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PEROU ET BOLIVIE.

493

moment. l'armée royaliste parut sous

~es

murs de Callao. L'amiral;ipprenant

que

l'ar~enl

monnayé et en

liu~ot

a

été, ai nsi que quPlque sommes appar–

tenant a dt>s partic11l iers' transporté a

Ancon, abandonn e le Callao au danger

qui le mPnace et fait voile pour la ville

qui rPcéle le précieux tré or.

11

s'Pm·

p;ire

el

r<'

richesse , et san en réfé.

rrr

lt

per onne, il s'en sert pour payer

st•s éq11i1wge

pour le compte et au

nom du ¡::ouve rnemen t chil ien. JI e t

permi de trouver ces

fa~ons

d'agir au

moin. fort lf\gere , surtout si l'on songe

que Cochrane éta it ous les ordi·e de

San

,l.1rtin. Qu an t

~

la somme trou–

vée a Ancon , l'a 111iral prhendit qu 'elle

ne s'élevait qu'a la moitié envi ron de

celle qu e le Protecteu?' affirmait avoir

été cl eposée dans le trésor du gouver–

ne111r11t. Lequel des deux disa it la vé–

ritc?

C.e

point

11'1.1

pas étr éclairci; mais

il fa11t convenir que lord Cochrane, par

sa conduite inqualifiable, donna lieu

aux plus filcheux soupr.ons, car il s'é–

tais mis en po ition

el e

voir ses décla–

rations . au sujet de l'arg nt confisqué,

révoquées en doute.

Le 21

eptembre, le général La Mar

rendit la citadelle Je C;, llao au Protec–

teur,

il

des conditions éminemment

favorabl es aux a siél{é , Le 26, San

l\Jartin fit conn.11Lre

il

Cochrane une

partie des in tru ctions secrete

qu'il

avait

re~ues

du gouvernement, et luí

transmit notam111ent copie d'un article

qui l'autorisait, en qualité de

com–

mandant

en chef de•Cexpédition

li–

bératri.ce,

a

employer tout ou partie

de l

a llotte

uivant qu'il le jugerait

uti le. En vertu de ces pouvoirs, il or–

donna a l'amiral et aux vaisseaux pla–

cés sous son commandement de quitter

les cotes du Pérou.

A l'indélicatesse et aux mauvais pro–

cédé , Cochrane ajouta la désobéis–

sance. Furieux de l'ordre que luí avai t

intimé son supérieur, au

li eu de se

rendre a

Val~araiso,

comme il le de–

vait, il se 1111t

il

la pou rsuite de cleux

frrgates e pagnole

qui avaient ré–

cemment touché

il

Panama. Cinglan t

vers le nord , il arriva jusqu'a la hau–

teur de la Californie; la, venant

a

ap-

prendre que les fréaates n'avaient pas

paru dan cette direction, il se décida

a rt>tourner ur le littoral péruvien.

Les écrh·ains anglai ont be;iucoup ad·

miré l'in trépidité av-ec laquelle cette

croi iere fut entreµri e et ontenue;

il

s'exta ient ur le

ana-froid et le

couragr dont Cochranc fit con tam–

ment preuve au mil ieu de

ternplltes et

des privatio ns les plus cruelles, mal-

1?ré le mau vais r tat de son vai eau et

le mcheu e di po itions de l'équ i–

pai;e. ' ous ne saurions, quant

it

nous ,

nous associer

a

ces éloges. En pour-

11

iran t les

fré~ates

e pa¡molPs, Co–

chrane oubliait que, du ran t

rette

longue ab ence,

les ports du Chili

pou1•aient étre attaqués par qu elque

escadre ennemie; or, il a1·ai t emmené

qu atre na vires, c'est·a-di re la plus

grande partie des force navalPs dont

fr.

gouvernement chilien pt\t disposer.

TI exposait done la

république qu 'il

servait au danger d'une attaque qu'elle

aurait difficilement repou ssée en l'ab–

sence de ses quatre meilleurs vais–

seanx. En second lieu, il se jouait de

lu vie drs hommes qui lui étaient con–

fi é en le

livrant de g11ieté de cceu r a

tous le

ha ards d'une croisi ere clans

des mers inhospitaliere . ur des vais–

seaux en man vais éta t et manqu an t de

vivre . Ce n'est pa

ici de l'exagéra–

tion, car les écrivains anglaiseracon–

tent eux - memes que les équipages

souffraient de In faim et de la soif, et

qu e le navi re

O'fliggins

foisa it a sez

d'eau pour néce siter l'emploi conti–

nuel de cent hommes au service eles

pompes. Ain i Cochrane ex posait la

vie de ses matelots et abandonnait la

répuhlique du Cbrti aux entrep ri ses de

la marine espagnole pour la vaine sa–

ti foction de ca pturer

d~u

x fré"'a tes ,

et de faire parler de lui. Comment un

acte au si con pable a-t-il pu trouver

de approbateurs?

i\.lai

lord Cochrane ne

s'a rr~ta

pas

en si beau chemin; une fois engagé

dn11s la voie de la désobéi , anee et de

la violence a_ggravée d'a bsurdité ,

il

alla jusqu'au bout. Arrive

a

Guaya–

qu il , de retour de sa folle croi iere,

il

npprend que les frégatc3 espagnoles