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Pf:ROU ET BOLIVIE.

503

au brave Rodil qu'elle dut cet hon–

neur insigne. Au milieu de tant de

gfoéraux inca pables ou félons, l'hé–

roiq•1e command ant du Callao · doit

occuper dans l' hi toire un e place

a

part. Sa conduite peut etre comparée

a ce qu'il

y

a de plua glorieux dan

les

fa

tes de la guerre, et qu el que soit le

point de l'Ue politiq11e auquel on se

pl ace p ur retracer les phases de la

révolution péru 11ienne, c'est un de–

voir pour l'écrivain dr. payer un large

tribut d'admiration

a

un dévouement

digne d'une meilleure cause et d'un

meillPur sort.

La guerre de l'indépend ance était

termin ée ; mais la tfiche la plus diffi–

cil e, l'orga ni sation du pays émancipé

allait rommencer. Les provinces du

haut Pérou fa isaient partie, avant la

révolution, de la vice-rovauté de Bué–

no -A vres. Mais comme les mreurs,

les habitudes et meme le langa!!;e de

la majorité des habitaots ctifféraient

es eotiellement de ceux des ci toyens

de

R

io de

la Plata,

la

répobl iq~e

Argentine renOO'(<I

a

ses droits

Sú t"

cette portion du territoire péruvien,

et lais a es voisin pourvoir tranquil–

lement

a

leur avenir politique. Le gé–

néral Sucre devai t routínuer

a

exer–

oer le pouvoir upreme ju. qu'a l'éta–

blissement d' un

go uvern ement ré–

gu lier. Une assembl ée généra le de

Mputés eut lieu , en aoót

1825,

a

Chuquisaca, et déclara solennellement

que, <'Onformément au vreu du peupl e,

le haut Pérou formerait

a

l'avenir

une nation iml épendante, et s'appel–

lerait

Bolivia,

juste hommage rendu

a

l'homme généreux qui al'ait si puis–

samment con tribué

a

l'ex pul ion des

E

pa,

11

nols. L'a semblée publia ensuite

une déclaration d'indépend ance, mal–

heureusrmrnt ridi cule par le

termes

dans le quels elle était rédigée. On

vota un 111illion de doll ars au

Librr~ teur en récompense de

SPS

service ;

mais Bolirnr, avec ce dé intére: e–

menl rhevaleresque qui le oaractéri–

sait, n'accepta ce don 111agnifique qu'a

la cond ilion que la somrne entiere e–

rait con acree

a

racheter la liberté d'en–

viron

1,000

esclaves negres qui exis-

taient encore da°ns la Bolivie. Un mil–

lion de dollars fut également- voté en

faveur des militaires qui avaient fait

la campa¡!;ne de

1824.

_ La premi ere assernblée s'étant dis–

soute le 6 octobre, un congre générnl

fut co nvoqué pour le mois de mai ui–

vant. Daus l'intervalle, Bolívar. réunit

a

Lima !es repré entants du has Pérou,

et ré ig1ia entre leu rs mains , le

1O

fé–

vrier

1825,

son titre et son autorité

de dictateur; mai

le congres l'ayant

supplié de con erver le pouvoir' il

y

con entit avec unerépuanance, sincere

suivant qu elques hi toriens,

imulée

suivant les nutres. Apres avoir con–

voqué un nouveau· congres pour le

mois de février

1826 ,

le dictateur

quitta la capitale du bas Pérou et tra–

ver a l«l pays jusqu'a Chuqulsaca, au

mili eu des féte et des tri ompbrs que

les populations reconnai santesavaient

préparés en son bonneur.

Des le moi de janvier

1826 ,

le Li–

bérate\1r q11itta la ca pi ta le de la :Soli–

vie pour aller install er le congres du

bas Pécou. Au début de

111

session ,

des division fücbeuses éclaterent daos

le sein de

ia

nonvelle a embl ée; une

trentaine de me11Jbres tefn erent

de

preter le n ment con titutionnel dans

les tPrmes prescrits par le congres

précédent. Etait- ce, de la part des

di ssidents, ho tilité née de regrets

mal

dis imul és pour un ordre de chose et

des privilél(e détruits par la "ictoire

des patriotes, otJ bien tout implement

e prit d'i ntri <>ue et d'opposition pas–

sagere oon tre le dictateur ? les hi to–

ri ens ne lai

en t ríen dev iner a cet

égard. Quoi qu'il en soit, la majorité

du congre donna dans cette circons–

tance un admirable exemple de sage se

et de rai son : loi n d'impo er

a

la mi–

norité oppo ante l'autorité du nom–

bre, ainsi qu'elle en avait I<' droit, elle

voulut que la nation elle-meme tran–

chat le differend, et ndres a au poul'oir

ex~cutif

un rné111oi1·e dans l<'quel elle

d mandait l'appel au peuple. La ré–

pon e de Bolívar

fut

digne du senti–

nwnl qui a11ait dicté la

upplic¡ ue.

ou cilerons cette t.léclaration comme

un modele de polilique démocratique