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.f.98

L'UNIVERS.

T

' '

par les troupes

patriot~s.Vers

Je meme

témps, troís escadrbns de cavalerie,

avec leur commandant Navajas, pas–

scrent

a

l'ennemi. Le marquis de

Torre Tagle, le comte de San Donasl

ministre de la guerre, le généra

Porto-Carrero, et plusieurs autres ofü–

ciers de tout grade, déserterent éga–

lement, et a'llerent grossir les rangs

des ennemis de la liberté.

Ces continuelles désertions d'un

camp dans un autre , ces trahisons si

coupables de la part de chefs influents,

cett.e absence d'ardeur révolutionnaire

chez les patriotes, et de fanatisme

royaliste chez les défenseurs de la mé–

tropole, prouvent combien peu Coµi- .

nion était formée dans le Pérou , et

combien ce pays était encorejeune pour

l'indépendance . Au fait,

a

qui aurait-il

pu devÓir son éducation poli tique? Ce

n'était certes pas de l'Espagne qu'il

devait attendre un semblab le service.

Et.

il

y avait si peu de temps que les

mots d'énrnncipation et de liberté

frnppaient les oreilles de ses habitants

!

Cependant

Bolival's'ét~it

rendu dans

Je voisinage de Pntivilca et de Huaras,

a

la tete de 6,000 Uolombiens et de

4,000 Péruviens. Le prestige de son

nom 11.vait fasciné l'i rnagination des

plus ini:lifférents, et il pouvait

désor~

mais compter stir le dévoo ement ues

hommes qu'il menait au

comb\l~-

Dans le courant du mois de juillet,

l'armée libératrice fit un mou-vei11ent

sur Paseo. Le e:énéral Sucre avait fait

des prodi¡¡;es d'activité et d'intelligence

en procurant

a

l'armée les moyens de

franchir l'espace de 200 lieues qui sé–

pare Caxamarc;:a de Paseo, espace oc–

cupé par le pays le plus montueux et

le plus difficile qui existe dans le

monde entier. Rendre praticables les

sentiers qui serpentent sur les flanes

des montagnes les plus abruptrs, et

au sommet des précipices; élever des

abrís de distance en distance dans une

contrée immense, stérile et déserte;

former des dépot d'orge et de mais

pour la cav'alerie, jeter des ponls, ni–

veler ou tracer des ro11tes , telle avait

été la tache dn général colombien , et

il

s'eQ acquitta avec une promptitude

et une précision merveilleuses. Six

mille tetes de bétail , réunies

a

Caxa–

marca, suivirent l'armée, et gri.\ce

aux précautions prises par Sucre, les

patriotes purent sortir sains et saufs

des horribles défilés qu'ils avai ent

traversés. Le 2 aout, Bolivar passa

en revue son armée forte de 9,000

hommes.

Réveillé de son long sommeil, Can–

terac avait, le 5 aoilt, marché jusqu'a

Carhuamayo et póussé sa cavalerie

dans les environs de Paseo. Appre–

nant que l'ennemi

s'avan~ait

a

grands

pas sur la rive' opposée du graud lac,

il se replia sur son infanterie, mais il

ne put réussir

a

é1'iter que sa cavalerie

ne rencontrat les troupes patriotes.

Cette rencontre eut lieu !Jans les plai–

nes de Ju11in. Une bataille sanglante

eut lieu sur ce terrain, bataille a la–

quelle les fantassins ne purent prendre

part et dans laquelle une poignée de

cavaliers co lombiens et péruviens mit

en déreute une masse formidable d'ad–

versaire . Nou.s croyons que c'est,

dans les temps modernes, le seu l com–

bat sérieux dans lequel il n'ait pas été

brulé une seale amorce, et dont le

sabre et la lance aient eu seuls les

honneurs.

1'..e leodemain ,':malgré la retraite

préci pitée des royalistes,. Boli var crut_

dev'oir se replier sur Los Reyes. Ar;>res

une halte de trente-six heures, l'armée

se remiten marche, et occupa successi–

vement Tarma, Xauxa, Huancayo,

Guanta, et, le 24, Guamauga, ou elle

séjourna pres d'un mois. On ne peut

se rendre compte de cette inaction de

Bolivar, a moins de supposer qu'il

jugeí\t son arrnée trop faible pour ris–

quer une action générale. Canterac

put se retirer

a

Cuzco, ou il fut re–

joint par Valdez qui avait été rappelé

par le vice-roí de Potosi , apres la ba–

taille de Junin. La Serna prit alors le

commandement des forces unies qui ,

griice aux efforts persévérants de leurs

chefs, présentérent bientot un effectif

de douze

a

treize mille combattants.

Dans I.a premiere semaine d'octobre,

le ti bérateur quitta l'armée pour se

rendre sur le littoral ;

il

l@issa en par·