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L'UN'iVERS.
en parlfit avec l'es détaús qu'il com–
porte.
Le général Sucre, be voulant pas
perdre un instant, ordonna au génér?l
Gamarra de marcher sur Cuzco,
a
la
tete d'un bataillon péruvien. La gar–
nison espagnole, commJi1dé'e par Al"
1•arez, mit bas les armes le 25 decem–
br'e, confórn1ément
a
la capitulation
d'Ayacucho. L'e génél:al Tristan prit
alors le titre de vice-roi, et chercha
a
consolider son pouvoir par tous lei
moyens qui lui restaient; rl1ais ne
trouvant pas l'e's appüís sur lesquels
il avait compté,
il
se rendit, avec la
petite garnison d:Aréquipa,
a
un ·co–
lonel patHote envoy'é de Gu amanga
dans cette vi lle. Quant
a'
Olañeta, il
se nlaintint
a
la tete de ses quatre
mille homrnes, et )·efusa obstinérnent
d'enlendre
a
aucune proposition.
Le résu ltat le plus important était
acquis; mais tout n'étai t pas encore
terminé. Apres avoir donné quinze
jours de repos
a
ses troupes , Sucre
q~it~a
Cuzso et
s'avan~a
.vers Puno.
La 11
áp)mt
que les garnisons roya–
lístes de Cochabamba, Chuqui,saca et
S;l ntá-Cruz de a Sierra s'étaien t dé–
clarées pour la cause de l'i ndépen-.
dance ; enfir1, que le colonel Lanza,
qui, pendJ nt presque toute la g_uerre,
ávait occupé les vallees d'Yungas,
avaít fait son entrée
a
la Paz. Lais–
sant le général Mill er dans le départe–
ment de Puno, avec les titres de com–
mandant général et de préfet
1
Sucre
marclfa
a
la rencontre d'Olañeta pdur
lui
li
vrer bataille; arrivé
á
Chuqui–
saca, en avrll 1825, il recut la n-o u–
velle de la mdrt de son adversaire; ce
chef royaliste avait été tué par ses
propres soldats dans une émeute,
a
la tete de Jaquelle se -tronvait le co–
lonel Métlina Creli. Les derniers par·
tisans d'Olañeta ne tarderent pas
a
foire leur sournission; et, des lors, le
Pérou se trouva débarrassé d'enne–
mis,
a
fexceptiou du Callao, dont la
garnison, commandée par l'i ntrépide
Rodil, gardait encore un e attitude rne–
nac,;antc.
Bolivar, en quittant l'armée libéra–
trice, s'était établi
a
Clrnncay, d'ou
i1
\
obs'erv.ait les événements, tout en diri–
geant l'ensemble des opérations mili
taires. Par son ordre, une division co–
lombienne alla renforcer la garnison
d'e Lima, et le général Salo'll_I, cbargé
de la défense d'e cette
capit~le,
fut,
des ce
momellt~
en mesure d'investir
la cit.adelle dú Callao, tandis que
l'escadre patriote, commandée par
l'amiral Guise, blo'quait la place par
mer. Pendant le long siége qui sui–
vit, les troupes indépendantes furent
cruellement décimées par la fievre. ,
Les assiégés eurent encore plus
a
souffrir d' une épidémie gui, venue
a
la su ite d'une famine horrible, fit
parmi eux des ra 1•ages ·effrayants.
Plusieurs des familles éminentes qui
s'étaient retirées dans la forteresse
avec Rodil, périrent tout entieres
(*).
Malgre le spectacle navrant qu'íl avait
sous les yeux, le chef royaliste n'en
persista pas lllOillS
a
Se défendre avec
vigueu.r. II lui fél,llait réprimer !'es prit
d'insurrection parmí ses' troupes, en–
cdurager les malheureux qui s'étaieot
mis _sous sa protection, soutenir )e
feu de l'armée de terre et celui de
l'escadre, comfiattre nuit et jour, dé–
jouer lu
tr~h ison ,
enfin se multiplier
en quelque sorte, pour intimider par
sa présence ou soutenir les dévoue•
ments fatig\Jés. Rodil sufht
a
cette
tache formidable. Le slege dura pres
de treize mois, et ce fut seu lernent
apres avoir tué et dévoré tous les
chevaux, tous les mulets et tous les
chiens qui se trouvaient dans la ville,
cjue le général demanda
a
capituler.
La convention fut signée le 26 février
1826. "Ainsi, dit M. Miller,
fut
brisé
Je derni er anneau de la chaine qui
avait
lié
dix-sept millions d' Améri–
cains
a
la monarchie espagnole.
»
On aime
a
voir la rovauté s'étein–
dre, au Pérou, dans un éffort sublime,
et brfüer sa derniere amorce sur un
monceau de ruines fumantes. C'est
(•) M. Miller aflirme que sur
4000
in<li–
vi<l11s qui s'étaient retirés au Callao, il o'y
en e11t q11e
200
qui échapperent aux ravages
causés par la faq1ioe et la maladie. La nom–
breuse famille des Torre Tagle périt
ju5•
qu'au <lemier dé ses membres.