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L'UNIVERS.
de Lima,
a
intercepter l'arrivée des
approvisionnernents clestinés
a
cette
vill e. D'un a11trecóté, le port de Callao
étant étroitement bloqae par jord Co–
chrane,
la ¡;:apitale ne pouvait plus
recevoir de vivres ni par terre ni par
mer; il en résulta que les habitants
furent réduits aux plus cruelles ex–
trémités, tanuis que le reste du royau–
me jouissait de la liberté et de l'a–
bondance. " Enfln , le
J2
mai, La
Cerna, pris par la famine, et d'ailleurs
menacé par les progres de l'esprit
révolutionnaire, proposa un arrnistice.
Pendant ce temps, San Martin s'était
avancé jusqu'a deux lieues de la vi lle.
Le 23, on signa une suspension d'ar–
mes pour 20 jours. Le généra l et le
vi ce-roi eurent une entrevue a lJun–
chauca , et La Cerna don na son adhé–
sion personnelle aux conditions qui
deva ient former la base d'un traité de
paix· délinitif; mais deux jours apres
son retour
a
Lima , il écl'ivit
a
San
Martin, pour le prévenir g11e le chefs
de l'armée royale, con ultés sur les
proposi tions en question, les avaient
jugée
inadmi . ibll's. :A.11 fai t, il
'agis–
sait, ni plus ni moins d'une déclara–
tion d'indép nd ance, et San Martin
savait bien que le cabinet de Madrid
ne ratilieraít jamais un paréil traité;
mais son but secret était de compro–
mettre les chefs royalistes de facon
a
ne leur lai ser d'autre parti
a
prendre
que de se réunir a lui.
Incapable de rester plus lon(:!;temps
en possession de la capitale, cerné par
les bandes de Montonero qui rodaient
autour de la place et interceptaient les
con1•ois de vivres, le Yice·roi se dé–
cida
a
abandonner la vi ll e.
11
en sorlit
le 6 juillet; rnais ce ne fut que quel–
qu es jours apres que les patriotes y
entreren t. L'épouvante
se
répandit
parmi la popul ation. Des milliers d'in–
dividus craignant la vencreance des
patriotes, al lerent se réfugi er au Cal–
lao. Le capitaine Hall, qui se trouvait
en ce moment daos le port de cette
derníere vi lle, et qui e rendit immé–
di atement a Lirnn, pour protéger les
in térets de ses compatriotes, fait ai nsi
le tableau de cette fui te précipitée:
" Ce n'était pos sans difficnlté que
je m'avan ais au milieu de relte foule
de fuaitifs qui venaient dan
une di–
rection contraire
a
celle que je uivai .
Des hommes de tout t\ge et de toule
condition, des femme
et eles enfants
montés sur des mules ou sur des che–
vaux, une multitude d'esclaves chargés
de lourds baga¡;es et s11rtout d'ohjt>ts
précieux, toµt cela marchait ou pl11tot
courait sur la route tlans une confu–
sion et avec un tumulte vraiment in–
descriptibles.
" Dans la vi lle, la consternation était
au comble. Les homrn es marchaient
dans les rues comme des insensés, ne
sachant que résoudre;
les femmes
fuyaient dans toutes les directions vers
les couvents, et les rues . les plus
étroites étaient littéralement µleines
de charrettes'chargées, de mules et de
gen
;, che1
1
<1l.
Cette confusion dura
toute la nuit, et au point du jour, le
vi ce-roi sortit avec ses troup rs, ne lai -
sant p11s une
er~le.
entfnelle
it
la porte
de la pondriere. .lusqu'il re moment,
une foule d'individu
n'avaient pas
cru qu'm1 tel événement fílt au nombre
des cho es po sibles. Aussi . lor ·que le
dénotlment arri
va,
leur rlésP. poi r fut
inexprimable et ils prirent la fuite
comme le reste de la population. Une
heure ou deux apre
le départ du vice- .
roi, les rues furent remplies de monde;
mai.;; des midi on n'apercevait JJlus
dans la ville un seul individu; dans le
courant de l'apres ·diner, j'accompa–
gnai un négociant anglais
l'e51Jace
d'environ un mil le,
a
travers les quar–
tiers les plu populeux de Lima, et je
ne rencontrai pas une :!me; to utes
les porte étaient frrmées, ainsi que
les fenetre , et la capitale ressemblait
a
cetle ville des morls dont parle le
poete.
" Une crainte vaaue de quelque
tenible cata trophe était
la cause
principale de cette panique univer–
selle; mais il y avait, en out re, un
motif d'alarme mieux déterminé: c'é ·
tait l'opinion habilement propagée par
qu elques agitateurs, et grossie p:ir la
peur, que les e claves d
e Lima profi–
teraient de l'absence des troup.es pour