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PÉROU ET BOLIVIE.

483

zuela (juillet

1816),

et ce dernier eut

pour surces eur, dans le commande–

ment de

l'ar111ée

du haut Pérou, le gé–

nfral la Cerna , qui arriva d' F,spagne

da11s le mois de septembre suiva nt, eu

1111!111e temps que deux mille Espagnols

débarquaient

il

Panama. La Cerna,

irnpatient de montrer son habileté

comme tacticien, en trepri t de cond uit·e

une

rmee par terre ju qu'il Buéaos–

Ayre •

11

e mit

a

la tete de quatre

il

cinq,mille hommes, et pénétra jus–

qu'a Salta; mais

il

jugea prudent de

rabattre sur Jujuy,

il

quatorze lieues

dans le nord sur la route de Potosi,

proche l'entrée des Pampas. II ne put

aller plus loin ; quelques centaines de

Gauchos,

armés, les uns de fusils,

cl'autres de pistolets, d'épées, et t¡uel–

ques-uus rnl!me de couteaux et de las–

so. , tinrr nt en échec des troupes ré–

gulieres

infini111e11t. supérieures

en

uombre. Ces

Gauchos

se cachaient

dans les forets pendant le jour, et,

durant la nuit, attaquaient

·a

l'impro–

viste les postes avancés et meme le

quartier général des Espagnols. lis

étaient en relat:ions continuelle avec

les habitants, qui se joi •muer

t

a

eux

dans leurs expéditiorrs nocLurnes, et

rentrni ent tranquille111

lt

dans leurs

ferrnes atlx approcl'1es du jour. Ce fut

en vui11 que le gén ' ral envoya contre

ces especes de guérillas de forts déta–

chements; ses troupes pt>rdirent tant

d!j monde, sans le moindre avantage ,

cju'clles furent contraintes

de

se tenir

cachées daos leurs retranchernents. La

rhaniere dont les Gaucho conduisaient

leurs opérations rnilitaires mérite d'e–

tre signalée; nous la trouvons ainsi

décrite dans l'ouvrage de i\liller : " lis

plaQaient des hommes au sornrnet des

arbres le plus élevés, pour épier tous

les rnouvements des royalistes, ou

apercevoir les signaux qúe leur

faisa1~Jt

leurs amis de la ville. Les Espagnols

qui rodaient dans les environs étaien t

infa

illiblement suPpris et massacrés.

SI.ir•

d'autres arbres, ils suspendaient

des

doches, et criaient, en les agi tant,

aux

Espa~nols

: " Venez, venez enten–

clre la me se. " Dans d'autres parties

de la fotílt, fls

pla~a i en t

des tambours

sur lesquels

ils battaient incessam–

ment l'appel aux armes; enfin ils fai –

saient retentir nuit et jour les solitu–

de des bois du bruit provocateur de

leurs cors de chasse. Si les roya listes

approchaient, le Gaucho qui les aper–

cevait aussitlit se laissait glisser du

haut de son arbre, cornme un écu–

reuil, sautait sur sa selle, et, saisis–

sant l'instant favorable, faisait feu sur

l'ennemi, apres quoi il fuyait ¡¡u ga–

lop et s'enfo.J)Qait dans les profondeurs

de la foret. " Ce gen re de "'Uerre fati·

guait et intimidait

ingulieremen t les

Espagnols. La désertion se mit dans

leu r

ra o&s, et bientot les habitants

leur refuserent les approvisionnements

indispensables. La Cerna

fut

lui-meme

réduit au désespoir. Arreté

il

l'entrée

des Pampas, par une poi gnée d'hom–

mes indi ciplinés,

il

eut la rnot·tifica–

tion de reconnaltre que son plan de

guerre régnliere était inapplicable

a

ce •

pays .

JI

fut

1

en définitive, forcé d'aban–

donner Jujuy et de se retirer

il

Cota–

ga'itá, pour éviter une destruction

complete.

ous passerons sous- silence les évé·

nements peu importants qui euren t

lieu, dans

le Pernu jusqu 'a l'année

1819.

cette époque, lord Cochrane

était arrivé au Chili, et avait été

110111-

mé commandant des forces navales de

ce pays. Les premieres opérations de

l'escad re qui lui était confiee furent di–

rigées contre les vaisseaux

e

pagools

mouillés dans la baie du Callao. La

flottill e se composait de quatre bati–

ments,

l'O'Higgins,

de quarante-huit

canon , et portant pavillon amiral, le

San

i1l

artin,

le

Lautaro

et le

Cliaca–

buco.

Le

16

février, Cochrane arriva

a

la hauteur du Callao. Le plan de l'arni–

ral ctai t d'enlever brusquernent les

deux frégates espagnoles qui se trou–

vaient

a

l'ancre et ensuite de se ren–

dre maitre de fa vi ll e par surprise;

mais des circonstances aussi malheu–

reu

e

·

qu'imprél'Ues firent avorler ce

hnrdi projet. Au momenl ou lord Co–

chrane enLrait daus le port, un brouil–

lard épais se répandit lout a coup sur

la mer, et fourni t aux autres vai seau.-::

un pretexte pour ne pas obéir á ses or-

31.