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L'UNIVERS.
ont visité ce port quefques jours au–
paravan t, et que le commandant, crai–
gnant d'étre pris, a
capi~ulé
avec
des
agents péruviens et s'est rendu moyen–
nant un e somme stipulée. Que fait-il
alors?
11
se rend en toute hilte au Cal–
lao, ou il trouve la
Prueva
(une des
frégates en quéstion), sous pavillon
péruvien , et il réclame ce navire
comme lui appartenant
a
titre de prise
Iégitime. Cette étrange prétention fut
accueillie comme elle devait l'etre.
II
s'ensuivit une di°squssion qui faillit
amen'er de sanglantes hostilités;
a
la
fin, sa seigneurie jugea prudent de
quitter la place, et fit route pour.Val–
pa_raiso , ou elle arriva le
1
cr
septern–
bre
1822.
Ce célebre Cochrage, ce grand cou–
reur d'a ventu res, montra, quelques
mois plus tard , que ce beau feu pour
les nouvell es républiques américaines,
bi-en lo ln tl'etre aussi pur qu'il sem–
blai t l'etre et de s'Jl imenter a la source
d'un ámour sincere pom· la li berté ,
n'était, chez ce fanfaron
de
gloire,
autre .chose qu'un in atiable désir de
renommée une de ce passi@ns d'en–
trepri es qui tour111entent certains es–
JTl'its turbulents et qui constituent un
des caracteres de l'ex-centricité an–
gla ise. Ce qúe nous d sons ici tr@uve
sa preuve irréfutable dans ce fait, que,
le
19
j~n-vter
1823'
ce meme homme,
qui s'était posé _en défenseur de l'in–
dépenl:lance américaine, quitta Valpa–
ráiso polir allrr prendre le commande–
ment des forces navales de l'empereu r
du Brésil. Nous sommes loin dé pré–
tendre que l'as istance de lord Co–
chrane ait été sans utilité pour les ré–
puhliques du nouveau monde; mais
d'abord nous <;royorts que cette utilité
doit
et
re notablement réduite; et, en
secohd lieu , nous attribuons
a
cet of–
ficier un tout autre rnobile que celui
qu'on lui a toujours suppósé.
La capitul ation de Callao, la retraite
de Canterac et le départ de lord Co–
chrane laisserent
a
San Martin toute
liberté pour consolider son pouvoir et
terl11iner la guerre. Malheureusement
Lima fut la Capoue de l'armée li!Jéra–
trice, et les discússious qui s'éleverent
entre les chefs acheverent de mettre
obstacle
a
toute mesure énergique.
"Les plaisirs et le lu;-;e de la caµ1tale,
dit M. i'lliller, avaient tellement 11molli
les officiers et les soldat , que lors-
- qu'on résolut er¡fln de faire marcher
é¡11elques bataillons , mille prétextes
furent aussitot inventés pour retarder
le départ de la petite armée. Quand
les chefs oublient leurs devoirs et ne
s'occupent plus de leurs subordonnés,
il
est tout naturel. que les jeunes om–
ciers se laissent aller
a
une indiffé–
rénce·coupable, et que le mécontente–
ment gagne les soldats. Les habitants
de Lima qui avaient reQu leurs libéra–
teurs avec un si vif enthousiasme,
ne–
supporterent plus leur présence qu'a–
vec colere, quand la discipline fut
n,–
Iilchée et la conduite de la garnison
devenue intol6rable; le bruit des fetes
et la joie des festins ne purent étouf–
fer les murmures des mécontents.
Lima sentait enfin le fardt>au d' une
armée li vrée aux dangers de l'oisi rnté
et abandon11ée
h
elle-meme, tandis
qoe l'ennt>mi , i hautement méprisé
par les patriotes, était toujours maltre
de l'intérieu r.
»
Ce n'est pas tout : le Protecteur en
nommar.t aux emplois éminents des
hommes dont le seul mérite était de
s'etre déclarés pour la cause de l'in:
dépendance, avait, sans le savoi r,
ouvert la porte aux abus et aux dis–
cussions. Non-seülement les ambitions
noA satisfaites ,¡,e donnerent carriere
pour arriver aux pl aces et aux distinc–
tions, mais encore le parti libéral con–
QUt beaucoupd'ombrage d' une poli tique
qui semblai t marcher
a
l'a ristocratie.
11
s'ensu ivit une série de contestations
et d'embarras qui retarderent singu–
li erement l'reuvre de l' émancipation
complete. Don Domingo Tristan, ri-·
che propriétaire , était un des person–
nages dont San Martín avait satisfait
l'ambition ; quoiqu'ayant changé deux
fois d'opinion et de partí , il avait été
nommé génét•al et chargé du comman–
dement d'Ica , ayee mission spéciale
de recruter les forces p<itriote$ dans
les environs de cette ville. II emmena
de Lima deux bataillons et partit