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PÉROU ET BOLIVIE.

511

refuser une mention pa\ticuliere aux

événements dont une partie de l'Amé–

rique du Sud

¡¡

été le tliéfitre dur ant

cette phase de on bistoire.

Nous trouvons , dans le voyage de

M. du Petit-Thouars autonr du monde,

un résume aussi clair que complet des

faits-auxquels nousfai sons ici allusion;

et nou

croyons ne pouvoir mieux

faire que de citer ce fragment tout

entier.

" Si le général Santa-Cru z , apres

la conquéte du Péro u , eú t remis le

pouvoir au général Orbegoso, vérita–

ble président de cette républiq11e, ou

que, par son inOuence, l'assemblée

législative eut été convoquée légale–

ment pour procéder

a

une no11 1•elle

él ection, il eüt acquis une plus grand e

renommée , des droi ts

iJ

la recorr nais–

sance du Pérou ; peut-étre au si eut-il

obtenu la cessi on du port d'A rica

a

la

Bolivie, ce sion de la pl us haute im–

portance pour les relations commer–

ciales et pour la pro&périté de ce tte

contrée. Mais, dans cette circon tance

cornme toujours , les événe111ents et

l'intéret privé l'ont emporté ur les ¡¡lus

sages résolutions. Le général

San~a­

Crnz, frappé sans doute de la di vision

des esprits , de l'indifférence appa–

rente de peuples en matlere de $011·

vernement, ou , cédant peut-etre a de

funestes inspirati ons , a provoqué une

nouvelle di vision du territoire de l'ao-

- c.i errne vice-royauté du Pérou en troi&

Etats , pout les réunir en uite en un

seul corps pol itique sous la dénomi–

nation de

confédération pérou -boli–

vienne,

dont le protectorat, qu'il am–

bitionnait, lui fut offert p,ar les assem–

bl ées nationales de ces Etats et qu'il

s'empressa d'accepter.Cependant cette

nouvelle div(sion du Pérou ne satis–

faisait personne ; elle n'était que le

résultat d'insinuations calculées pour

servir l'ambition du général San ta–

Cruz , tout en donnant

a

cet~e

mani–

festation la forme d'un voou national,

ce qui ne flattait pas moins son amour–

prop,re que ses intéréts. La Boli vie se

regardait comme sacrifiee aux inté–

réts du Pérou et craignait de voir le

~iége

du gouvernement s'établir

a

,,

....

Lima ; elle craignait encore de perdre

sa 11ationa[ité et son importance po–

litique. L'Etat de Lima voyait avec

pei ne que le Cuzco en eut été séparé;

il se sentait humi lié par les derniers

événements et il

ouffrait avec peine

la prépondérance acquis.e'

a

ses dé–

pens, par la Boli vie. L'Etat de Cu zco

étai t le seul peu t-étre dont les intérets

ne fussent pa trop froissés;

a

raison

.des relati ons de commerce qui exis–

tent entre cette parti e du Pérou et la

'

Boli vie, ces relations ne pou rront que

gagner par une uniort pl us intime des

deux pays. Cependant la , comme dans

les autres parties de la con fédérati on,

un sentiment de mécontentement pa–

raissait dominer tou tes les classes de

la société et sembl ait prés¡il?er un ave–

nir or11geux

a

ce nouvel étaolissement

poli tiq ue.

" La quali té d'étrauger au Pérou

était d'ailleurs, pou r le géneral Santa–

Cruz, un obstacle pre que insurmon–

tabl e au succes de son éntreprise; llf

guerre déclarée par le Chili augmen–

tai t encore les embarras de sa posi–

tion.

" Pour ·faire mieux connaitre la si–

tuation des affaires,

il

notre arril•ée au

Pérou, et !'origine de Ja conféuéra–

tion, il est nécessaire de remonter

dans le passé jusqu'a

1

avénement du

général Orbegoso

a

la présid cnce. Ce

général , no rnmé président prov isoire

de la rép11blique par la convenlion

nat ionale réu ure

a

Lima au moi de

décernbre

1833,

eut

a

lutler, ues l'au–

rore de sou pouvoir, cont re la séui–

tion militai°re. Soutrnu , néa nmoins ,

par l'opi nion publique' il parvint

a

ressaisir les rénes du gou vern ement

et

a

rétablir l'au torité constituti on–

nelle. So rti triomphant des diflicultés

sou

lesquelles il croyait succornber ,

le ¡¡;énéral Orbegoso n'écouta que sa

reconnaissance pour l'ar111ée , et ou–

blia tout ce que le pays venait d'éprou–

ver de ma lheurs

par su

ite de la coupa–

ble ambition de

chP.fs

de cette armée.

Loin uonc de l'affaiblir, ce qu'une

honne pol itique conseill ait, il l'aug–

menta au contraire , et

iJ

éleva aux

premiers grades des bommes dange-