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484

L'UNIVERS.

dres;

il

se dirigea done seul vers le

rnouillage, sous le canon des batte·

ríes de terre et au milieu de l'escadre

espagnol e, composée des frégates

Es–

meralda

et

rerganza,

et de deux:

bricks de guerre. L'amiral ouvrit un

feu des plns vifs contre la principale

batterie; mais ii se trouva que, cejour

étant celui ou le vice-roi du Pérou

fai–

sait son inspection annuelle dans les

forts et sur les vaisseaux de guerre du

Callao, les battcries et les batiments

étaient tous prets

a

risposter. Pezuela,

vice-roi du Pérou, était lui-meme il.

bord d'une des frégates, lorsque Co·

chra,ne entra dans le port. Quand

l'O'Higgins

parut, les artilleurs des

forts étaient

a

lcurs pieces, et les

équipages des navires de guerre il. leurs

postes respectifs. En conséquence, l'a–

rniral chilien fut

re~u

tout autrement

qu'il ne l'avait pensé; il essuya un feu

terrible tant des fortifications, qui

étaient armées de trois cent soixante

canons, que des vaisseaux rspagrtols

qui comptaient plus de cent bouches

a

feu.

11

fut rxpo é

a

ce double feu pen–

dant deux heures, le ca lme l'empe–

chant de battre en retraite. Obligé de

se défendre sans assistance contre des

forcrs si supérieures, il dirigea une

canonnade forrdroyante contre les bat–

teries, et réussit

a

détruire un ·angle

cl' une des fortilication ; enfin, la brise

s'étant élevée, il en profita pour gagner

le large. Les Espagools s'imaginerent

avoir été attaqués par la flotte chi–

lienne tout entiere; mais le brouil–

lard s'étant tout

a

coup dissipé, ils fu–

rent l?randement surpris de voir qu'ils

n'avaient eu affaire qu'il. un seul bi\ti–

ment, leur ancienne frégate Ja

llfarie–

lsabelle.

Ce fut

l'opinion générale

que, si cette entreprise avait eu lieu

tout autre jour de l'année, et si Co–

cbrane avait été secondé par le reste

de sa division,

il

aurait infailliblement

pris la place d'assaut. Tel fut aussi !'a–

vis du vice-roi, car il

fit

en toute bate

démanteler ses vaisseaux de guerre,

et attacher les uns au bout des autres

leurs mats et leurs es parres, de ma–

niere

a

former une double chalne au–

tour du mouillage, et il

empepher

ainsi tout batiment ennemi d'appro·

cher des batteries. Lord Cochrane blo·

qull le port, cherchant

a

attirer les

vaisseaux espag11ols; mais toutes ses

ruses furent ·rnutiles; les royalistes

avaient prudemment résolu de se tenir

sur la défensive.

Si cette expédition avait réussi,

il

est probable qu'elle eut suffi pour ré–

volutionner le Pérou.

11

existait déja

da ns ce

pa~•sdes

germes de mécontente·

ment qui devaient produire tot ou tard

une explosion formidable. L'exemple

des patriotes du Chili, qui con

tinuaient

si vigbureusement la lutte, et

faisaiP.nt

au dehors une active propaga

nde, sti–

mulait les Péruvi ens et leur inspirait

un désir encare assez vague, mais in–

contestable, de liberté et d'i ndépen–

dance. Cochrane le savait; aussi con·

tinua-t-il il croiser sur les cotes du

Pérou. lVIanqnant de vivres, il mit

a

contribution les localités voisines de la

mer. Quelques villes lui en ayant re–

fusé,

il

s'en empara; Payta, Supé ,

Guambacho, Guaruney et d'autres

places

dn

littoral furent ain i chatiPes.

To11tefois, il faut ajouter que l'amiral

ne

ran~onnait,

dans les places prises,

que les propriétés espagnol es, et qu'il

r Pspectait les bi ens des gens du pays.

C'est ainsi qu 'il parvint iljeter la terreur

parmi ses ennemis, tandis que la dou- ·

ceur de sés procé,dés envers les indi–

genes et les créoles lui faisait de

110111-

breux amis parmi les oppri111é<. Cette

adroite conduite porta les fruits que

Cochrane en avait espérés; on pul ap–

précier ses heureux résultats quancl

l'armée du Chili entra dans le Pérou,

sous le commandement de San Martir..

Le pays parcouru par l'amiral fut le

théatre rles princi pales opérations de

l'armée Jibératrice, et les habitants de

ces provinces accuei lli rent leu rs voisins

avec un joyeux et cordial empresse–

rnent.

Tandis que Cochrane parcourait les

cotrs. l'amiral Blanco était chargé de

mai nten ir le Callao en éta t de blocus.

Mais J'escadre venant

a

manquer de

vivres, Blanco

fut

forcé de s'éloi–

&ner et de regagner Valparaiso. Tra–

ctuit devant un conseil

~e

guerre ,