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LIVRE QUARANTE-NEUVlEME.

étaiL gagné pour la concentralion, car chaquc

jour qui s'écou lait ajoutait aux chances de rallier

le général Clausel. A Burgos d'ailleurs on avait

trouvé

la

division Lamarliniere, l'une de cellcs

qu'on avai t prelécs

a

l'armée du Nord, el qui

était la plus nombreuse de l'armée de Porlugal.

Elle procurait pres de 6 mille hommes de plus

au général Reille, ce qui permit de rendrc

it

l'ar–

mée du Centre la divisron Darmagnac qu'on lui

avait temporairemcnt empruntéc.

C'était une nouvellc raisoo de se rapprocher

de l'Ebre, et de pousser plus loin le mouvement

r étrograde, car si on ne ralliait pas toutes

les

divisions envoyées au général Clausel, on pouvait

du moins en recouvrcr cncore une ou deux , et

un tel renfort était d'unc impor tance décisive.

A

u surplus les vivres manquaient et il fallait

allcr se nourrir plus loio. Ici s'élevait pour la

seconde fois la question de savoir si l'on conti–

nuerait a suivre la grande route de Bayonne,

pour r ester fid e!e aux ordrcs qui avaient tant

rccommandé le soin des communications avec la

France, ou si l'on opércrait un mouvement trans–

versal, pour déboucher sur l'Ebre a Logroño , aLL

lieu d'y arriver par .Miranda, ce qui rendail la

réunion avcclc général Clausel presque infaillible.

C'était , sans aucunc. des objections qu'il avait

d'abord provoqu ées, le plan qui avait été repoussé

a

Valladolid, et qui consistait

a

se porter en Na–

varre par Soria, afio de rejoindre plus surement

le général Clausel. Cettc fois Je détour

a

faire

était si peu considérable , et Ja certitude de la

jonction avcc le général Clausel, qu i opérait en

Navarre, d'un intéret si capital, qu'on a peine

a

comprendre la résistance

a

une telle proposition.

Les généraux Reille et d'Erlon l'appuyerent fort;

mais le maréchal Jourdan et Joseph , moíns bien

inspirés que de coutume, dominés sur lou t par les

instructions de París répétées achaque courrier,

craignirent de découvrir les communications avec

Bayonne, et persisterent

a

se diriger directement

sur Miranda et Vittoria. Seulement, n'ayant pas de

nouvelles du géoéral Clausel, on lui envoya, cette

fois sous l'escorte de quinze cents hommes, l'avi

de l'arrivée de l'armée dans la direction de Vit–

toria. On prit done encore le parti de rétrograder

sur l'Ebre par Briviesca , Pancorbo, Miranda .

Le 12juio Je général Rcille, voyaot les Anglais

cssayer de nou veau de déborder notre droite

(aous répétons qu'il s'agit de nolre droite le dos

tourné aux Pyréoécs ), voulut les contraindre

a

déployeL' leurs forces, et tint en arriere du

Rio Hormaza. Les Aaglais montrerent enviroo

25 mille hommes, mais le général Reille, qui

n'en avait pas la moitié, manreuvra avec tant

d'aplomh et de vigueur, qu'il leur tua trois ou

quatre ccnts hommes, sans en perdre lui-meme

plus d'une cinquantaine, et repassa le Rio Hor–

maza et meme l'Arlanzon daos un ordre par–

fait. 11 était évident que les Anglais, sans etre

impatients de nous livrer bataille , voulaient

cependan t nous contraindre

a

leur céder le ter–

ra in en débordant toujours !'une de nos ailes.

Le

,J

5 on se détermina

a

partir de Burgos, et

comme daos cette campagne on savait lord

Wcllington pourvu d'un équipage de siége con–

sidérable , que d'ailleurs on ne voulait pas se

priver de deux ou trois mille hommes en les

Jaissant

a

Burgos que nous n'avions guere l'espé–

rance de rcvoir, on se décida

a

faire sauter le

fort qui nous avait r endo de si grands services

l'année précéden te. 11 fut résolu que les muni–

tions dont

il

était rempli, et qu'on ne pouvait pas

lransporter, scraient livrées aux flammcs ainsi

qu e le fort lui-meme.

Le 15, pendaot que nous marchions sur Bri–

viesca, l'armée fut attristée par une effroyable

cxplosion, triste signe d'une retraite sans espoir

de retour, et on sut , par l'arriere-garde, que

cette opération, exécutée saos les précautions

nécessaires, avait causé a nos troupes, et surtout

a

Ja ville, des dommages assez considérables. Oo

arriva le 14 juin

a

Briviesca, le 1B a Pancorbo,

le 'l 6

a

Mi randa . Parvenu a ce dernier point, on

était au bord de l'Ebre, et un pas <le plus on

allait etre

a

Vittoria, au pied meme des Pyré–

nées. ( Voir la carte nº 45.) L'ennemi s'était

avancé par sa gauche jusqu'a Villarcajo, conti–

nu:mt sa manreuvre accoutuméede déborder notre

droi te. En meme temps on avait appris que le

général Clausel ,

a

la premiere nouvelle de l'ap–

proche des Anglais, s'était

ha.té

de diriger sur

l'armée la division Sarrut qu'oo venait de re–

cueillir en route, la division Foy qui était encore

sur le revers des Pyrénées, entre Mondragon et

Tolosa, et qu'il

s'avan ~ait

lui-meme par Logroño

en remontant l'Ebre, avec les deux divisions

restantes de l'armée de Portugal, et deux divi–

sions de l'armée du Nord. On I'espérait

a

Logroño

pour le 20.

C'était le cas d'exécuter le plus simple des

mouvements, c'est-a-dire de desceudre l'Ebre de

Miranda a Logroño, ce qui aurait entrainé un

détour de quelques licues a peine ' et assuré

d'une maniere certaine la jonction avcc le géné–

ral Clausel. Mais la route directe de Bayonne

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