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48G

L'UNIVERS.

sous la protection de San l\fal'ti n, se

rendirent

a

la petite baie d'Ancon,

a

quelques lieues au noriJ de Lima ,

ou l'on mita terre

quelqu~s

troupes,

a

l'effet de recoonaitre le pays. Une

escarmouche eut lieu pres de Chan–

cay, et les patriotes furent obligés de

se retirer devant les forces supérieures

des royalistes.

Pendant ce temps, lord Cochrane

s'occupait des moyens d'enlever

la

Esméralda,

et se préparait

a

cette en–

treprise d'autant

plu~

hardie, que la

frégate espagnole était

proté~ée

par

les forts du Callao, par une corvette,

deux bricks de

guem~,

plusieurs vais–

sea ux de commerce bien armés, et une

vingtaine de bateaux portant de l'ar·

tillerie.

Le 5 novembre, a

11

heu res de la

nuit,

180

mateJots et

100

soldats de

marine, formant deu¡¡ division , s'em–

barq~ierent

dans les cha loupes de l'es–

cadre, sous

le commandement

d~

l'amiral Cochrane en personne. Ils

approche

rent de

t'Esméralda

sans etre

apere.ns,

et s'avancerent

J

snu'a ce

qu'il

s fussent hélé

ar

l)

e se11 tinelle

placée sur un bateau armé, a l'arriere

de la fréga te. -

" Sile1 ce, ou tu es

mort

! ,,

répondit Cochrane,

et

quel–

ques secood

apre , le

c!J_ajoupes

accostaient

l'Esméralda

u

trihord et

~

bllbord. Les patriotes

mont~reur

ré–

soltlment ur le batiment ennem¡, qui

fit

d'abord une yive rési tance. Le

coml;Jat dura une heure et demie.

Enfin

a

une

be~re

du matin, la fré–

gate fut au poµvoir de !'amiral. On

coupa les cables) on mit a la voile,

et

l'Es1iiéralda,

en compagnie de

deux bateaux armés, fut conduite

~

up autre anrrélge. II se trouvait pré–

cisémeot daos le port une fr égate an–

g_lajs~,

l'Hypéripn,

et un batiment des

Etats-Un is,

le Llfacédonien;

le com–

mandants de ces

vaiss~aux

, en voyant

ce qui se passait, lancerent

de~ fus~es,

ain i qu'ils en étaient convenus avec

le gouvm:neur

~e

la place, afio qu'on

ne tirat pas sur eux, en cas d'attaque

nocturne. Cocbrane, devinant le motif

de ce

igpaux, eut l'heureuse idée

d'en faire de semblables , pour

emp~-

cher les Espagnols de 11istinguer les

oeutrr.s de leurs ennemi . Cette ingé–

nieuse ruse de guerre réussit

a

l'a111i–

ral. Son bonheur toutefois ne le . uh 1t

pas j11 qti"au bout. II fut atteint d'une

baile

a

la cuis e. Qt1ant

é.lllX

Espagnols,

ils eurent,

a

bord de

l'Esméralda,

150

hommes mis hors de combat.

Les patriotes perdirent une cinquan·

taine des leurs.

La garnison du Callao fut tellement

irritée du résultat de ce hardi coup

de main, que, dans un moment d'exas–

pération, elle massacra

l'équipage

d'une embarcation envovée

a

terre

de~

le point du jour, par la"frégate améri–

caine

le Macécf,(mien;

ces forcenés

prétendaient que Cochrane n'aurait

J~mais

pu réussir, s'il n'avait pas été

as isté par les batiments neutres qui

stationnaient dans la haie. ·

Le 6,

a

dix beures du matin, l'a–

miral envoya un parlementaire chargé

de demander un échange de pri on–

niers, proposition qui fut agrl'ée par

l<J vice-roí.

Aitisi que les chefs de l'rxpéclition

révolution1Jaire l'¡¡vaient esµéré, ce

su

c~s

éleotrisa la population péru–

vierine. Quelques jours apre , la vi lle

de Bu<111uco se déclara póur les indé–

pendants . Encourélgé par cette acquisi·

tion si importante pour la ¡!ause libé–

ral e, lord Cochrane mit

4

la voile, et

laissant quelque batiments pour tenir

le Callao étroite1mmt hloqué, il

fit.

rqute pour H acbo, ou les troupes

furent

d ~barquécs

le

1O

novembre.

Le quartier général fut établi

a

Ruara,

situé

a

quelques milles dans l'inté–

rieu1· et a

28

'Jieues nord de

tima.

La , San i\larl·n , ne se croyant pas

en mesure d'aita9uer les roya li tes,

se tint sur la defensive, cberchant

a

<1ugmenter ses forces en recrutant

des volontaires. Son attente ne fut pas

trompée : le 3 décembre, le bata illon

esílagnol de

umance, fort de

650

homme , passa tout en ti er, et avec ses

officiers, sou la b,anniere Je jndépen–

dants. Le 8, trente-huit officiers et

que\que

sous-officiers s'échapperent

de Lima et rejoignirent

le.

po tes

avancés de l'armée libératrice. Pen-

-.