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PÉROU ET BOLIVIE.

485

cet amiral fut honorablement acquítté.

CepPndant l'a1niral anglais n'avait

pas

renoncé

a

ses desseins contre fe

Ca.ll

ao. Apres les préparatifs néces–

sa1r

es, et notamment apres avoir fait

confectionner un certain nombre de

fu–

sées

a

fa Congreve,

il

mit de nouveau

·a

la voiledans lebutd'aller bombarder

la ville péruvienne. Cette seconde ten–

tati ve ne fut pas plus heureuse que la

premiilre; soit que

les projectiles

euss nt été mal confectionnés, soit

que les instructions de Cochrane lui

défendissent toute attaque par trop

aventureuse, l'escadre quitta fe port,

au grnnd désappointement des pa–

triotes de Lima. Quelques jours apres,

la ville ele Pisco

fut

le théiitre d'un

débnrc¡uement opéré par le colonel

Charles et le major Miller, opération

d iflicile et qui amena la perte de plu–

sieurs officiers de mérite.

Cependant, San Martin, qui revait

tonjours

l'indépendance du Pérou,

s'était or,cupé sans reliiche de l'orga–

nisation de son armée. Le manque

d'argent et d'autres difficultés avaient

causé un retard de plusieurs mois.

:Enfin, dans

la premiere quinzaine

d'aoat, toute l'armée se rassembla

a

Valparaiso, et, le

21

du meme mois,

la ílolte qui la portait mit

a

la voile

pour le Pérou. Le nombre total des

troupes, y compris celfes embarquées

plus tard

a

Coquimbo, ne dépas ait

pas 4,500 hommcs, avec

12

pieces de

canon, tandis que les forces royalistes

a

Callao

et

a

Lima s'élevaient

a

7,815 soldats, et le total des troupes

espagnoles cantonnées dans le Pérou,

a

23,000 combattants. Mais San Mar–

tín, qui n'ignorait pas cette efirayante

disproportion, comptait sur l'appui

de l'opiníon publique; d'ailfeurs, en

entreprenant la délivra•1ce des Péru–

viens, il n'avait pas en ,vue la con–

quete de leur territoire. Ceci ex plique

sa politique adroite et lente, ainsi que

ses fliscussions avec Cochrane qui vou–

lait marcher brusquement sur la ca–

pitale et biicler

l'affair~

par un coup

- de main. L'homme d'Etat et le mili–

taire se révélaient mervei ll eusement

dans ces vifa démelés.

Malgré le petit nombre d'hommes

qne le Chili envoyait au secours de la

liberté péruvienne, ce n'en était pas

moins un effort héroi que de la part

.d'un État encore si chancelant, si

faible et si pauvre. Sous ce rapport,

on doil aclmirer le sentiment qui dicta

au Chili une pareille conduite.

Le 8 se

ptembre, un débarquement

fut

opé.ré

sans opposition daos le voi–

sin

age de

Pisco. La ville ayant été

abandonnée par les Espagnols,

a

l'ilp–

proche deS? patriotes , San Martin y

entra le

13

et y établit son quartier

général. Le

22,

le colonel Al varado

marcha

en avant

et prit possession

de deux

villag.es,

le haut et fe bas

Chincha.

Le mar

quis de San Mi(?uCI

qui

possédait de vastes domarnes

daos cette localité, se réunit aux ín–

dépendants et fut nommé aidt! de camp

du général en chef. Le 28,

a

la de–

mande expresse

d:i

vice-roi Pézuéla,

une suspension d'armes de huit jours

fut convenue, et les envoyés des deux

partis tinrent une conforence

a

l\lira–

flores, pres Lima, dans

le

but de

combiner une pacification basée sur

l'i11dépendanceduPérou; mais levice–

roi n'ayant pas voulu adhérer aux

conditions des patriotes, les hostilités

recommencerent. Le 5 octobre, le

généra l Arénales quitta Pisco,

a

la

tete de deux hataillons d'indépendants

et d' un petit corps de cavalerie;

il

fit

son entrée dans la petite ville d'lca,

dont les habitants l'accueillirent avec

enthousiasme; les sentiments de la

population

éta ient

tellement

pro–

noncés en favt!ur de l'armée libéra–

tri ce , que deux compagnies de

la

mili ce, officiers et soldats, passerent

sous les drapeaux d'Arénales. Le reste

des troupes royales abandonna la villc

et fut poursui vi par un détachement

de cavalerie qui surprit les Espagnols

et lit une centaine de prisonniers. Le

20, Arénales s'avanca vers l'intérienr

du pays, laissant

lea une compa–

gnie chargée de veiller sur la pro–

vince. Les troupes chilie nnes se rem–

barquerent, le 25 ,

a

Pisco, et le 29,

l'escadre jeta l'ancre dans la baie de

Callao. Les biitiments de transport,