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L'UNIVERS.
fonctions entre les mains oes repré–
sentants du peuple; pu is il se retira
et partit immédiatement pour sa mai–
son de campagne pres du Callao. Deux.
heures aprés, une députation du con–
grés luí communiqua un décret conte–
nant l'ex pression de la reconnaissance
des Péruviens, et un autre qui le nom·
mait généralissime des forces natio–
nales. San Martin accepta le titre, mais
refusa l'exercice de ces fonctions. Le
meme soir' il s'embarqua pour le
Chili,
OLI
il vécut dans la vie privée
jusqu'a son départ pour
n~urope.
San Martín
lai~sa
aprés lui , au Pé–
rou' une véritable popularité' mel ée
toutefois de quelque ressentimen t
pour les derniers actes de son admi–
nistration. Nous ne parl erons pas ele
ses habitudes de temporisalion
a
la
guerre; ce que nous en avons dit mon–
tre qu 'il poussa quelquefois beaucoup
t~op
loin l'imitation de Fabius Cunc–
tator; en considérant seulement sa
conduite comme homme d'État, on
reconn a!tra qu'il a preté le íl anc aux.
attaqu es de !1e
ennemis
SOUS
deux.
rapport~ :
d'abor(l polir avoi r tol éré les
désordres de l'a rmée libératrice pen–
dant son séjour
a
Lima, ensuite pour
avoit·, da:is certaines ci constances,
usé d' une rigueur exce sive envers des
proscrits. Ce sont la deux reproches
qu'il nous semble difficile de repous–
ser. Quant
a
l'accusation d'avoir saisi
le pouvoir pour arriver a la royauté'
spn abdication vo lontaire en fait suf–
fisamment ju stice. En résumé, et pour
ne pas répéter ici ce qui a été dit sur
San Martin dans la notice consacrée
a:u Chili , nous jugeons· rancien pro–
tecteur du Pérou comme un homme
éminent, sous certains rapports, mais
incomplet. Grace
a
l'exigu'ité du théa–
tre sur lequel il fut appelé
a
paraltre'
San Martin fut le Washington du Pé–
rou ;
il
est probable que s'il avait été
entouré de caracteres mieux' trempés,
et que s'il se fílt trouvé au mili eu de
circonstances plus
mena~antes
,
il
au–
rait été au-dessous de sa position; c'est
du moins ce que les défauts de son
esprit et de son caractere autorisent
a
supposer.
Aprés la retraite de San Martín , le
général José de la Mar, don Fe–
lipe Antonio Alvarado, et le comte
. Vista Florida, furent désignés par le
congres pour former un pouvoir exé–
cutif sous le nom de
junte
gouver–
nante.
Xavier de Luna Pizarro, ci–
toyen honorable et éclairé, fut nommé
président du cóngrés.
Les premiers actes de ce gouverne–
ment furent marqués au cachet de la
faiblesse et de l'impéritie. Une expé–
dition contre les royalistes cantonnés
dans les provinces méridionales man–
qua, par l'incapacité du général Al va–
rado; une autre terítative, dirigée par
Je général Arénales, avorta honteuse–
ment. Ces revers, si déplorables pour
les patriotes, exciterent une clameur
générale contre la junte gouvernante
et arnenérent la chute du triumvirat.
te
26 février 1823 , les ofúciers supé–
rieurs de l'a rmée ' ayant
a
leur tete le
général Santa-Cruz , commandant en
second , présentérent une énergique
remontrance au co ngrés , et dema nde–
rent la nomination du colonel Ri
va
Aguero comme président de la répu–
blique. Le congréS hésita; mais l'arri–
vée d'un secohd message de Santa–
Cruz trancha la question :
Ri
va Aguero
fut nommé président. Arénales s'étant
enfui au Chili, Santa-Cruz prit le
cornmandement en chef de l'armée
péruvi enne.
Pendant ce temps, environ 3,000
auxiliaires étaient arrivés de Guaya–
quil
a
Lima, sous le commandement
du 'général colombien Sucre; ce ren–
fort, et les 1,000 Buénos-Ayriens qui
forrnaient les restes de l'armée des
Andes, portaient la garnison de la ca–
pitale' y compris 1,000 miliciens' a
environ 5,000 hommes. Sur ces entre–
faites , Canterac parut tout
a
coup
a
la té ie de 9,000 hommes de troupes
bien disciplioées et encouragées par
de récents succes. L'alarme se répan–
dit de nouveau dans la ville, et il
fut
r éso lu qu'on l'abandonnerait. Le 18
juin,Canterac
fit
son entrée daos Lima.
Riva Aguero se retira avec le congres
au Callao, ou les députés continuérent
a
tenir leurs séances dans
u~e
petite