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512

L'UNIVERS.

reux par leur caractere turbulent et par

leur absence de foi politique. Parmi

ces derniers se trouvait en premiere

ligne Salaberry qui,

a

peine promu au

généralat, éleva ses regards jusqu'au

fauteuil de président. La faiblesse et

les irnprudences du général Orbegoso

mécontenterent l'armée; lesjournaux,

travaillés et publiés sous une inlluence

désorganisatrice , ébranlerent

l'opi–

nion , et le gouvernement, sans force,

devint la proie facile du premier am–

bitieux qui voulut s'en saisir. Sala–

berry se présenta; de l'intérieur du

fort de Callao, méconnaissant l'auto–

rité constitutionnelle du pays,

il

se

déclara chef supreme du Pérou. Toute

l'armée se rangea sous ses drapeaux,

et le général Orbegoso , abandonné

par les Péruviens, crut devoir appe–

ler

a

son aide le président de la Boli–

vie. La ville d'Aréquipa, la seconde

du Pérou par son importance, resta

seule fid ele; ce fut dans son sein que

s'organisa la défense , et ce fut contre

elle aussi que s dirigerent tous les

effürts de Salaberry. Le général Or–

begoso, en implorant da s sa détresse

l'assistance du président i:le la Bolivie,

ne voulait cependan point admettre

une intervention illimitée de la part

de cet auxiliaire;

il

désirait aroir un

allié et non un maitre. 11 voulait ·que

les troupes boliviennes fussent aux

ordres d'un généré\l péruvien. l\'lais le

géné¡.-al Santa-Cruz se refusa

a

des con–

ditions dont il savait mieux que per–

sonne calculer les conséquences ;

il

n'échappa point

a

son esprit fin et pré–

voyant qu'une fois le danger passé et

Salaberry vaincu , on pourrait lui ren–

dre ses troupes et le renvoyer

a

une

autre époque pour le dédommagement

stipulé ; il voulut done profiter de ses

avantages , et ne pouvant réussir avec

Orbegoso ,

il

traita avec Gamarra ,

s'obligea

a

lui fournir armes et argent,

et celui-ci s'engagea

de

son coté

a

pro–

clamer la fédération au Pérou. En ef–

fet, le général Gamarra, ex-président

de ce pays, sortant de son exi

1

en Bo–

li vie, se présenta aux forces péruvien–

nes réunies dans le sud de la républi- .

que

a

Puno et

ii.

Cuzco; ces troupes,

placées sous les ordres d'officiers qui,

anciennement, lui étaient dévoués.

se déclarerent en sa faveur et le

recon~

nurent comme chef. Aussitot qu'Or–

begoso, réduit dans Aréquipa

a

la si–

tu:ition la plus désespérée, fut instruit

des menées et des intelligences de

Santa-Cruz avec Gamarra , et de l'en–

trée de ce dernier sur le territoire

<l1,1

Pérou, il

fit

taire ses scrupules , et

plutót que de voir le pays entre les

mains de son plus cruel antagoniste,

il

accepta toutes les conditions de

Santa - Cruz et son intervention illi-

mitée.

.

" Par le traité du

15

juin

1835,

que

les deux présidents conel urea t alors ,

et en vertu duque] le général Santa–

Cruz intervint directement daos les

affaires du Pérou, il

füt

arreté qu'aUS ·

sitót la sédition apaisée et J'ordre ré–

tabli au Perou, la convocation de deux

assemblées consti tuantes aurai t lieu ;

que les députés des quatre départe–

ments du sud dll Pérou se réuniraient

a

Sicuani et ceux des quatre départe–

ments du nord

ir

f:Iuaura'

a

l'effet de

délibérer sur la forme d'une nouvelle

organisation politique et sur les bases

a

donner

a

ce nouvel état social pour

·en assurer l'existence; le général Santa–

Cruz, d'ailleurs, se rendit caution de

l'exécution des mesures qui seraient

arretées par ces assemblées.

«

Les Péruviens et les Boliviens se

réunirent done sous les ordres de San–

ta-Cruz pour réprimer la 1·ébellion et

pour que ce nouveau chef en recueillit

tous les avantages. ·Les victoires de

Janococha et de Socabaya, remportées

par lui sur les généraux Gamarra et

Salaberry, la délivrance de Lima, la

soumission des villes du Callao et de

Truxillo, amenée par le général Orbe–

goso, comprimerent la révolution et

permirent enfin le rétahlissement de

l'ordre et de la tranquillité. Ce fut dans

ces circonstances que se réunirent les

assemblées constituantes de Sicuani

et de Huaura, pour délibérer sur le

sort du pays. La premiere assemblée

décréta, le

17

mars

1836,

qu'a l'ave–

nir les départements d'Aréquipa, de

Cuzco, d'Ayacucho et de Puno,. for-