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L'UNIVERS.
T
' '
par les troupes
patriot~s.Vers
Je meme
témps, troís escadrbns de cavalerie,
avec leur commandant Navajas, pas–
scrent
a
l'ennemi. Le marquis de
Torre Tagle, le comte de San Donasl
ministre de la guerre, le généra
Porto-Carrero, et plusieurs autres ofü–
ciers de tout grade, déserterent éga–
lement, et a'llerent grossir les rangs
des ennemis de la liberté.
Ces continuelles désertions d'un
camp dans un autre , ces trahisons si
coupables de la part de chefs influents,
cett.e absence d'ardeur révolutionnaire
chez les patriotes, et de fanatisme
royaliste chez les défenseurs de la mé–
tropole, prouvent combien peu Coµi- .
nion était formée dans le Pérou , et
combien ce pays était encorejeune pour
l'indépendance . Au fait,
a
qui aurait-il
pu devÓir son éducation poli tique? Ce
n'était certes pas de l'Espagne qu'il
devait attendre un semblab le service.
Et.
il
y avait si peu de temps que les
mots d'énrnncipation et de liberté
frnppaient les oreilles de ses habitants
!
Cependant
Bolival's'ét~it
rendu dans
Je voisinage de Pntivilca et de Huaras,
a
la tete de 6,000 Uolombiens et de
4,000 Péruviens. Le prestige de son
nom 11.vait fasciné l'i rnagination des
plus ini:lifférents, et il pouvait
désor~
mais compter stir le dévoo ement ues
hommes qu'il menait au
comb\l~-
Dans le courant du mois de juillet,
l'armée libératrice fit un mou-vei11ent
sur Paseo. Le e:énéral Sucre avait fait
des prodi¡¡;es d'activité et d'intelligence
en procurant
a
l'armée les moyens de
franchir l'espace de 200 lieues qui sé–
pare Caxamarc;:a de Paseo, espace oc–
cupé par le pays le plus montueux et
le plus difficile qui existe dans le
monde entier. Rendre praticables les
sentiers qui serpentent sur les flanes
des montagnes les plus abruptrs, et
au sommet des précipices; élever des
abrís de distance en distance dans une
contrée immense, stérile et déserte;
former des dépot d'orge et de mais
pour la cav'alerie, jeter des ponls, ni–
veler ou tracer des ro11tes , telle avait
été la tache dn général colombien , et
il
s'eQ acquitta avec une promptitude
et une précision merveilleuses. Six
mille tetes de bétail , réunies
a
Caxa–
marca, suivirent l'armée, et gri.\ce
aux précautions prises par Sucre, les
patriotes purent sortir sains et saufs
des horribles défilés qu'ils avai ent
traversés. Le 2 aout, Bolivar passa
en revue son armée forte de 9,000
hommes.
Réveillé de son long sommeil, Can–
terac avait, le 5 aoilt, marché jusqu'a
Carhuamayo et póussé sa cavalerie
dans les environs de Paseo. Appre–
nant que l'ennemi
s'avan~ait
a
grands
pas sur la rive' opposée du graud lac,
il se replia sur son infanterie, mais il
ne put réussir
a
é1'iter que sa cavalerie
ne rencontrat les troupes patriotes.
Cette rencontre eut lieu !Jans les plai–
nes de Ju11in. Une bataille sanglante
eut lieu sur ce terrain, bataille a la–
quelle les fantassins ne purent prendre
part et dans laquelle une poignée de
cavaliers co lombiens et péruviens mit
en déreute une masse formidable d'ad–
versaire . Nou.s croyons que c'est,
dans les temps modernes, le seu l com–
bat sérieux dans lequel il n'ait pas été
brulé une seale amorce, et dont le
sabre et la lance aient eu seuls les
honneurs.
1'..e leodemain ,':malgré la retraite
préci pitée des royalistes,. Boli var crut_
dev'oir se replier sur Los Reyes. Ar;>res
une halte de trente-six heures, l'armée
se remiten marche, et occupa successi–
vement Tarma, Xauxa, Huancayo,
Guanta, et, le 24, Guamauga, ou elle
séjourna pres d'un mois. On ne peut
se rendre compte de cette inaction de
Bolivar, a moins de supposer qu'il
jugeí\t son arrnée trop faible pour ris–
quer une action générale. Canterac
put se retirer
a
Cuzco, ou il fut re–
joint par Valdez qui avait été rappelé
par le vice-roí de Potosi , apres la ba–
taille de Junin. La Serna prit alors le
commandement des forces unies qui ,
griice aux efforts persévérants de leurs
chefs, présentérent bientot un effectif
de douze
a
treize mille combattants.
Dans I.a premiere semaine d'octobre,
le ti bérateur quitta l'armée pour se
rendre sur le littoral ;
il
l@issa en par·