Table of Contents Table of Contents
Previous Page  143 / 616 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 143 / 616 Next Page
Page Background

DHE DE ET ITTORIA. -

JUlLLET

i8f5.

135

J1cure, il se pourrait qu'il envoyat a l'improviste

des ordres de traiter sµr des bases acceptables,

et que la paix sortit tout

iJ

coup d'une situatioo

actucllcment désespéréc; que dans cette suppo–

sition, peu vraisemblable sans doutc, mais admis–

siblc,

il

attendrait jusqu au

10

aout

a

minuit,

que jusque-la, il en rcnouvelait l'assurance for–

mclle,

il

ne serait engagé avcc personnc, mais

que le

1

O aoüt

a

minuit

il

le serait irrévocable–

ment avec nos eonemis, qu'il signerait au nom

de son souverain un traité d'alliance avec les

puissnnces coalisées, et serait au nombre de nos

advcrsaires les plusrésolusa vaincre ou a périr.-

M. deMetternichrépéta ces choses, qu'il avait

cléja diles

a

M. de Narbonne d'un ton si calme,

mnis si ferme, avec des témoignagcs si affec–

tueux pour

1\1.

de Caulaincourt, et une sincérité

si manife te (car

il

ne faut pas, coú1me le vul–

gaire, s'imaginer qu'un diplomate mente néces–

snirement), que M. de Caulaincourt ne pouvait

pn résister

a

lant d'évidence. Aussi , avec sa

V

~1·acité

ordinaire écrivit-il sur-lc-champ

a

M. de

B ssano qu'il craignait peu,

a

Napoléon qu'il

crnignnit beaucoup, pour leur faire savoir encore

une foi quelle était la situation véritable, com–

bi n était grand, certain meme le danger d'une

prochaine adhésion de l'Autriche

a

la coalition,

ce qui rendrait complete et définitive l'union de

l'Europe contre nous; situation périlleuse mais

soutenablc en

1792,

lorsque nous débutions

dans la carriere des révolutions, lorsque nous

étions pleins encore de passion et d'espérance,

injustementnttaquéset non pas durement oppres-

curs; sit.uation au contraire désaslreuse lorsque

nous élions épuisés , lorsque nous avions tort

contre tout le monde, et que tout le monde

éprouvait contre nous l iodiguation qui avait fait

notrc force en

1792.

La conviction de lU. de

.anlaincourt

a

cet égard était si vive et si sin–

cere, que connaissant l'ambition de

1\1.

de Bas–

sano, oulant appeler cette ambition au secours

d l'honneteté tres-réelle de ce ministre, et sup–

posant qu'il serait peut-etre se11sible

a

l'honneur

de igner lui-meme la paix du monde, il l'enga–

geait in tamment

a

venir

a

Praguc lui revetu

1

Pour qniconquc nurait de In peine

a

eroirc qu on ait cher–

ché ll 1·cndrc nu_ i illu oirc que nou le di on le né¡;oeia–

lion dti Praauc, uou cloun •rons l'exlraiL uil•ant d'une leltre

tle M. Je Bu· ano

a

l'Empcrcur, dat ee rl c Dre de, I•r noti.t 1 15,

a

qu lr heure· du malin.

" Je tran mel

a

Yotre Maje lé le dépéche Je es plénipo–

" lcntiairc .

" J

ai ru de"oir lcur répoudrc an nt lcncl1·e le ordres de

" Volt"

illPj

· té. 'ou- sommes nu t•r aotlt ; ma lellre ne par-

de toute la confiance de l'Empereur, ayant tous

ses pouvoirs, n'ayant pas besoin pour en référer

a sa volonté de perdre les derniercs heures qui

restaicnt, et

a

se rendre l'objet d'un transport

universel de reconnaissance en venant conclure

une paix qui allait sauver tant de victimes, et

probablement au nombre de ces victimes la

France elle-meme.

M. de Bassano, qui était aussi bon citoyen que

le lui permcttait sa parfaite soumission

a

son

maitre, aurait cédé saos doute

a

tant de raison

et de patriotisme, s'il avait eu une volonté pro–

pre; mais n'en admettant qu'unc au monde,

celle de Napoléon , avec laquelle il ne contestait

pas plus qu'avec celle de Dieu mcme, il se con–

tenta de satisfaire aux vives instances de M. de

C:mlaincourt en lui accordant quelques facilités

pour traiter la question de forme, sans sortir tou–

tefois des latitudes qui lui avaient été laissées

a

lui-meme. Ainsi, par exemple, il permit aux deux

négociateurs fran<;ais de donner une copie certi–

fiéede leurs pouvoirs au médiateur , qui la trans–

mettrait aux plénipotentiaires prussicn et russe,

<le fa<;on que cette premiere communication

aurait Iieu suivant le mode désiré par nos ad–

vcrsaires; mais en retour , il continua d'exiger

que l'échange définitif des pouvoirs eüt lieu dans

une conférence commune. Quant

a

la forme

meme de la négociation,

il

consentit a

C0

que les

plénipotcntiaires russe et prussien procédassent

par notes officielles, comme ils le voulaient pour

mcttre leur rcsponsabilité

a

couvert, mais

a

con–

dition que les plénipotentiaires fran<;ais pour–

raient discuter ces notes dans des confércnces ou

les parties adverses se trouveraient réunies.

Ces subtilités étaient misérables et bien in–

dignes d'une situation aussi grave.

l\f.

de Bas–

sano écrivit

a

l'Ernpereur

a

Mayence qu'il accor–

dait ces latitudes

a

nos plénipotcntiaires' afin

que toutes les questions de forme fussent vidées

a

son retour

a

Dresdc, et que, s'il luí conve–

nait alors de donner dans les six derniers jours

une tournure sérieuse

a

la n égociation

1 '

il

trouv~lt

les discussions préliminaires terminées.

Napoléon était en ce moment

a

Mayence ou il

" Lira que ce matin, les plénipotentiaire ne la rccenonL que

• demain , el il se era écoulé a cz de temp pour que, eon–

n

formément aux instruclion que 'olre Majeslé m a lai éc ,

«

on arrive au 10 aotlt an ·éll·e lrop en¡;agé. 11 m'a d'aulaat

«

moin pnru dans l'intcatioa de olre Jajc té de porler trop

«

loin les di cas ions de forme

qiii

me//raicnt

a

cléco11vert

le

«

pt·ojet

de

gagncr

du lemps,

que 11ous par"iendron toul na–

" lurcllemenl au moment du retoar de Yolre 11ajeslé

a

Dre de

«

san que l:i. nc"ociation ait fait des prog1·e réels, el qu'au-