PÉROU ET BOLIVIE.
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refuser une mention pa\ticuliere aux
événements dont une partie de l'Amé–
rique du Sud
¡¡
été le tliéfitre dur ant
cette phase de on bistoire.
Nous trouvons , dans le voyage de
M. du Petit-Thouars autonr du monde,
un résume aussi clair que complet des
faits-auxquels nousfai sons ici allusion;
et nou
croyons ne pouvoir mieux
faire que de citer ce fragment tout
entier.
" Si le général Santa-Cru z , apres
la conquéte du Péro u , eú t remis le
pouvoir au général Orbegoso, vérita–
ble président de cette républiq11e, ou
que, par son inOuence, l'assemblée
législative eut été convoquée légale–
ment pour procéder
a
une no11 1•elle
él ection, il eüt acquis une plus grand e
renommée , des droi ts
iJ
la recorr nais–
sance du Pérou ; peut-étre au si eut-il
obtenu la cessi on du port d'A rica
a
la
Bolivie, ce sion de la pl us haute im–
portance pour les relations commer–
ciales et pour la pro&périté de ce tte
contrée. Mais, dans cette circon tance
cornme toujours , les événe111ents et
l'intéret privé l'ont emporté ur les ¡¡lus
sages résolutions. Le général
San~a
Crnz, frappé sans doute de la di vision
des esprits , de l'indifférence appa–
rente de peuples en matlere de $011·
vernement, ou , cédant peut-etre a de
funestes inspirati ons , a provoqué une
nouvelle di vision du territoire de l'ao-
- c.i errne vice-royauté du Pérou en troi&
Etats , pout les réunir en uite en un
seul corps pol itique sous la dénomi–
nation de
confédération pérou -boli–
vienne,
dont le protectorat, qu'il am–
bitionnait, lui fut offert p,ar les assem–
bl ées nationales de ces Etats et qu'il
s'empressa d'accepter.Cependant cette
nouvelle div(sion du Pérou ne satis–
faisait personne ; elle n'était que le
résultat d'insinuations calculées pour
servir l'ambition du général San ta–
Cruz , tout en donnant
a
cet~e
mani–
festation la forme d'un voou national,
ce qui ne flattait pas moins son amour–
prop,re que ses intéréts. La Boli vie se
regardait comme sacrifiee aux inté–
réts du Pérou et craignait de voir le
~iége
du gouvernement s'établir
a
,,
....
Lima ; elle craignait encore de perdre
sa 11ationa[ité et son importance po–
litique. L'Etat de Lima voyait avec
pei ne que le Cuzco en eut été séparé;
il se sentait humi lié par les derniers
événements et il
ouffrait avec peine
la prépondérance acquis.e'
a
ses dé–
pens, par la Boli vie. L'Etat de Cu zco
étai t le seul peu t-étre dont les intérets
ne fussent pa trop froissés;
a
raison
.des relati ons de commerce qui exis–
tent entre cette parti e du Pérou et la
'
Boli vie, ces relations ne pou rront que
gagner par une uniort pl us intime des
deux pays. Cependant la , comme dans
les autres parties de la con fédérati on,
un sentiment de mécontentement pa–
raissait dominer tou tes les classes de
la société et sembl ait prés¡il?er un ave–
nir or11geux
a
ce nouvel étaolissement
poli tiq ue.
" La quali té d'étrauger au Pérou
était d'ailleurs, pou r le géneral Santa–
Cruz, un obstacle pre que insurmon–
tabl e au succes de son éntreprise; llf
guerre déclarée par le Chili augmen–
tai t encore les embarras de sa posi–
tion.
" Pour ·faire mieux connaitre la si–
tuation des affaires,
il
notre arril•ée au
Pérou, et !'origine de Ja conféuéra–
tion, il est nécessaire de remonter
dans le passé jusqu'a
1
avénement du
général Orbegoso
a
la présid cnce. Ce
général , no rnmé président prov isoire
de la rép11blique par la convenlion
nat ionale réu ure
a
Lima au moi de
décernbre
1833,
eut
a
lutler, ues l'au–
rore de sou pouvoir, cont re la séui–
tion militai°re. Soutrnu , néa nmoins ,
par l'opi nion publique' il parvint
a
ressaisir les rénes du gou vern ement
et
a
rétablir l'au torité constituti on–
nelle. So rti triomphant des diflicultés
sou
lesquelles il croyait succornber ,
le ¡¡;énéral Orbegoso n'écouta que sa
reconnaissance pour l'ar111ée , et ou–
blia tout ce que le pays venait d'éprou–
ver de ma lheurs
par suite de la coupa–
ble ambition de
chP.fsde cette armée.
Loin uonc de l'affaiblir, ce qu'une
honne pol itique conseill ait, il l'aug–
menta au contraire , et
iJ
éleva aux
premiers grades des bommes dange-