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tt2

LIVRE QUARANTE-NEUVIE!\IE.

Andia, ponr en débusqucr le plus lot possiblc Ja

division espagnole Morillo , de fa ire appuyer

cetle brigade par une di vision enticre s'il le

fallait, puis, Ja hauteur r eprise, de culbuter les

Espagnols dans le défilé de Ja Puebla , et de se

jcter

a

Jeur suite dans le flanc du géoéra l Hill.

Avcc les divisions Darricau el Conroux, le génér al

Gazan devait barrer le défifé, tcni r agauch e la di–

vision Villalte en réserve, et en fin disposer sur sa

droite

la

di vision Leva! pour obscrver les troupes

de Beresford, qui

mena~aient

la Zado1Ta

a

Tres–

puentcs. Le comte d'Erlon , r angé en balaillc

derriere le général Gaznn, devait fa ire observer

la Zadorra, et ctre pret

a

tomber sur les troupes

qui voudraicnt Ja passer entre lui et Je généra l

Rcille.

A peine ces ordrcs étaient-ils expédiés , que

Je fcu, sur notre gauche , nolrc fro nt et nolre

droite, s'étendit en un vas te ccr clc. Tout

a

fo ít

en

arricrc, Yers Je général Heille, on n'entcndait

rien cncorc. Le général Gnza n , qui avait

re~u

l'ordre de débarrasser d'abord les hau leurs

~1

notre gaucbc, lcsquelles formaient I'extrémilé de

la Sierra de Andia, ne fit pas a Ltaquer avec assez

<l'ensemble les Espagnols qui les avn ient gravies .

11 envoya un rrgimcnt npres l'aulre, et n'obtint

ainsi aucun r ésultat. Les Espngnols, bien abr ités

derriere des rocher s et des boís , et tres-habiles

a

défcndre les tcrrains de cette nature, opposcren t

une résistnnce assez vive

a

nos r égiments mal

engngés. Le génér al Gazan , pressé par le maréchal

Jourdan <l'agir nvec plus de vigueur , détacha

d'ahord de son front une brigadc de Ja division

Conroux, puis une brigade de la division Darri–

c:rn, pour soutenir l'avant-garde dn général

Maransin. Ces dcux brigadcs, plus que suffisantes

si elles avaient été portées en masse et simulta né–

ment sur la haulcur qui était

a

notre gauche,

reslerent

a

mi-cote, tiraillant avee désnvantage

contre les Espagnols bien postés , et n'étan t d'au–

cun secours pour l'av:rnt-ga rde l\Iaransin qu i

perdait beaucoup de monde. Deux heures s'écou–

lerent ainsi sa ns avantagc marqué, et ce retard

était d'autant plus regrettable, que si on les eut

bien cmployées , et qu'aprcs nvoir culbu té les

Espagnols de la hauteur de la Sierra de Andia

dans le défilé de la Puebla, on eut refoulé dans

ce défilé les Anglais qui essayaient de le francbir,

on aurait pu ensuite se rcporter au secours du

général Reille, qui allait ctre vigoureusement

attaqué.

Le roi et Je maréchal r éitérant leurs ordres , Je

général Gazan se décida enfin

a

porter Ja division

Villnttc, rangée un peu en arricre

a

gauchc, sur

les hauteurs si mal et si Jonguement attaquées.

La division Villattc gravit rapidement ]es pentes

de la Sierra de Andia sous un fcu plongeant des

plus mcurtricrs, refouJa néanmoins Jes Espagnols

debas en haut, et les ramena dans les bois qui cou–

ronnaient le sommet des lrnuleurs. l\fais pendant

ce temps, les di visions anglaises du général Hill,

voyant notrc front nffaibli par l'envoi des dcux

premicr cs brigadcsdugénéral Conroux etdugéné–

r al Darricnu , voyant de plus un villagc important,

placé

a

notre gauche, celui de Subijana de Alavn,

tout

a

fait clécouvert par le départ de Ja division

Villatte, se jeterent sur ce village en débouchant

Yivcmcnt du défilé, et parvinrent -3 l'emportcr.

Des cct instant les Anglais avaient fait irruption

dans la plaine , et les repousser dcvenait fort

difficilc. Le maréclrnJ Jourdan

~imflgina

de lan–

cer sur eux l' une des divisions du comte d' Erlon ,

qui ava it été placée en réserve sur la droite en

arri cre. l\Iais le comte d'Erlon s'apercevant que

les froupes de Beresford

mcna~aient

de passer la

Zadorra

a

Trcspuentes , y avait succcssivement

cnvoyé ses deux divisions. 11 ne restait done pas

de r éscrve, et par surcroit d'embarras le feu ,

qui du coté du général Reille n'avait commcncé

qu'assez tard , se faisait cntendre violemment

vcrs Je fond de Ja plaine.

Décidés par cct ensemble de circonstances, le

r oi et le marécb al ordonnerent un mouvcmcnt

rétr ograde sur l'éminence de Zuazo, d'ou l'on

pouvait, avec un-grand feu d'artillerie, arrCter

les enncmis qui avaient cnvahi Ja plaine par

toutes les issues, les uns

a

notre droite en pas–

sant la Zadorrn

a

Trcspuentes' les autres

SUl' .

notre front en débouchnnt-du défilé de la Puebla,

les autres enfin

a

notre gauche en descendant des

hauteurs de la Sierra de Andia. En meme temps

Je mar échal Jourdan prescrivit au général Tirlet,

chef de notre artillerie", de placer force bouches

a

fcu sur la hauteur de Zuazo.

Ces ordres, mieux exéeutés que ceux qui avaient

été donnés au général Gazan , amenerent un résul–

tat qu i aura it pu clre décisif. On rélrograda sur

Ja hauteur de Zuazo, et le général Tirlet en un

elin d'ceil y réunit quarante-cinq bouches

a

feu.

Attendant les Anglais qui sortaient du défilé de

la P uebla, et l'une des colonnes de Beresford

qui avait forcé le passage de Ja Zadorra

a

Tres–

puentes,

il

les couvrit de mi traille, et joncha en

peu d'instants Ja terre de Jeurs morbs. D'abord

mises en désordre, les troupes anglaises se refor–

mcrent ' s'avancerent au pas, et furent de nou-