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PÉROU ET

BOqVIE;

tant, a1,1 général Sucre, l'ordre d'aller

prendre ses

·can~onnements

a Anda–

huaylos et

a

Abancay, car il pensait

que l'approche de la saison plu vieuse

empeclrnrait les royalistes de repren–

dre l'offensive. C'était la, et dans tous

les cas , un plan éminemment daoge–

reux ·et imprudent, car les patriotes

deva ient oécessairement se

trouver

dan

la situation la plus critique si les

Espagnol

s'avan~aient

avec des forces

supérieur . . Cependant, ne voulant

pas contrevenit· aux instructions de

son supérieur, le général Sucre resta

d:rns ses cantonnements et se borna

a envoyer des détachements en recon–

naissance, afin de s'assurer des pro–

jets et des forces de l'ennemi. II de–

vint bientot évident que le vice-roi,

réuni a Valdez, était au moment de;:

commencer les O.(Jérations offensives,

et mllme le géneral patriote Miller,

qui s'était avancé jusqu'a la vall ée

d'Oropesa, avait annoncé po itive–

ment que les royalistes étaient en

pleine marche. L!) plan du vice-roi

était d'atteindre l'arriere-gai;de des in–

dépendants et de couper leuy commu–

nications avec Lima. A cet effet,

il

fit

un détour par la route de Pampacl1ira,

et, le

16

novembre, il atteignit Gua–

manga, d'ou, par une

contre-mar ~he,

il s'avanca sur la grande route de

Cuzco. SÚcre, penúant ces divers mou–

vements,s'étaitrepliésur Andahuaylo ,

et le 20, les avant-gardes des deux ar–

mées se rencontrerent · sur les hau–

teurs de Bombon, pres de Chincheros.

Les royalistes furent culbutés dans la

profondevallée de Pomacochas; ils pas–

serent la riviere et bivouaquerent sur

les hauteurs opposées. Apres plusieurs

mouvements et quelques escarmou–

ches dont le récit ne doit point trou–

ver place dans ce résumé historique,

le général Sucre reconnut qu'il ne de–

vrait le salut de ses troupes qu'a un

effort héro'ique. L'ennemi était supé–

rieur en nbm,bre; d'un autre cóté, les

Indiens de Guanta , H11ancavelica,

Chincheros , Ruanda, et des villages

adjacents , s'étaient réunis aux roya–

listes; déja plus de cent malades, et le

détachement qui les e,5cortait, avaient

été massacrés par ces barbares. Le

moment était done venu ou il fallait

abattre

l'orgueil des

royalistes ou,

s'attendre a une catastrophe irremé–

diable.

Le 6 décembre, les patriOtes avaient

atteint le village de Quinua, et les

roya listes, en occupant Guamanguilla,

leur couperent encore la

r~traite,

et

les mirent dans la situation la plus

périlleuse. Dans l'apres-midi du 8, le

vice-roi sortit de Guamanguilla et s'é–

tablit , avec tout Et, son armée , sur les

hauteurs de Condorkanki, a une portée

de fusil du camp des patriotes. Deux

heures avant le lever du soleil, un ba–

taillon

royaliste d'infanterie

légere

descendit de la montagne et s'étendit

asa base; il s'ensuivit une vive escar–

mouche en prése.nce des deux armées,

spectatrices immobiles de cette lutte

préliminaire. La nuit qui suivit cette

journée d'a ttente fut, pour les uns

~t

les autres, pleine d'anxiété et de dou–

lóureuse incertitude. Une bataille était

inévítable pour le lendemain, et cette

bataille devait décider des destinées

de l'Amériqu e méridionale. "

~es

pa–

triotes , d\t M. l\1iller,

~avaient

qu'ils

avaient a se battre un contl'e deux, et

qu'une Yictoire déci ive pouvait seule

leur épal'gner' a eu . et a leur patrie,

u'ne servlt.ude ignominieuse. lis n'i–

gnoraient pas a quels exces de cruauté

se livrerait l'impitoyable politique des

E pagn0 1s , s'ils avaicnt l'avan tage.

Chacun sentait que la lutte qui appro–

chait aurait des résullats im·menses. ,,

Nous. trouvons, dans l'ouvrage du

meme hi torien , un récit intéressant

de

la journée d'Ayacucho; comme

l'auteur était au nombre des acteurs

de ce drame sanglant, il serait im–

po sible de puiser

a

meilleure sou rce.

Nous allons done traduire de l'anglais

la description de cette bataille, qui a

porté le dernier coup a la domination

espagnole dans l'ancien royaume djls

Incas.

«

Le village indien de Quinua est

situé a r extrémité occidentale de la

plaine d'Ayacucho, grand carré d'en–

viron une li eue de circuit,

et llan

qué,

a droite et a gauche, de ravi.ns pro-

32.