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L'UNIVERS.
sous la protection de San l\fal'ti n, se
rendirent
a
la petite baie d'Ancon,
a
quelques lieues au noriJ de Lima ,
ou l'on mita terre
quelqu~s
troupes,
a
l'effet de recoonaitre le pays. Une
escarmouche eut lieu pres de Chan–
cay, et les patriotes furent obligés de
se retirer devant les forces supérieures
des royalistes.
Pendant ce temps, lord Cochrane
s'occupait des moyens d'enlever
la
Esméralda,
et se préparait
a
cette en–
treprise d'autant
plu~
hardie, que la
frégate espagnole était
proté~ée
par
les forts du Callao, par une corvette,
deux bricks de
guem~,
plusieurs vais–
sea ux de commerce bien armés, et une
vingtaine de bateaux portant de l'ar·
tillerie.
Le 5 novembre, a
11
heu res de la
nuit,
180
mateJots et
100
soldats de
marine, formant deu¡¡ division , s'em–
barq~ierent
dans les cha loupes de l'es–
cadre, sous
le commandement
d~
l'amiral Cochrane en personne. Ils
approcherent de
t'Esméralda
sans etre
apere.ns,et s'avancerent
J
snu'a ce
qu'ils fussent hélé
ar
l)
e se11 tinelle
placée sur un bateau armé, a l'arriere
de la fréga te. -
" Sile1 ce, ou tu es
mort
! ,,
répondit Cochrane,
et
quel–
ques secood
apre , le
c!J_ajoupes
accostaient
l'Esméralda
u
trihord et
~
bllbord. Les patriotes
mont~reur
ré–
soltlment ur le batiment ennem¡, qui
fit
d'abord une yive rési tance. Le
coml;Jat dura une heure et demie.
Enfin
a
une
be~re
du matin, la fré–
gate fut au poµvoir de !'amiral. On
coupa les cables) on mit a la voile,
et
l'Es1iiéralda,
en compagnie de
deux bateaux armés, fut conduite
~
up autre anrrélge. II se trouvait pré–
cisémeot daos le port une fr égate an–
g_lajs~,
l'Hypéripn,
et un batiment des
Etats-Un is,
le Llfacédonien;
le com–
mandants de ces
vaiss~aux
, en voyant
ce qui se passait, lancerent
de~ fus~es,
ain i qu'ils en étaient convenus avec
le gouvm:neur
~e
la place, afio qu'on
ne tirat pas sur eux, en cas d'attaque
nocturne. Cocbrane, devinant le motif
de ce
igpaux, eut l'heureuse idée
d'en faire de semblables , pour
emp~-
cher les Espagnols de 11istinguer les
oeutrr.s de leurs ennemi . Cette ingé–
nieuse ruse de guerre réussit
a
l'a111i–
ral. Son bonheur toutefois ne le . uh 1t
pas j11 qti"au bout. II fut atteint d'une
baile
a
la cuis e. Qt1ant
é.lllX
Espagnols,
ils eurent,
a
bord de
l'Esméralda,
150
hommes mis hors de combat.
Les patriotes perdirent une cinquan·
taine des leurs.
La garnison du Callao fut tellement
irritée du résultat de ce hardi coup
de main, que, dans un moment d'exas–
pération, elle massacra
l'équipage
d'une embarcation envovée
a
terre
de~
le point du jour, par la"frégate améri–
caine
le Macécf,(mien;
ces forcenés
prétendaient que Cochrane n'aurait
J~mais
pu réussir, s'il n'avait pas été
as isté par les batiments neutres qui
stationnaient dans la haie. ·
Le 6,
a
dix beures du matin, l'a–
miral envoya un parlementaire chargé
de demander un échange de pri on–
niers, proposition qui fut agrl'ée par
l<J vice-roí.
Aitisi que les chefs de l'rxpéclition
révolution1Jaire l'¡¡vaient esµéré, ce
su
c~s
éleotrisa la population péru–
vierine. Quelques jours apre , la vi lle
de Bu<111uco se déclara póur les indé–
pendants . Encourélgé par cette acquisi·
tion si importante pour la ¡!ause libé–
ral e, lord Cochrane mit
4
la voile, et
laissant quelque batiments pour tenir
le Callao étroite1mmt hloqué, il
fit.
rqute pour H acbo, ou les troupes
furent
d ~barquécs
le
1O
novembre.
Le quartier général fut établi
a
Ruara,
situé
a
quelques milles dans l'inté–
rieu1· et a
28
'Jieues nord de
tima.
La , San i\larl·n , ne se croyant pas
en mesure d'aita9uer les roya li tes,
se tint sur la defensive, cberchant
a
<1ugmenter ses forces en recrutant
des volontaires. Son attente ne fut pas
trompée : le 3 décembre, le bata illon
esílagnol de
umance, fort de
650
homme , passa tout en ti er, et avec ses
officiers, sou la b,anniere Je jndépen–
dants. Le 8, trente-huit officiers et
que\que
sous-officiers s'échapperent
de Lima et rejoignirent
le.
po tes
avancés de l'armée libératrice. Pen-
-.