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DRESDE

~T

VITTOHIA. -

JUlN

i813 .

f07

par Villoría préoccupait plus que jamais Joseph

et Jour.dan. On craig[1ait non-seulcment de la

découvríren descendant l'Ebre jusqu'a Logroño,

mais meme en restant sur la route de Miranda a

Vitloriii, de ne pas la protégcr assez, car l'en–

nerpi pouvait par Villarcajo franchir les monta–

gqcs un peu plus haut, se porter par Orduña sur

Bilbao, pousser de Bilbao a Tolosa, et nous coupcr

la route de Bayonne. Pour parer a ce danger, le

maréchal Jourdan voulait porter l'armée de Por–

tugal par Puente-Larra sur Orduña, afio de fermcr

le débouché par lequcl la roule de Víttoria

a

Bayoooe aurait pu etre inlerceptée. C'était l'obs–

tinatíon du ministre de la guerre

a

rcproduire

les premiers ordres de Napoléoo qui ameoait

cette fu oeste peosée, laquelle aurait privé

J

oseph

des trois divisions du général E.eille jusqu'a ce

qu'on eut repassé les Pyréoécs, et eut replacé

l'armée, meme apres la réuoioo avee le géoéral

Clausel, daos le daogereux état d'íoféríorité

numérique ou elle se trouvait daos le momcnt.

Or, il o'était pas probable que les Aoglais nous

laissassent franchir les Pyréoées sans livrer

bataille, bien qu'eo appareoce ils n'eussent d'au–

tre but que celui de nous faire évacuer l'Espagoe.

Le maréchal Jourdan était disposé

a

ne pas leur

supposer d'aulre intention, et il faut rcconoaitre

que leur conduite habituelle donnait quelque

crédit

a

une opinioo pareille.

On avait séjourné le

17

juin

a

Miranda, pour

procurer quclque repos

a

I'armée. Il fallait

cependaot p1·eodre un partí, car on ne pouvait

demeurer plus longtemps en cet endroít, et per–

mettre

a

l'ennemi de nous devancer aux divers

cols des Pyrénées. ll

y

avait toujours eu deux avis

bien distincts daos l'état-major: l'un eonsistant

a

se diriger le plus tót possible, par un mouve–

ment transversal, sur Logroño et la Navarre, afio

de rallier le général Clausel, sans tenir compte

du mouvemeut des Anglais conlre nolre droite,

car ils ne pouvaient pas songer

a

passer ces mon–

tagnes tant qu'ils n'auraient pas gagné sur nous

une bataille décisive; l'autre au cootraire consis–

tant

a

donner une attention extreme au mouve–

ment par lequel lesAnglais menavaient nos com–

munications, et

a

parer

a

ce mouvement en ne

quittant pas la grande route de Bayonne, et en

y

appelant le général Clausel , qu'on espérait d'ail–

leurs

y

voir arriver d'un iustant

a

l'autre. Le

premier avis était celui du général Reille et du

comte d'Erlon; le second était celui du maréchal

Jourdan et du roi Joseph, fatalement dominés par

les ordres de París.

Le conflit entre les deux opinions fut fort vif

a

Miranda, car le moment était venu d'opter

entre l'une ou l'autre. Le général Reille soutenait

que lé général Clausel s'étant fait annoncer sur

l'Ebre aux envil'ons de Logroño, il fallait se

ha

ter

d'y dcsceodre pour le rejoindre, et que to ute

considération devait céder devant Je grand inté–

ret de

la

conccntration de nos forces, répétant ce

qu'il avait toujours dit, que le mouvcment par

lequel les Anglais cherchaient

a

nous <lébordcr

n'était pas une mcnace sérieusc, tant qu'ils ne

nous auraient pas séríeusement battus. Le maré–

chal Jourdan et Joseph, au contraire, craignaient

par-dessus tout le mouvement qui, transportant

les Anglais par Orduña sur Bilbao et Tolosa, les

placerait entre nous et Bayonne, au revers de la

grande ehaine des Pyrénécs. De plus, le convoi

comprenant toutes nos évacuatioos, nos malades,

nos blessés, les expatriés cspagools, se trouvait

a

Vittoria; et descendre sur Logroño c'était le

découvrir et le liVl'er

a

J'ennemi. Enfin le géné–

ral Clausel, auquel oo avait indiqué Vittoria

comme point de rendez-vous, pouvait bien s'y

ctre dirigé sans venir

a

Logroño, et, dans ce cas ,

il

serait lui-méme aussi compromis que Je coovoi.

Il faut rcconna]tre que !'avis du général Reille

et du comte d'Erlon, bien que le meilleur, comme

on le verra bienlót, avait perdu de son mérite

apparent depuis qu'on avait eovoyé le convoi

a

Vittoria, et qu'on avait

fait

dire au général

Clausel de s'y rendre; car, saos meme partager

la crainle d'etre tourné par Orduña, le danger

de découvrfr le convoi, pcut-etre le général

Clausel lui-meme en descendant obliquement

sur Logroño, était un motif tres-spécieux de

continucr

a

marcher directement sur Vittoria,

et oo ne saurait blamcr Joseph et le maréchal

Jourdan d'avoir persisté daos leur premiere opi–

nion, surtout en tenant compte des ordres de

Paris, qui leur faisaient un devoir impérieux de

veiller

a

leurs communications avee la France.

Joscph et le maréchal Jourdan ne se bornerent

pas

a

adopter la marche directe sur Vittoria,, ils

voulurent se donner tout repos d'esprit relative–

ment au danger d'etre tournés par Orduña et

Bilbao, et ils prescrivirent au général Reille de

se porler par Puente-Larra sur Osma, par Osma

sur Orduña et Bilbao, tandis que le reste de l'ar–

mée s'avancerait immédiatement sur Vittoria. On

espérait rollier

a

Villoría le général Clansel,

gagner par cette réunion plus qu'on n'aurait

perdu par le départ du général Reillc, et, adossé

ainsi aux Pyrénées avec les généraux Gazan ,