Table of Contents Table of Contents
Previous Page  612 / 678 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 612 / 678 Next Page
Page Background

' 490

L'UNIVERS.

recl'utée , et que le résultat d'u)'le teQ–

tative vigo urfUse füt si facile

a

pré–

voir; ce vice-roi et ·res chefs de l'ar–

mée roya.lis te lai. sant' de leur coté'

les patriotes s'établir et se fortifier au–

tour de la vi lle, leur permettant de

propager tout

a

leur aise les idées

d'indépenda nce et de s'entourer de

prosélytes . empnissés; cette capitale

ton1bant tout

a

coup dans un état de

co11 fu sion et de terreur <lont il serait

difficile de deviner le vrai motif; ces

réunions de citoyens tremblants brus–

qu~ment

transformés en hommes

d'Etat; ce petit vieillard conjurant

ses concitoyens .de se méfier des

fo.ur–

beries de quelque nouveau Stnon et

du d¡¡nger de quelque nouveau cheval

de Troie; cette ruse inventée pour

mettre

a

l'éJireuve

I&

sincérité de la

réponse deSan Martín, tout cela forme

un spectacle dont nous autres Euro–

péens ne pouvons voir qu e le coté ri–

di cule, et qui jette sur les événements

que nous raoontons un ce1>tain vernjs

d'enfontillag a seZ' propre

a

provo–

qqer le

s~rire ~es

hqrnmes politiques.

1\Ia is hiltons--nous de le ·é.péter: si les

moyens a l'a ide desquels les idées de

liberté et d'inpépeodance triompherent

au Pérou fmen t souvent mesqui'ns et

futiles, le résultatdélinitif"n'en fut pas

moins sérieux et irnportant au _point

de vue de la politiq11e e;énérale et des

intérets

de

l'Espagne en particulier.

Reprenons notre récit.

L'avis ouvert par le vieillard

sonp~on-

·

n·eux fut chaudernent a,pp laud iet adopté

séance tenante. En CQnséquence le

go.uverneur envoya a l'officier com–

mandant le

régimP.nt

d~

cavalerie le

plus rapproché de la cap1té!le, l'ordre

de rétrograd er j11squ'a la di stance

d'une li eue. Ora11de fut l'anxiété des

hornrnes d'Etat royalistes pen<lant

l'absence du messager, plus graneles

encore leur S\lrp,.rise et leur satisfac–

tion, qu and

~

son retour, ils appri –

rent q4e l'officieravait immérliatement'

guitté son poste , 11t s'était retiré avec

son régiment a la distance fixée par le

gouvern eur. Aussítot la nouvell e s'en

répandit dans la vi lle, et la certitude

que le général avait bien réellement

délégué son autorité au gouverneur

clissipa to1:Jte idée d'insurrection et de

pillage de la part. tles esclaves et de la

populace. Comme on le pense bien ,

une heureuse réaction s'opéra en

fa–

veur de San Martin, et l'on commenca

a désirer vivement sa présencr. Néa1;–

moins ce fut seulement lorsque la

tranquillité eut été complétement ré–

tablie daos la ville' grilce a l'organi.

sation d'une police vigilante, que S3n

Martin permit a ses troupes de s'ap–

procher des faubourgs et de communi–

_quer avec les habitants.

Un jaur ou deux suffirent pour re–

inettre la vi lle daos són état oi'tlinaire;

on vit les lioutiques se rouvrir ; les

fernmes sortir des couvents pour re–

gagner leurs maisons; les hommes

s'enhardirentjusqu?a furner gravement

leur cigare sur la plaza; les rues se

rernplirent de gens retournant a leurs

de1mures, ¡it de mules chargées de

bal!ots, di) caisses, de bahuts et de

tot1tes sortes d'u tensiles de ménae;e ;

les cloches pOOn eren t

a

toute volée

j

les crieurs publics hurlerent comme

d'habitude, et la grande cité retrouva

son bruit et son &gitation accou–

tumés.

Le jour suivant, une députatíon

cornposée des habitants notables de

Lima fut envovée

a

San Martin pour .

l'engager

a

erÍtrer daos la capitale

i

ses conditions étant définitivement ac- ·

ceptées, le général déféra au vreu des

citoye1~s,

mais retarda r¡éanmoins son

entrée jusqu'au 12. Suivant 1\Iiers

(t. 1 , p. 49), le pru<lent général crai–

gnant quPlque trahison de la part des

Espagnols, attendit josqu'au 9 pour

ordonner

a

ses troupes d'avancer' et

quant a lui, il se rendit dans un schoo–

ner au Callao. Pendantce temps, lapo–

pulatíon de Lima, lais ée huit jours

sans gonvernement et par conséquent

exposée a tous les périls d' une émeute

populaire, fut obligée, comme l'avait

espéré le général , de recou rir a la

protection du commandant anglais qui

se trouvait en ce moment dans le port

voisin.

San Martinjugea que ce qu'il y avait

de plus urgent, c'étaitde che.rche_r

a

íns-