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PEROU ET BOLIVIE.

481

le

15

juillet de la méme année,

il

Quito

le

19

aoüt,

il

Santa-Fé de Bogot<l le

25 mai

1810,

a

Buénos-Ayres le meme

jour, et

a

Santiago du Chili le

18

sep–

tembre.

Buénos-Ayres aété appelé le berceau

de l'indépenrlance de l'Amérique du

Sud¡. cependant

il

l'époque de la pre–

miere

inva~ion

anglaise, en

1806,

l'Es–

pag11e n'avait pas de plus fideles sujets

que les

h~bitants

des rives de la Plata.

Cela

'exp\ir¡11e aisément: la métropole

avait toujo,urs témoigné plus de bien–

veillance a cette colonie qu'il ses autres

pusses ionsaméricaines; ellel'avait do–

tée d'une unirersité; elle yavait permis

la publication d'unjournal littéraire, et

elle avait voulu qu'un service régulier

de paquebots rendlt plus fréqur.ntes

ses relatio ns a1•ec cette partie du nou–

veau monde. A la différence du i.\Iexi–

que et du Pérou, aucune

vell~iLé

révo–

lutionnaire ne

'étaitjamais mariifestée

a Rueno -Ayre ; le peuple de cette

contrée, exempt de misere et soumis

a

un régime comparativcment assez

dom:, semblait absorbé par le soin de

ses troupeaux et

la culture ele ses

champs

(~).

ll rtaib clone tout naturel

qul" Buéno ·-Ayres ftlt resté humble–

ment soumis

il

la couronne

<]'g

pa–

gne. Mais l'i nvasion de

la m·re pa–

tri e par les

Fran~ai

, nation générn–

li>ment détestée par les habitants de la

Plata, change<1 complétement la na–

ture et la tendance du sentiment po–

pulaire.

11

se forma un partí puissant

qui demandait pour reine la princesse

régente du

Portu~al;

mais sur ces en–

trefaites arriva Je vice-roí Cisneros

(1809),

qui épousa la cause de Ferdi–

nand, et débuta par i'exil de Liniers,

l'intrépide défenseur de Buénos-Avres

contre ,les Anglais. La conduite de

cette espece

~e

proconsul fut telle ,

qu'flle exaspéra la population, et que

les partisans meme de

la princesse

Charlotte, changeant de de seins, son–

gerent

il

Jever le drapeau de l'indépen–

<lance. Cisneros

fu

t déposé, et le 25

mai IS 1

o,

on nomma une junte

l{OU –

vernementale

(junta gubernativa),

(•) Caldcleugh,

t.

I, p.

222.

composée de neuf membres , présidée

par don Cornelio deSaavedra, ot ayant

pour secrétaires dons Passo et Ma–

riano-i\loreno. Cisneros fut ensui te

exilé aux ilés Canaries, et Liniers, qui

était devenu le chef de la faction espa–

gnole, fut fait prisonnier pres de

Cordova, et fusillé.

Les premiers mouvements révolu–

tionnaires duCllili s'accomplirent sans

difficulté ni violence. II

X

avait peu de

troupes espagnole dans le pays, et les

deux pnrtis mi litants, les

royalistes

et

les

indépendants,

éta ient moinsanimés

l'un co n\.re l'autre que les factions eles

autrés Etat · espa¡; nols. Le

18

juillet

1810,

le capitaine général Carra co fot

déposé et le comte .ele la Conquete mis

asa place. Sous l'adrninistration de ce

dernier, le plan dela révolution

fu~

m(\ri

et sagement préparé. Le

16

septembre,

unejunte futformée

il

Santiago, et son

autorité fut reconnue par toutes les

provinces. Cette junte proclama Fer–

dinand VII, et rí en ne fot changé ni

da s l'administPation, ni d:.ins le per-.

sonnel des emplois civils et mil itai–

res. Mais au n;ioment ou l'on croyait

a

la stabilité de l'ordre de choses établi,

une ten\a tive decontre-révo lotion faite

par le "énéral espa&nol

:Figueroa ,

éveilla dans le creur aes Chiliens des

désirs d'in rlépendance. Le

san~

coula,

et l'autorité royale en fut si ngu liere–

ment ébranlée.

Pendant que ceci se passait au Chili,

li>s habitants de Buénos-Ayres av:iient

diri gé leur attention sur l1·s provinces

les plus éloignées de la vice-royauté.

L'opposition de Cordova ayan t été neu–

tralisée par l'exécu tion de Liniers, le

colonel Antonio de Balcarce fut chargé

d'aller prendre possession du haut

Pérou, attendu que les gouvemeurs

de Potosi et de Charcas s'étnient dé–

clarés contre la révolution. Le 27 oc–

tobre

1810,

le généra l roya li ste

ieto

fut batlu

a

Cotogaita; le 7 novembre,

le colonr.1Cordova,également royali te,

cut le meme ort

a

Tupiüza. Ce

cl eux

succcs rendirent Balcnrce maitre de:;

provinces su¡iérieuresjusqu'au pont de

l'Inca, sul' e Desaguadero

(*),

ou il

(•) Dégorgemeut du lac de Titicaca.

31•

Livraison.

(PÉnou

ET

IlOLIVIE.)

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