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PEROU

ET

BOLIVIE.

.C79

fragiles rempart de la place,

i1

vit bien–

t&t cronler les muraílles sous l'act ion

dissolvante de la 111a se liquide. Des ce

mo11wnt' la vi ll e

fut

a

la discrétion

des lnd iens; ils yentrerent

trnn~portés

de fureur et en massacrerent les habi–

tants. Plus de

20.000

personnes tom–

ber ... nt sous

le couteau des

vai

n–

qu eurs et expierent par

le dernier

suppliee,la mort i affreuse de Gab riel

Condom¡nqui.

A

l'exc...ption des rnem–

brrs du clr-1·gé, pas un individu du sexe

masculin ne fut épnrgné. .

Mais la vanité d<ls

chefs, enllée

• par cette victoi re , leur

fit

déprnser en

vaines pararles et en ridicules essais de

roy~uté,

un telllps qu ' ils auraient dil

en1ployer

il

des opérations milit'<lirrs

propres

a

co nsolider un aussi éclatant

·succes.

U

arriva ce que des es11rits

plu8 rxerces auraient µu prévo1r : les

.Espagnols obtinrent par ruse et par

perlidie ce que la fortune des armes

leur avait refusé. Les deux principaux

chefs indiens, par suite de certaines

manceuvres

o~ieuses,

furrnt llvrés par

Jeurs propres sen·iteurs

il

h

vengeance

de leurs ennemis; et, des ce moment,

l'rnsurrec_tion , qui :wait duré deux an ,

fot a'néantié. Le seul bénefi!'

que es

indi~enes

retirenmt de leur

révolt~,

fut l'abolition du

?·eparlimimto,

cause

uniqu e de cette l

utte sn

ngla11te

Vingt ans plus

ta.rd,

les Indiens du

plateau de Riohamba se so uleverent

a

plu~ieurs

reprises, et renouvel erent sur

tes habitants de race blanehe les san–

glantes vengeanees qui avaient signalé

l'insurrection de

1789;

mais ces mou–

vements populaires furent encore ré.

prirnés. La situation du Pérou ne de–

vait changer qu'il la suite de la révolu–

tion pol-itique quenous allons raconter.

RÉVOLUTIQN PÉI\UVIENNE-.

Les révolutions poliüques

a

la suite

desquelles l'Espagne a perdu ses colo.

nies d'Amérique n'offre11t pas ce ca–

ractere de grandeu r et de majesté

qu?o n est habitué

il

observer en Europe

dans des événements de cette naturP..

Une faiule population se soulevant

contre la métropole; des hommes, la

plupart médiocres,

Sil

l'Uant

a

la curée

du µouvoir et se disputant les débris

de l'a11torité royale; des arrnéPs pres–

que lilliputiennes se livrant une guerre

acharnP.e en vertu d'idérs souvent mal

comµriSl'S; rian· de grandiose, rien

d'imposantau milieu dP. tantdemouve–

ments brusques

et

imprévus; tel ost le

spectacle que présentent en génfiral les

révol11 tions de

I' A

1111írique moderne.

Une seu le physionomie héro'ique do·

mine ce pele-mfüe de. personnages mir–

midons et de

Faits

presque imµPrcepti–

bles:

c'e

t11elhideBolivar. Cethornme,

par le rdle brillant et actif qu'il a

joué durant cette période historique,

s'est acquis une juste célébritfi au mi.

· lieu des imlividus

et

des choses lllé·

diocras auxq11els

il s'est trouvé melé.

Le

reste,

ii

part deux ou trois hom!nes

qui furent le rellet du héros de la Co–

lornbie , ne vaut pas l'honneur d'etre

llOllllllé.

Toutefois, ifest juste de reconna1tre

q11

jamais µeot-etre dans

~ucune

en–

tr<'prise humaine, les résultats ne

fu–

ren ten disµrnportion plus marquants

avec

les nwyens d'nctiou ; car

CJ!S

luttes

rnesq11ines, et parfoi<;

ridi–

cules, ont abouti

ii

des conséq uences

d'uue gravité inconte ·table. - Apres

Une

Cl'ISe

dont les acteul'S venaiP.Jlt

a

peine

a

la ceinture des révolution-

1iai1·es · d' Europe,

I'Amérir¡ue

s'est

tout

il

couµ trouvée indépendante, et

I' Espagne s'est vue dPpossérlée de co–

lonies magni fiqu es.

A

l'éµoque

ou

M. de

Humboldt l'Oyageait daos le Mexique,

les dumaines espagnols du nouveau

monde occupaient un esrace de

79

degrés de latitµde , éga lant la longueur

de l'Afrique, deux fo\s ,plus vaste qua

l'étenilue entiere des Etats-Unis, et

beaucouµ plus considérdble que le ter,

ritoi-re de remµil'e britaQ11ique dans

l'Inde. Queiques années s' étaient

it.

pei ne écolilées que les rois de Castille

et d'Aragon perdaient ce

b~au

lleuron

de leur couron ne; f.tit immense dans

l'histoit·e d1•s nations aussi bien qu'en

poli lique et au µoint de vu<: com1ner–

cial. Ce que la perte des Etats-Unis

vour l'Angleterre, etcel 1e du l\lex ique,

du Pérou et de Buénos-.Ayres pouc