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504

L'UNlVERS.

et de respect pour les volontés d'une

nation :

" Apres avoir longtemps réOéchi ,

disait Bolivar, sur les articles délibP.–

rés par les cinquante · deux représen–

tants au congres général, je ne pu is

que féliciter ces honorables citoyens

de ce qu'ils veulent recourir, dans les

difficiles circonstances ou ils se trou–

vent, a la source de laquelle émanent

leurs pouvoirs. Rien

n'est

pTus con–

forme aux doctrines de la souveraineté

nationale que de consulter la nation

en masse sur les points qui doivent

lltre la base constituante de la liberté

des États, de I'autorité des lois, et du

pouvoir chargé

d~

. .-ies exécuter. Tous

les hommes indivIBuellement sont su–

jets

iJ

l'erreur et a la séduction; il n'en

est pas ainsi du peuple,

~ui

possede

au <legré le plus éminent la conscience

de ce qui peut faire son bien-etre et

assurer sa liberté. Son jugement est

sílr et sa volonté forte;

il

n'est pas

plus possible de le corrompre que de

l'intimider. J'ai déja éprouvé combien

le peuple est apte a

pren~re

de gran–

des résolutiOJlS; aussi j'ai

toujours

préféré son opinion a celle des sages.

Qu'on recoure done a l'opinion _du

peuple, ainsi 9ue cela est proposé, on

verra si les Jo1s ont recu l'assentiment

de tous et quel est le magistrat su–

prerne entre les mains de qui la na–

tion désire que je remette le pouvoir.

Je dois ajouter, avec la fraacbise la

plus absolue, que le besoin de dépo–

ser au plus tot l'autorité dont je suis

revetu, nr. me permet pas d'attendre

pour la convocation du congres l'épo–

que fixée par la loi; que, rappelé par le

cri de mes compatriotes , et désespé–

rant presque de retourner en Colom–

bie, j'ai le plus vif désir de voir le

congres du haut Pérou mettre un ter–

me aux 'relation!J ambigues, et je pu is

di re extraordinaires, qui existent en–

tre ces deux pays. Toutefois, je mets

de coté ces considérations pour ne

m'occuper que de l'intéret du Pérou,

intéret qui ne peut etre raisoanable–

ment sacrilié a celui d'un autre pays.

La situation de l'Amérique est telle,

que le sort de ses divers États est

étroitement

lié,

et qu'on ne peut ren–

dre .service a l'un sans rendre service

a J?autre. "

Cette réponse aux députés fut im–

médiatement suivie d'un décret qui

ordonnait un nouveau recensement

de la population péruvienne et la for–

mation de nouveaux colléges électo–

raux.

Ce fut a peu pres a cette époque que

le Libérateur rédigea une constitution

pour la république de Bolivie, consti–

tution qui fut adoptée par les repré–

sentants de ce pays, dans le courant

de mai

1826.

Un président

i:t

vie de–

vait etre nommé. Lé choix du congres

bolivien tomba sur le général Sucre,

qui accepta' a condition que ses pou–

voirs ne dureraient que deux ans, et

qu'on lui permettrait de garder aupres

de lui un corps de 2,000 Colombiens.

Soit amour- propre d'auteur, soit

arriere-pensée melee d'ambition, Bo–

livar désil'ait faire adopter le

code bo–

livie¡i

par la r épublique

di~

bas

~érou,

de telle

fa~on

que les deux Etats iussent

politjquement son Ollvrage, comme ils

l'étaient sous le napport de l'indépen–

dance. 11 se flattait que sa constitu–

tion serait favorablement accueillie par

la majorité de

la nation, et. il était

entretenu dans cette erreur par des

courtisans trop jaloux de lui ')Jlaire

pour lui révéler les répugnances du peu–

ple. TI ne savait pas que sa popularité

diminuait de jour en jour et que ses

désirs n'étaie1h plus des lois pour les

Péruviens. Le'Code bolivien était d'ail- -

leurs peu en harmonie, dans plusieurs

de ses dispositions

fondamentales ,

avec les principes professés, en toute

occasion, par son auteur. C'est ainsi

que, malgrJ! l'opinion plusieurs fois

émise par Bolivar su1· la nécessité de

renouveler périodiquement le pouvoir

exécutif, la constitution dont il s'agit

établissait un président a vie, et le

président pouvait désigner son succes–

seur . Ce n'était, évidemment, autre

chose qu'une monarchie élective avec

une espece d'hérédité testamentaire.

Que devenaient, des lors, les príncipes

démocratiqurs qui , suivant \es pa–

triotes péruviens, devaient présider