PÉROU ET BOLIVIE.
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zuela (juillet
1816),
et ce dernier eut
pour surces eur, dans le commande–
ment de
l'ar111ée
du haut Pérou, le gé–
nfral la Cerna , qui arriva d' F,spagne
da11s le mois de septembre suiva nt, eu
1111!111e temps que deux mille Espagnols
débarquaient
il
Panama. La Cerna,
irnpatient de montrer son habileté
comme tacticien, en trepri t de cond uit·e
une
rmee par terre ju qu'il Buéaos–
Ayre •
11
e mit
a
la tete de quatre
il
cinq,mille hommes, et pénétra jus–
qu'a Salta; mais
il
jugea prudent de
rabattre sur Jujuy,
il
quatorze lieues
dans le nord sur la route de Potosi,
proche l'entrée des Pampas. II ne put
aller plus loin ; quelques centaines de
Gauchos,
armés, les uns de fusils,
cl'autres de pistolets, d'épées, et t¡uel–
ques-uus rnl!me de couteaux et de las–
so. , tinrr nt en échec des troupes ré–
gulieres
infini111e11t. supérieures
en
uombre. Ces
Gauchos
se cachaient
dans les forets pendant le jour, et,
durant la nuit, attaquaient
·a
l'impro–
viste les postes avancés et meme le
quartier général des Espagnols. lis
étaient en relat:ions continuelle avec
les habitants, qui se joi •muer
t
a
eux
dans leurs expéditiorrs nocLurnes, et
rentrni ent tranquille111
lt
dans leurs
ferrnes atlx approcl'1es du jour. Ce fut
en vui11 que le gén ' ral envoya contre
ces especes de guérillas de forts déta–
chements; ses troupes pt>rdirent tant
d!j monde, sans le moindre avantage ,
cju'clles furent contraintes
de
se tenir
cachées daos leurs retranchernents. La
rhaniere dont les Gaucho conduisaient
leurs opérations rnilitaires mérite d'e–
tre signalée; nous la trouvons ainsi
décrite dans l'ouvrage de i\liller : " lis
plaQaient des hommes au sornrnet des
arbres le plus élevés, pour épier tous
les rnouvements des royalistes, ou
apercevoir les signaux qúe leur
faisa1~Jt
leurs amis de la ville. Les Espagnols
qui rodaient dans les environs étaien t
infailliblement suPpris et massacrés.
SI.ir•d'autres arbres, ils suspendaient
desdoches, et criaient, en les agi tant,
aux
Espa~nols
: " Venez, venez enten–
clre la me se. " Dans d'autres parties
de la fotílt, fls
pla~a i en t
des tambours
sur lesquels
ils battaient incessam–
ment l'appel aux armes; enfin ils fai –
saient retentir nuit et jour les solitu–
de des bois du bruit provocateur de
leurs cors de chasse. Si les roya listes
approchaient, le Gaucho qui les aper–
cevait aussitlit se laissait glisser du
haut de son arbre, cornme un écu–
reuil, sautait sur sa selle, et, saisis–
sant l'instant favorable, faisait feu sur
l'ennemi, apres quoi il fuyait ¡¡u ga–
lop et s'enfo.J)Qait dans les profondeurs
de la foret. " Ce gen re de "'Uerre fati·
guait et intimidait
ingulieremen t les
Espagnols. La désertion se mit dans
leu r
ra o&s, et bientot les habitants
leur refuserent les approvisionnements
indispensables. La Cerna
fut
lui-meme
réduit au désespoir. Arreté
il
l'entrée
des Pampas, par une poi gnée d'hom–
mes indi ciplinés,
il
eut la rnot·tifica–
tion de reconnaltre que son plan de
guerre régnliere était inapplicable
a
ce •
pays .
JI
fut
1
en définitive, forcé d'aban–
donner Jujuy et de se retirer
il
Cota–
ga'itá, pour éviter une destruction
complete.
ous passerons sous- silence les évé·
nements peu importants qui euren t
lieu, dans
le Pernu jusqu 'a l'année
1819.
cette époque, lord Cochrane
était arrivé au Chili, et avait été
110111-
mé commandant des forces navales de
ce pays. Les premieres opérations de
l'escad re qui lui était confiee furent di–
rigées contre les vaisseaux
e
pagools
mouillés dans la baie du Callao. La
flottill e se composait de quatre bati–
ments,
l'O'Higgins,
de quarante-huit
canon , et portant pavillon amiral, le
San
i1l
artin,
le
Lautaro
et le
Cliaca–
buco.
Le
16
février, Cochrane arriva
a
la hauteur du Callao. Le plan de l'arni–
ral ctai t d'enlever brusquernent les
deux frégates espagnoles qui se trou–
vaient
a
l'ancre et ensuite de se ren–
dre maitre de fa vi ll e par surprise;
mais des circonstances aussi malheu–
reu
e
·
qu'imprél'Ues firent avorler ce
hnrdi projet. Au momenl ou lord Co–
chrane enLrait daus le port, un brouil–
lard épais se répandit lout a coup sur
la mer, et fourni t aux autres vai seau.-::
un pretexte pour ne pas obéir á ses or-
31.