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DRESDE ET VlTTOIHA. -

JUIN

!8i5.

i05

aux avantages de la concentratfon pour le chi–

mérique projet de la destruction des bandes.

Une fois, groupés autour de Valladolid, il y

avait trois partís

~

prendre (voir la carlc no 43) :

le premier, de s'arreter et de Iivrer bataille tout

de suite avec

?>2

mille hommes contre 90 mille,

ce qui était imprudcnt -et prématuré

1

chaque

pas fait en arriere donnant la chance de recou–

vrer une ou plusieurs divisions de l'armée de

Portugal; le second, de se rctircr sur Burgos,

puis sur l\'liranda et ViLtoria, jusqu'a ce qu'on

eUt rejoint l'armée du Nord eÜe-memc, ce qui

était simple et pen chanceux; le troisiemc cnfin,

de ne pas quittcr la ligne du Douro, de manreu–

vrer sur ce fleuve en le remontant transversalc–

mcqt jusqu'a Aranda, meme jusqu'a Soria, d'ou,

par une route que le maréchal Ncy avait suivie

en 1808, on serait tombé entre Tudéla et

Logroño, c'est-a-dire en Navarre, précisément

au point ou l'on était assuré de rencontrer Je

général Clausel et meme le maréchal Suchet, si

des événemenls extaordinaires exigeaient la

concentration générale de toutes nos forces, plan

assez hardi en apparence, mais le plus sur

f!Il

réalité. Les trois projcts furent pris en considé–

ration et discutés. Personne n'imagina de se

battre immédiatement avec

?>2

mille hommes

contre 90 mille, quand on devait se flatter d'en

avoir chaque jour davantage. On ne méconnut

pas le mérite du troisieme plan, consistant a

remonter le cours du Douro jusqu'aúx approches

de

Ja

Navarre, mais on le jugea témérairc et

compliqué, et surtout on lui trouva le défaut

d'ahandonner la route de Bayonne, et de négli–

ger le soin des communications, si recommandé

par les instructions de París, comme si une

armée anglaise aurait jamais osé franchir les

Pyrénées, en laissant une armée de 80 mille

Franc;ais sur ses derrieres, et de 1

?>O

millc en

comptant le maréchal Suchet. Par ces divers

motifs on préféra le second plan, cclui qui con–

sistait a se retircr paisiblement sur Burgos, en

écrivant lettres sur Icttres pour ramencr les

divisions pretécs au général Clausel, sinon toutes,

au moins cellcs qui rece.vraicnt en tcmps utile

l'avis qu'on leur expédiait.

Cette retraite commenc;a done, et il fallut

apres Madrid abandonner Valladolid meme,

cette seconde capitale- qu'on venai

t

de se créer

daos lá Vieille-Castille. On achemina devant soi

le matériel, les malades, les blessés, les afran–

cesados, et Ja marche ne put ctre que fort lente.

Les troupes, mal approvisionnées, étaient obli-

gées de s'étendre pour vivre, ce qui rendait la

ret.raite peu sure. Heureuscment nous avions

dix millc hommes d'une cxcellente cavalerie,

l'enncmi n'était pas cntreprenant, et on put

ainsi se rctirer sans accidcnt facheux. Lord

Wellington, altcndant la fortune -saos jamais

courir apres elle, savait bien qu'il en faud-rait

venir a une balaille générale, et se résignait

a

cettc chance, mais avec

la

résolution de ne

combattre, suivant son usage, que sur un ler–

rain favorable , et jusqu'a ce moment

il

semblait

se contenter cl'uu seul résultat, celui de nous

ramener vers les Pyrénécs. Dans celle intention,

iI

portait toujours en avant sa gauche, partie des

frontieres de la Galicc, de maniere a menacer

notre droite (droite en tournant le dos aux

Pyrénées), et

a

clécider ainsi plus vite nos mou–

vements rétrogrades. On ne comprend meme pas

comment ce général si sensé se hatait lui-meme

de nous pousser sur nos renforts, et ne cherchait

pas une occasion de nous joindre, Jorsque au lieu

d'etre 70 mille nous n'étions que

?>O

mille.

Le 6 juin on atteignitles eovirons de Palencia,

et une reconoaissance exécutée par Joscph et

Jourdan révéla complétement cette disposition

des Anglais <le porter tonjours leur gauche ren–

forcée sur notre droite. Le 7 on continua de mar–

cher.sur Burgos, et on vint prendre la position

de Castro-Xeriz, entre la Puyserga et l'Arlanzon,

en avant de Burgos. La rareté des suhsisfances ne

permettant pas de conserver cette importante

position aussi longtemps qu'on l'aurait voulu, on

se replia sur Burgós le 9. Le général Reille avec

la division Maucune et la division Darmagnac

s'établit sur le Rio Hormaza, le général Gazan

avec l'armée d'Andalousie derriere le Río Urbe!,

a cheval sur l'Arlanzon, l'armée du Centre dans

l'intérieur de Burgos.

On s'était pressé,

fa

ute de vivres, d'arriver a

Burgos, et on dcvait, faute de vivres encore, se

presscr d'en partir. Les nombreux convois de

maladcs, d'expatriés, de conducteurs d'artillerie,

accumulés

a

Burgos , avaient dévoré les magasins

peu considérables qu'on avait formés daos cettc

ville, et les troupes pouvaient a peine y subsister

quelques jours. On achemina de nouveau ces

convois sur Miranda et Vittoria, et on eut le

tort, une fois la résolution adoptée de rétrogra–

der jusqu'aux Pyrénées, de ne pas envoyer tous

les embarras

a

Bayonne, pour en délivrer com–

plétemcnt I'armée. On fit reposer les troupes

quelques jours afin de consornmer les subsis–

tances qui restaient, et de gagner un temps qui