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PEROU ET BOLIV1E.

505

:m choix des instltutions nouvelles?

N'était-il pas étrange que la loi fonda–

mentale de

l'~ lat,

propo ée par le Li–

bérateur, cont1nt , dans sa di position

la plus importante, une violation aussi

manifeste des príncipes du gouverne–

ment républicain? Cette réflexion ,

faite des l'ahord par les démocrates

les plu éclairés, avait déterminé les

répulsions du peuple pour le code bo–

Ji vien ,

t

quelques esprits méfiants,

cherchant

a

se rendre compte de l'in–

tention qui avait dicté a Bolivar ce sin–

gulierarticle de sa con titution , furent

tout naturellement conduits

a

luí sup–

poser des projets de royauté et de dy–

nastie; de la un commenr.ement d'im–

populnrité.

A cette cnuse ele désaffection, il

fauL

ajouter l'impatience melée de colere

al't'c lar¡urlle Je peuple clu bas Pérou

supportnit In 1iré ence de troupes co–

lombienne sur son tcrritoire. l\Ialgré

Ja sévere discipline

á

lnquelle ces trou–

pe étaient soumises, leurs mcem·s

et leu r habitudes nationales étaient

trop antipathiques aux Péruviens pour

qu'ils pu sent le tolérer longtemps.

11

s'était formé peu

a

peu un pm:ti__oom–

breux qui réclamait éncrgiquement

l'cxpulsion des oldats étranger . Bolí–

var, mér.onnais ant

C!'

qu'il y al'ait de

légitimll et de

1·e

pectable dan cette

exigence, fermnit l'oreille aux mur–

mures qui nrrivaient jusqu'a Jui. Cette

imprudente obstination exaspéra In

multitude des mécont¡mts. On décou–

vrit une conspiralion qui, dít-on,

avait pour objet l'assa sinat de Bolívar

et l'expul ion de Colombiens. Bien

que, suivant des personne en posi–

tion d'8tre bien informées, le comp lot

n'eilt réuni que des

ge.ns

sans ímpor–

tan ce, et que mllme, au dired'un grand

nombre de cítoyen , il füt compléte–

ment imagiaaire , l'a utoljté recourut

aux mesure le plus rigoureu e . On

forma un tribunal supr8me- chargé de

poun•oir oux néce si tés du moment;

lt>

dorteurs Estenos, Pancon o et

Freyre, membres de cette junte pré–

votale, príre11t

a

tache d'imit

l'

et de

lll'p<IS er le zele odieux déployé par

R.i\•uden yra dans ses fonctions de pré-

sident de l'anclen ne cour martiale. Le

li eutenant Aristabal fut condamné

a

lltre fus illé , et son dernier oupir

s'exhala dans un vceu patriotique. n

chef de guérillas , nommé iaavilca,

et plusieurs autre3 qui, comme luí

avaient pris la fuite, furent

condam~

nés par contumace

etre étranglés '

et cela au mépris d'un décret du

3

jan–

vier

1822.,

par lequel ce mode de sup–

plice avait eté abolí. Le colonel Vidal,

dont le courage , les talents militaires,

la probíté et le patriotisme étaient

connus et apprécié de tous, fut con–

damné, éga lement par contumace, a

la dégradation et

a

l'exil; d'autres su–

birent des

chfitimen~

analogues. L'a–

miral Guise fut mis en jugement et

acquitté. Tous les Buénos-Ayriens et

les Chilien r é idant au Pérou furent

tenus de se présenter aux autorités de

la capitale et soumis

a

une surveillance

des plu sévereó". Les généraux eco–

chea et C9rrea , les colonels Estomba

et Baulet, ainsi qu'un grand ombre

de négociants honorables, parmi Ies–

quels don Juan-José San:atéa, dont

le patriotisme n'avait jamais été mis

en doute, durent quítter immédiate–

ment 1 pays. ecoehea renvoya au

gquvernement son brevet de général,

ainsi que plu ienrs bons sur le tré or

qui lui avaient été donnés en récom–

pense de ses loyaux servi ces. " Je ne

veux, écrivaít-il , emporte.r de ce pa s

que les bles ures que j'ai

re~ues

pour

lui. • Le conseil , ans 11181110 accu er

réception de la lettre du géaéral , ac–

cepta sa démission et les bons du

trésor.

On ne aurai t trop blamer l'exces–

sive rigueu r dont Bolívar, dans cette

circon tance, fit usage envers des ad–

''er ai res dé armé . Cette risueur n'é–

tait pas seu lemen t impolit1que, elle

était ou i ondamnable aux yeux de

l'humanilé et de la ju tice. Alors

me

me que le comp lot eatntlein t les pro–

portions effrayautes que l'autoríté e

plut

iJ

lui atlribuer, les conspirateurs,

vu l'état général <le e pr1ts au lende–

mnin d'une ré olution, eussen t mérité

plus d'inclulgence. II

y

eut d'ailleurs

dans les chfitiments une sévérité vrai-