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496

L'UNIVERS.

fonctions entre les mains oes repré–

sentants du peuple; pu is il se retira

et partit immédiatement pour sa mai–

son de campagne pres du Callao. Deux.

heures aprés, une députation du con–

grés luí communiqua un décret conte–

nant l'ex pression de la reconnaissance

des Péruviens, et un autre qui le nom·

mait généralissime des forces natio–

nales. San Martin accepta le titre, mais

refusa l'exercice de ces fonctions. Le

meme soir' il s'embarqua pour le

Chili,

OLI

il vécut dans la vie privée

jusqu'a son départ pour

n~urope.

San Martín

lai~sa

aprés lui , au Pé–

rou' une véritable popularité' mel ée

toutefois de quelque ressentimen t

pour les derniers actes de son admi–

nistration. Nous ne parl erons pas ele

ses habitudes de temporisalion

a

la

guerre; ce que nous en avons dit mon–

tre qu 'il poussa quelquefois beaucoup

t~op

loin l'imitation de Fabius Cunc–

tator; en considérant seulement sa

conduite comme homme d'État, on

reconn a!tra qu'il a preté le íl anc aux.

attaqu es de !1e

ennemis

SOUS

deux.

rapport~ :

d'abor(l polir avoi r tol éré les

désordres de l'a rmée libératrice pen–

dant son séjour

a

Lima, ensuite pour

avoit·, da:is certaines ci constances,

usé d' une rigueur exce sive envers des

proscrits. Ce sont la deux reproches

qu'il nous semble difficile de repous–

ser. Quant

a

l'accusation d'avoir saisi

le pouvoir pour arriver a la royauté'

spn abdication vo lontaire en fait suf–

fisamment ju stice. En résumé, et pour

ne pas répéter ici ce qui a été dit sur

San Martin dans la notice consacrée

a:u Chili , nous jugeons· rancien pro–

tecteur du Pérou comme un homme

éminent, sous certains rapports, mais

incomplet. Grace

a

l'exigu'ité du théa–

tre sur lequel il fut appelé

a

paraltre'

San Martin fut le Washington du Pé–

rou ;

il

est probable que s'il avait été

entouré de caracteres mieux' trempés,

et que s'il se fílt trouvé au mili eu de

circonstances plus

mena~antes

,

il

au–

rait été au-dessous de sa position; c'est

du moins ce que les défauts de son

esprit et de son caractere autorisent

a

supposer.

Aprés la retraite de San Martín , le

général José de la Mar, don Fe–

lipe Antonio Alvarado, et le comte

. Vista Florida, furent désignés par le

congres pour former un pouvoir exé–

cutif sous le nom de

junte

gouver–

nante.

Xavier de Luna Pizarro, ci–

toyen honorable et éclairé, fut nommé

président du cóngrés.

Les premiers actes de ce gouverne–

ment furent marqués au cachet de la

faiblesse et de l'impéritie. Une expé–

dition contre les royalistes cantonnés

dans les provinces méridionales man–

qua, par l'incapacité du général Al va–

rado; une autre terítative, dirigée par

Je général Arénales, avorta honteuse–

ment. Ces revers, si déplorables pour

les patriotes, exciterent une clameur

générale contre la junte gouvernante

et arnenérent la chute du triumvirat.

te

26 février 1823 , les ofúciers supé–

rieurs de l'a rmée ' ayant

a

leur tete le

général Santa-Cruz , commandant en

second , présentérent une énergique

remontrance au co ngrés , et dema nde–

rent la nomination du colonel Ri

va

Aguero comme président de la répu–

blique. Le congréS hésita; mais l'arri–

vée d'un secohd message de Santa–

Cruz trancha la question :

Ri

va Aguero

fut nommé président. Arénales s'étant

enfui au Chili, Santa-Cruz prit le

cornmandement en chef de l'armée

péruvi enne.

Pendant ce temps, environ 3,000

auxiliaires étaient arrivés de Guaya–

quil

a

Lima, sous le commandement

du 'général colombien Sucre; ce ren–

fort, et les 1,000 Buénos-Ayriens qui

forrnaient les restes de l'armée des

Andes, portaient la garnison de la ca–

pitale' y compris 1,000 miliciens' a

environ 5,000 hommes. Sur ces entre–

faites , Canterac parut tout

a

coup

a

la té ie de 9,000 hommes de troupes

bien disciplioées et encouragées par

de récents succes. L'alarme se répan–

dit de nouveau dans la ville, et il

fut

r éso lu qu'on l'abandonnerait. Le 18

juin,Canterac

fit

son entrée daos Lima.

Riva Aguero se retira avec le congres

au Callao, ou les députés continuérent

a

tenir leurs séances dans

u~e

petite