empécher de se 1·é11nir

a

Aloys Lichtenstein, Ja

poussa sur Comptitz pour la jeter par dela les

hauteurs. Trois mille cavaliers autrichiens placés

sur les flanes de cette division se ruerent alors

sur Jui.

Il

leur oppósilies dragons de la divi'sion

Doumcrc, et J•es éuibúta. Puis

il

aborda J'infan–

terie de Meszko avec ses euirassiers, et l'a mena

battant pendant plus d'une licue sur Ja grande

route de Freyberg. Tantót cette malheurcuse

division s'arretait pout recevoir les chargcs de

nos cavaliers, et les soutenir

a

la baionneHe, car

la pluie continuant

a

tomber par torrents ren–

dait les feux impossibles , tantót elle se retirai·t le

plus vite

qu'e~le

pouvait. Enfin débordée, enlou–

rée par nos escadrons, elle

fut

réduite

a

mettre

bas les armes au nombre de six

a

huit mille

hommcs. Il était deux hcures, et déja Mural avait

tué ou blessé quatre

a

cioq mi lle hommes , fait

douze mille prisonnicrs, et ramassé plus de

trente bouohes

a

feu. Le désastre de l'aile gauche

ennemie était done complet, et on peut di re sans

e;x:agération que cette aile n'existait plus.

Tandis que ces évéoements s'accomplissaieot

a

Ja gauche des coalisés, un étrange accident se

passait au centre. Napoléon ayant engagé

la

un

violent feu d'artillerie contre les Autricbicns qu.i

avaient beaucoup

de

canonsetuneposition domi•

nante, et

ne

trouvant pas ce feu suffisant, avait

fait

amener trente-deux pieces de

12

de la gar de

commandées par le colonel Griois.

J~ui-meme

sous les boulets ennemis dirigeant ces baLterics ,

les porta Je plus pres possible du but sur lequel

elles dcvaient tirer. En ce moment, l'empereur

Alexandre était vis-a-vis,

a

Racknitz meme,

ayant

le

général l\'loreau

a

ses cótes. Ce dcrnier

faisant remarqHer

le

danger de cettc position

a

l'empereur Alexandre, Jui conscilla

de

se placer

un peu plus Join. A peine avait-il donné ce

con~

seiJ et fait exécuter ce mouvement, qn'un

boul~t

partí des batteries dont Napoléon excitait le feu,

Je frappa aux deux jambes et le précipita aterre,

l~i

et son cheval. Étrange coup de Ja fortune

!

11

venait d'etre atteiot d'un boulet fran<;ais, tíi'é

pour ainsi dire par Napoléon

!

Que cie punitio'ns,

les unes méritées, les autres imméritécs, tom–

baient

a

la fois sur Ja tete de cet infortuné, qui

auráit du mourir d'une meilleure mort

!

L'em–

percur Alexandre courut

a

l\Iorean, Je serra

dans ses bras, Je fit emporter,

et

resta profon–

dément troublé

de

cet incident, dont l'annonce

se propagearH

de

bouche en bouche causa chez

les coalisés une impression générale.

A .

cette

nouvclJe s'ajouterent bientót ce!Ie du désastre

survenu

a

la gauche qu'il était impossible de

se–

couriI'

a

travers

le

vallon de Plaúen, et celle du

refus de Barclay qui n'avait pas voulu exécuter

la manreuv're qu;on lui proposait contre Ney,

disant que. sur ce sol dé't'rempé par la pluie,

coupé de canailx. il ne pouvait faire descendre

son árlillerie saos Ja pérdre. En mcme temps un

officier arrivant de Pirna venait d'annoncer que

Vaodámme, déboucbant de Krenigstein, avait

enlevé ce poste· au prince Eugene

de

Wurtem–

berg.

Frappés d'un éclatant désastre

a

gauche, vio–

Jemment canonnés au centre, menacés d'ctre

débordés

a

leur droite par le mouvement du

maréchal Ney qui s'avarn;ait sans obstacle

de

Reick sur Prohlis, et craignant de voir bientót

la

route de Péterswalde aux mains de Van–

damme, les généraux coalisés réunis autour de

l'empereur Alexandre et du roi de Prusse, se

mirent

a

discuter

le

parti

i1

prendre. Les plus .

ardents voulaient s'obstiner, mais Je prince de

Schwarzenberg, atterré par la perle

de

plus de

vingt mille hommes

a

sa gauche, privé de mu–

nitions par le retard

de

ses convois, ne sachant

qucl trai tement l\'lurat, lancé au galop sur ses

derricrcs, pourrait faire cssuyer au reste du corps

de Klcnau, se refusa

p~rcinptoiremcnt

a

conti–

nuer Ja bataille. La retraite fut done ordonnée

vers les montagnes de

la

Bohéme par lesquelles

on avait pénétré en Saxe, Sañs qu'on

fUt

bien

fixé sur Ja direotion que suivrait chaque colonne.

On céda le terrain peá

a

peu, en repassant par–

dessus Ja Mete des cotcaux qui ehtourént

lit

ville

de Dresde.

A cet aspcct la joie

la

plus vive éclata daos nós

rangs. Murat

a

droite, galoparlt toujours sur la

chaussée de Freyberg, ramassait

a

cliaqueinstailt

des prisonniers et des voitures de bagages et d'ar–

tillerié. Au centre on canonnait plus vivemenl l'en-