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L'UNIVERS.
Xauxa
a
la tete de 3,000 hommes d'in–
fanterie et de 900 chevaux; faisant
une contre - marche par la route de
Saint-Mateo, il -arriva le 9 septembre
en vue de la position de San Martin ,
campi\ autour de la
hacienda
nornrnée
Mendoza,
a
un mille de Lima, sur la
route d' Aréquipa. Le but du chefroya–
liste était d'attaquer les patriotes et de
porter ser.ours
a
la citadelle de Callao,
sur les murs de laquelle le drapeau es–
pagnol flottait encore. La situiltion de·
l'armée patriote; au di re du colonel
Miller, n'était rien moins que pros–
pere, quoique San Martin comptat
7,OOO homrnes sous son
comm~nde
ment; néanmoins Canterac, en voyant
l'ennemi reLranché derriere des rnurs,
en apparence formidables, et appuvé
sur ses derrieres· par la population de
Lima qui avait pris une attitude belli–
queuse, jugea plus prudent de passer
entre la capitale et le bord de la mer,
et d'aller se placer sous la protection
du canon de Callao. C'était le moment
d'attaquer les royalistes; San Nlartin
ne le comprit pas
1
ou ne voulut pas
proílter de l'occasio.o que tui offrait sa
bonne étoile. Ce n'est pas sans raíson
qu'on l'a hautement. blilmé de ce man–
que de per pi cacité ou de courage. Au–
cune des raisons qu'on a fait valoir
pour excuser une faute aussi grossiere
ne nous paralt assez péremptoire pour
justifier d'une erreur pareille ce gé–
néral par trop temporiseur.
Dans la nuit du
17 ,
Canterac battit
en retraite, laissant le général La Mar
dans le chfiteau de Callao avec trois
jours de vivres. Las Heras, corrnnan–
dant en chef des patriotes, re<(Ut l'or–
dre de poursuivre les roya listes, mais
d'éviter une action générale. Apres s'e–
tre avancé a la distance de neuf lieues
au dela de la ca pitale,
il
renon<(a
a
la
poursuite, abandonnant, on ne sait
pourquQi, au colonel !Vliller, qui com–
mandait quelques compagnies légeres,
le soin et l'honneur de faire quelques
prisonniers et de recevoir la soumis–
sion d'un millier de royalistes
(*).
(•) Le géaéral Sanchez avail
été
laissé
Cll
¡¡rriere dans la retraile précipitée des
Bientot survinrent des querelles dé–
plorables entre San Martin et lord Co–
chrane, querelles <lan
le quelles l'a–
miral lit prcuve d'une mauvaise foi et
d'une irritabilité extremes. N'est-il pas
étranae, par exemple. de voir Cocbrane
soutenir que la citad elle de Callao, une
fois prise par lui, devait porter le dra–
peau chilien? Les pané11.yristes de l'i–
rascible Anglais disent, pour expli–
quer ces di cu sions coupables, que le
noble lord fut ind igné en voyant San
Martin se saisir du pouvoir supreme,
au lieu de s'en rapporter, pour le choix
d'nn gouvernement,
a
un congres na–
tional; ils prétendent aussi que la pro–
position que lui fit San Martin de le
nommer ami ral du Pérou fut accueillie
par lui comme une injure, attendu que
c'était tout simplement lui propo er de
trahir le gouvernement chilien .
Or¡
dit
que le Protecteur refusa de payer aux
equipages des vais· eaux l'arr1éré de
leur solde,
iJ
moins que l'escadre ne
passat au erviee du Perou. Ce qu'il y
a de certain et de plus rlair au milieu
de ces ju ·tification maladroites, c·e
t
que l'amiral avait réclamé
il
San l\Tar–
tin un arriéré de solde, dont ce dernier
rendait le gouvernemeut chilien seul
re ponsable, et que quant aux autres
demandes de Cochrane, le Protecteur
les accueillit favorablement, se
bor~
nanta deman<ler du temps pour payer.
L'amiral fut singulierement contrarié
de cette répon e; il insista, feignant
d'y etre contraint
a
cause de la dispo–
sition de ses équipages a la révolte. Les
matelots, dont la moitié étaient an–
glai , murmuraient, en effet, du man–
que d'eau-de-vie, et des préférences
dont l'armée de terre était l'objet ous
le rapport des approvisionnements, et
ici
il
n'e t pas inutile de remarquer
que les habitudes anglaises se révelent
partout ou se montre !'uniforme bri–
tannique; mais du murmure
a
la ré–
volte
il
y avait encore loin, et Cochrane
aggravait les choses pour avoir un pré–
texte de harceler le Protecteur. A ce
royalistes; il expira dans une cabane sur le
bord de la roule. Son corps ful retrouvé
par un palriote.