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DHESDE ET VITT ORIA. -

J u 1

1815.

Ht

battants, moitié a peu pres de celle de l'cnnemi.

Ainsi

fut

employée ,. c'est-a-dire perdue, la

journée du 20. A chaque instant on se flattait de

voir arriver le général Clausel, que tout devait

faire espérer, mais que rien n'annon<;ait aux

divcrscs issues par lcsquelles

il

pouvait apparai–

tre. L'infortuné Joseph était dans une anxiété

extl'eme, sans en devenir plus actif, car chez les

hommes qui n'ont pas }'esprit tourné a la pré–

voyance, l'attente produit l'agitation, mais non

l'activité.

Le lendemain 21, le général Clausel n'avait

point paru, et l'ennemi ne pouvant pas etre sup–

posé longtemps oisif, Joseph et Jourdan voulu–

rent reconnaitre le terrain pour s'y préparer a

la lutte qu'ils sentaient bien devoir etre pro–

chaine. Le maréchal Jourdan, un peu débarrassé

de sa fievre, quoique souffrant encore,

fit

effort

pour monter a cheval , et vint.avec Joseph r ecoo–

naitre la plaine de Vittoria. A droite de notre

position et en arriere, au pied du mont Arralo,

le général Reille, avec les divisions fran<;aises

Lamartinicre et Sarrut, avec le reste d'unc di vi–

sion espagnole, gardait les ponts de la Zadorra .

Le pont de Durana, placé dans les montagnes

du coté des Pyrénées, était gardé par la division

espagnole. Le pont de Gamarra-Mayor, situé

a

la naissance de la plaine, était occupé par la divi–

sion Lamartiniere. Celui d'Arriaga, tout

a

fait au

milieu de la plainc et a la hau.teur de Vi ttoria,

était défendu par la division Sarrut. Derricre

ces divisions se trouvaient , ou Lre la cavalcric

légcre, plusieurs divisions de dragons, pr ctcs

a

fondre sur toute troupe qui aurait franchi la

Zadorra. Mieux cut valu détruire les ponts de

cette petite rivicre, et en défcndre les gués avec

de l'artillerie. Quoi qu'il en soit, la préscnce sur

ce point d'un aussi bon officicr que le général

Reille avait de quoi rassurer.

En se reportant droit devant eux, vers l'en lrée

de la

1

plaine, au débouché du défilé de la Puebla,

Jourdan et Joseph gravirent l'éminence dont

nous avons parlé, celle de Zuazo, coupant trans–

versalement le bassin et dominant la sorLie du

défiJé. Sur-lc-champ avec son coup d'reil exercé,

le maréchal Jourdan reconnut que c'était la qu'il

fallait établir le général Gazan

a

la tete de toute

l'armée d'Andalousie, qu'il fallait en outre héris–

ser la hauteur de canons, ranger ensuitc le comte

d'Erlon

a

droite sur la Zadorra, pour se lier au

génél'al Reille et garder le pont de Trespuenles

qui débouchait sur le flanc de la hautcu r de

Zuazo. Cette remarque si juste, faite la vcill e,

eut sauvé l'armée frao c;aise, et probablementnotre

situatiou en Espagoe. On envoyadonc des ofliciers

d'état-major pour transmcttre ces ordresau géné–

ral Gazan, et les lui faire exécuter en toute hale.

1\fais il était trop tard, et la bataille commen–

c:ait

a

l'iostant mcme. Lo rd W ellington, comme

il était facile de le prévo ir, ne voulut pas, apres

nous avoir accompagnés, pour ainsi di re, jus–

qu'aux Pyrénées, no us laisser repasser les mon–

tagnes saos no us livrer bataillc, afin de les fran–

chir, s'il le pouvait,

a

la suite d'une armée hattue.

Il avait porté le généra l Graham avcc deux divi–

sions aoglaiscs, avec les Por tugais et les Espa–

gnols form ant sa ga uche, sur la route de l\furguia,

a

travers les passagcs du mont Arrato, pour

essayer de forcer le général Reille sur la Zadorra.

JI

avait dirigé son centre, composé de trois divi–

sions, sou le maréchal Ber esford , a travcrs les

autres passages du mont Arrato, pour déboucher

aussi sur la Zadorra , mais vers le milieu de la

plaine, ce qui devait les faire aboutil' au pont de

Trespuentes, en face du général d'Erlon et sur le

flanc de la posilion de Zuazo. En fin sa droite,

composée de deux divisions anglaises sous le

géo éral

Hi ll ,

et de la divi ion espagnole Morillo,

nous ayan t suivis sur la rou te de Miranda ,

dcvait pcrcer le défilé de la P uebla , et venir

déboucher au pied meme de Zuazo. Tous ces

corps étaient déja en mar che lorsque le maréchal

Jourdan et Joseph enroyerent au géoéral Gazan

l'o rdre de r étrogradcr vers la ha uteur de Zuazo ,

d'ou I'on pouvait, avoos-nous dit, cribler

a

la

fois les troupes q ui auraieot forcé le défilé de la

P uebla, et celles qui auraicnt franchi la Zadorra

a Trespucntcs .

Lorsque l'aide de camp de Joseph porteur de

ses or drcs arr iva aupres du général Gazan , celui–

ci, déja aux priscs avec l'enoemi , déclara ne

pouvoir exécuter les mouvemeots qu'on lui pres–

crivait. Joscph et Jourdan acco uru rent aupres

de lu i el bicntót découvriren t ce qui se passait .

A droite on aperccvait les troupes de Bcresford ,

qui, aya nt franchi les cols les plus rapprochés du

mont Arralo , cssayaien t de lraverser la Zadorra

a

Trespuentcs. Devant soi on voya it le général

,Hill cngagé da ns le défil é de la Puebla, mais avec

précaution, et ayant j eté

a

sa droite, sur les hau–

teu rs de la Sierra de Andia, Ja division espagnale

Morillo, pour sccondor les troupes anglaises qui

voulaient forccr le passagc.

Jou rdan et Joseph ordonnerent au général

Gazan d'envoyer

a

gauche la brigade d'avant–

gardc l\faransin sur les hauteurs de la Sierra de