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LIVRE QUARANTE-NlfüVIEl\fE.

aboutissants vers Ja mer. Tout cela était si né–

cessaire pour que l'Allemagne retrouvat quelque

indépendance, en restant d'ailleurs fort exposée

encore

a

l'influence de Napoléon, qui conservait

l\fayence, Cologne, Wesel, Gorcum, le Texel et

Ja Westphalie, qu'il n'y avait pas autre chose

a

imaginer et

a

proposer. On avait assez commu–

niqué avec la Prusse et Ja Russie pour s'etre as–

suré de leur adhésion

a

ces bases, et quaot

a

l'Angleterre, les villes h.anséatiques étant réta–

blies, Napoléon paraissant décidé au sacrifice de

l'Espagne, on'était certain de l'amener

a

la paix,

car elle ne voudrait pas restcr seule en guerrc

avec la France. On résolut done de faire con–

naitre

a

Napoléon les conditions dont il s'agit,

et qui au surplus n'étaient pas nouvelles pour

lui, en exigeant le seol'et qu'il avait exigé Iui–

meme, et en demandant une r éponse sous qua–

rante-huit heures, car apres le

4

O aout au soir

il

ne serait plus temps:-

M.

de Metternich , revenu le 7

a

Prague, fut

tout

a

coup rappelé

a

Brandeiss par son maitre,

qui, avant de se preter

a

ces communications

particulieres, avait été saisi d'une subite hésita–

tíon. Mais tout examiné, l'empereur et son mi–

nistre persisterent, et apres unejournée malheu–

reusement perdue, la réponse fut apportée

a

l\f. de Caulaincourt, toujoúrs

a

l'insu de

1\1.

de

Narbonne . M. de l\ietternich lui dit que son

maitre s'était demandé si cette comrnunication

si imprévue et si tardive de Napoléon

étai~

une

dérnarche de force ou de

rus

e;

que si elle était

une démarche de force cornme il aimait

a

le

penser de la part de son gendre, on 'Jui devait

une franche réponse; que si elle était une dé–

marche de ruse,

il

croyait devoir

y

répondre

encore, car les conditions qu'il apportait pou–

vaient s'aivouer au ·monde entier, et surtout

a

Ja

France. Il lui

fit

done verbalement Ja déclaration

suivante, qu'il l'autorisa

a

t.ranscrire sur-le–

champ, sous sa dictée, et qui a une telle impor–

tance que nous allons la reproduire textuelle–

ment.

INSTRUCTIONS POUR LE C031TE

DE

JUETTERNICH ,

SIGNÉES PAR L'EDIPEREUR D'AUTRICHE.

" M. de Metternich demandera au duc de

" Vicence, sbus sa parole d'honneur, Fengage–

" ment que soo gouvernemeat gardera le sccret ·

ce

le plus ausolu sur l'objet dont il est ques–

" tion.

" Connaissant ,par des explications confiden-

" tielles préalables les conditions que les cours

" de Russie et de Prusse paraissent inettre

a

des .

(( arrangements pacifiques, et me réunissant

a

" leurs points de vue, parce que je regarde ces

ce

conditions comme nécessaires au bien-etre de

" mes États et des autres puissances, et comme

«

les seules qui puissent réellement mener

a

la

1(

paix générale, je ne balance point

a

énoncer

" les articlcs qui renferment mon

ultimaturn.

" J'attends un

oui

ou

non

dans la journée

«

du 10.

(( Je suis décidé

a

déclarer daos la journée

" du 11, ainsi que cela se fera de la part de la

-------;, Russie et de la Prusse, que le congres est dis–

" sous, et que je joins mes forces

a

celles des

'' alliés pour conquérir une paix compatible

" avec les intérets de toutes les puissances, et

" que je ferai des lors abstraction des conditions

ce

actuelles, dont lesort des armes décidera pour

" l'aveoir.

'' Toutcs propositions faites apres le 11 ne

(( pourront plus se licr avcc la présente négo–

cc

ciation.

n

Conditions auxquelles l'Autriche regarde la paix

comme faisable.

u

Dissolution du duché de Varsovie et sa

" répartition entre l'Aut.ricbe,

la

Russie et la

" Prusse; par conséquent Dantzig

a

Ja Prusse.

" Rétablissement de Hambourg et de Lubeck

u

comme villes libres baoséa tiques, et arrange–

«

ment éventuel et lié

a

la paix générale sur les

" autres parties de la

52c

division militaire, et

" sur la renonciation au protectorat de Ja Con- ·

u

fédération du Rhin, afin que l'indépcndance

" de tous les souverains actuels de l'Allemagne

«

se trouve placée sous la garantie de toutes les

" grandes puissances. ·

•<

Reconstruction de la Prusse avec une fron–

u

tiere tenable sur l'Elbe.

" Ccssion des provinccs illyricnnes

a

l'Au-

1c

triche.

" Garantie réciproque que l'état de possession

1c

des puissances grandes et petites, tel qu'il se

1(

trouvera fixé par la paix, ne pourra etre

" changé ni lésé par aucune d'elles.

n

Apres cette communication si importante, et

qui confond tous les mensonges que certains nar–

r ateurs ont avancés sur ce sujet, M. de Metter–

nich ajouta quelques

explic~tions

d'une extreme

gravité. Il dit que jusqu'au '10 aoftt au soir l'Au–

triche serait saos engagement avec les puissanccs