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492

L'UNIVERS.

Xauxa

a

la tete de 3,000 hommes d'in–

fanterie et de 900 chevaux; faisant

une contre - marche par la route de

Saint-Mateo, il -arriva le 9 septembre

en vue de la position de San Martin ,

campi\ autour de la

hacienda

nornrnée

Mendoza,

a

un mille de Lima, sur la

route d' Aréquipa. Le but du chefroya–

liste était d'attaquer les patriotes et de

porter ser.ours

a

la citadelle de Callao,

sur les murs de laquelle le drapeau es–

pagnol flottait encore. La situiltion de·

l'armée patriote; au di re du colonel

Miller, n'était rien moins que pros–

pere, quoique San Martin comptat

7,OOO homrnes sous son

comm~nde­

ment; néanmoins Canterac, en voyant

l'ennemi reLranché derriere des rnurs,

en apparence formidables, et appuvé

sur ses derrieres· par la population de

Lima qui avait pris une attitude belli–

queuse, jugea plus prudent de passer

entre la capitale et le bord de la mer,

et d'aller se placer sous la protection

du canon de Callao. C'était le moment

d'attaquer les royalistes; San Nlartin

ne le comprit pas

1

ou ne voulut pas

proílter de l'occasio.o que tui offrait sa

bonne étoile. Ce n'est pas sans raíson

qu'on l'a hautement. blilmé de ce man–

que de per pi cacité ou de courage. Au–

cune des raisons qu'on a fait valoir

pour excuser une faute aussi grossiere

ne nous paralt assez péremptoire pour

justifier d'une erreur pareille ce gé–

néral par trop temporiseur.

Dans la nuit du

17 ,

Canterac battit

en retraite, laissant le général La Mar

dans le chfiteau de Callao avec trois

jours de vivres. Las Heras, corrnnan–

dant en chef des patriotes, re<(Ut l'or–

dre de poursuivre les roya listes, mais

d'éviter une action générale. Apres s'e–

tre avancé a la distance de neuf lieues

au dela de la ca pitale,

il

renon<(a

a

la

poursuite, abandonnant, on ne sait

pourquQi, au colonel !Vliller, qui com–

mandait quelques compagnies légeres,

le soin et l'honneur de faire quelques

prisonniers et de recevoir la soumis–

sion d'un millier de royalistes

(*).

(•) Le géaéral Sanchez avail

été

laissé

Cll

¡¡rriere dans la retraile précipitée des

Bientot survinrent des querelles dé–

plorables entre San Martin et lord Co–

chrane, querelles <lan

le quelles l'a–

miral lit prcuve d'une mauvaise foi et

d'une irritabilité extremes. N'est-il pas

étranae, par exemple. de voir Cocbrane

soutenir que la citad elle de Callao, une

fois prise par lui, devait porter le dra–

peau chilien? Les pané11.yristes de l'i–

rascible Anglais disent, pour expli–

quer ces di cu sions coupables, que le

noble lord fut ind igné en voyant San

Martin se saisir du pouvoir supreme,

au lieu de s'en rapporter, pour le choix

d'nn gouvernement,

a

un congres na–

tional; ils prétendent aussi que la pro–

position que lui fit San Martin de le

nommer ami ral du Pérou fut accueillie

par lui comme une injure, attendu que

c'était tout simplement lui propo er de

trahir le gouvernement chilien .

Or¡

dit

que le Protecteur refusa de payer aux

equipages des vais· eaux l'arr1éré de

leur solde,

iJ

moins que l'escadre ne

passat au erviee du Perou. Ce qu'il y

a de certain et de plus rlair au milieu

de ces ju ·tification maladroites, c·e

t

que l'amiral avait réclamé

il

San l\Tar–

tin un arriéré de solde, dont ce dernier

rendait le gouvernemeut chilien seul

re ponsable, et que quant aux autres

demandes de Cochrane, le Protecteur

les accueillit favorablement, se

bor~

nanta deman<ler du temps pour payer.

L'amiral fut singulierement contrarié

de cette répon e; il insista, feignant

d'y etre contraint

a

cause de la dispo–

sition de ses équipages a la révolte. Les

matelots, dont la moitié étaient an–

glai , murmuraient, en effet, du man–

que d'eau-de-vie, et des préférences

dont l'armée de terre était l'objet ous

le rapport des approvisionnements, et

ici

il

n'e t pas inutile de remarquer

que les habitudes anglaises se révelent

partout ou se montre !'uniforme bri–

tannique; mais du murmure

a

la ré–

volte

il

y avait encore loin, et Cochrane

aggravait les choses pour avoir un pré–

texte de harceler le Protecteur. A ce

royalistes; il expira dans une cabane sur le

bord de la roule. Son corps ful retrouvé

par un palriote.