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VITTOHIA. -
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par Villoría préoccupait plus que jamais Joseph
et Jour.dan. On craig[1ait non-seulcment de la
découvríren descendant l'Ebre jusqu'a Logroño,
mais meme en restant sur la route de Miranda a
Vitloriii, de ne pas la protégcr assez, car l'en–
nerpi pouvait par Villarcajo franchir les monta–
gqcs un peu plus haut, se porter par Orduña sur
Bilbao, pousser de Bilbao a Tolosa, et nous coupcr
la route de Bayonne. Pour parer a ce danger, le
maréchal Jourdan voulait porter l'armée de Por–
tugal par Puente-Larra sur Orduña, afio de fermcr
le débouché par lequcl la roule de Víttoria
a
Bayoooe aurait pu etre inlerceptée. C'était l'obs–
tinatíon du ministre de la guerre
a
rcproduire
les premiers ordres de Napoléoo qui ameoait
cette fu oeste peosée, laquelle aurait privé
J
oseph
des trois divisions du général E.eille jusqu'a ce
qu'on eut repassé les Pyréoécs, et eut replacé
l'armée, meme apres la réuoioo avee le géoéral
Clausel, daos le daogereux état d'íoféríorité
numérique ou elle se trouvait daos le momcnt.
Or, il o'était pas probable que les Aoglais nous
laissassent franchir les Pyréoées sans livrer
bataille, bien qu'eo appareoce ils n'eussent d'au–
tre but que celui de nous faire évacuer l'Espagoe.
Le maréchal Jourdan était disposé
a
ne pas leur
supposer d'aulre intention, et il faut rcconoaitre
que leur conduite habituelle donnait quelque
crédit
a
une opinioo pareille.
On avait séjourné le
17
juin
a
Miranda, pour
procurer quclque repos
a
I'armée. Il fallait
cependaot p1·eodre un partí, car on ne pouvait
demeurer plus longtemps en cet endroít, et per–
mettre
a
l'ennemi de nous devancer aux divers
cols des Pyrénées. ll
y
avait toujours eu deux avis
bien distincts daos l'état-major: l'un eonsistant
a
se diriger le plus tót possible, par un mouve–
ment transversal, sur Logroño et la Navarre, afio
de rallier le général Clausel, sans tenir compte
du mouvemeut des Anglais conlre nolre droite,
car ils ne pouvaient pas songer
a
passer ces mon–
tagnes tant qu'ils n'auraient pas gagné sur nous
une bataille décisive; l'autre au cootraire consis–
tant
a
donner une attention extreme au mouve–
ment par lequel lesAnglais menavaient nos com–
munications, et
a
parer
a
ce mouvement en ne
quittant pas la grande route de Bayonne, et en
y
appelant le général Clausel , qu'on espérait d'ail–
leurs
y
voir arriver d'un iustant
a
l'autre. Le
premier avis était celui du général Reille et du
comte d'Erlon; le second était celui du maréchal
Jourdan et du roi Joseph, fatalement dominés par
les ordres de París.
Le conflit entre les deux opinions fut fort vif
a
Miranda, car le moment était venu d'opter
entre l'une ou l'autre. Le général Reille soutenait
que lé général Clausel s'étant fait annoncer sur
l'Ebre aux envil'ons de Logroño, il fallait se
ha
ter
d'y dcsceodre pour le rejoindre, et que to ute
considération devait céder devant Je grand inté–
ret de
la
conccntration de nos forces, répétant ce
qu'il avait toujours dit, que le mouvcment par
lequel les Anglais cherchaient
a
nous <lébordcr
n'était pas une mcnace sérieusc, tant qu'ils ne
nous auraient pas séríeusement battus. Le maré–
chal Jourdan et Joseph, au contraire, craignaient
par-dessus tout le mouvement qui, transportant
les Anglais par Orduña sur Bilbao et Tolosa, les
placerait entre nous et Bayonne, au revers de la
grande ehaine des Pyrénécs. De plus, le convoi
comprenant toutes nos évacuatioos, nos malades,
nos blessés, les expatriés cspagools, se trouvait
a
Vittoria; et descendre sur Logroño c'était le
découvrir et le liVl'er
a
J'ennemi. Enfin le géné–
ral Clausel, auquel oo avait indiqué Vittoria
comme point de rendez-vous, pouvait bien s'y
ctre dirigé sans venir
a
Logroño, et, dans ce cas ,
il
serait lui-méme aussi compromis que Je coovoi.
Il faut rcconna]tre que !'avis du général Reille
et du comte d'Erlon, bien que le meilleur, comme
on le verra bienlót, avait perdu de son mérite
apparent depuis qu'on avait eovoyé le convoi
a
Vittoria, et qu'on avait
fait
dire au général
Clausel de s'y rendre; car, saos meme partager
la crainle d'etre tourné par Orduña, le danger
de découvrfr le convoi, pcut-etre le général
Clausel lui-meme en descendant obliquement
sur Logroño, était un motif tres-spécieux de
continucr
a
marcher directement sur Vittoria,
et oo ne saurait blamcr Joseph et le maréchal
Jourdan d'avoir persisté daos leur premiere opi–
nion, surtout en tenant compte des ordres de
Paris, qui leur faisaient un devoir impérieux de
veiller
a
leurs communications avee la France.
Joscph et le maréchal Jourdan ne se bornerent
pas
a
adopter la marche directe sur Vittoria,, ils
voulurent se donner tout repos d'esprit relative–
ment au danger d'etre tournés par Orduña et
Bilbao, et ils prescrivirent au général Reille de
se porler par Puente-Larra sur Osma, par Osma
sur Orduña et Bilbao, tandis que le reste de l'ar–
mée s'avancerait immédiatement sur Vittoria. On
espérait rollier
a
Villoría le général Clansel,
gagner par cette réunion plus qu'on n'aurait
perdu par le départ du général Reillc, et, adossé
ainsi aux Pyrénées avec les généraux Gazan ,