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PEROU' ET BOLIVIE.

401

cette se composait d'un petit caillou

supputations multipliées dont il paralt

pointu,fixé au hoqt d' un manche fendu

qu'ils se tiraient facilement ; reste

a

en deux. lis avaient des substances

savoir s'ils avaient une idée eles com–

qui provoquaient

a

la fois le vomisse-

binaisons de nombres qui forment la

ment et les évacuations alvines; mais

base de

l'arithmétique , considérée

1ls en usaient avec si peu de sagacité,

comme science.

gue l'administration de ce remede

lis cultivaient la poésie et meme

equivalait presque

a

un empoisonne-

l'art dramatique. Les amautas com–

ment et mettait le malade

a

deux

posaient eles comédies et des tragédies

doigts de .la mort. Les herboristes,

qu'on représentait, pendant les fétes

les hommes les plus instruits, et cer-

solennelles, devant le roí et les grands

taines vieilles femmes, quelque peu

personnages de

la cour. Les roles

sorcíeres, foisaient l'office de méde-

étaient remplis par des individus de la

cins. Quand les enfants

a

la mamelle

classe aristocratique, · et particuliere–

tombaient malades, on leur faisait ment par des füs de curacas. Le su–

boi re de l'urine, puis on les en frot-

jet des tragédies roulait d'ordinaire

tait par tout le corps, et on les en ve-

sur les exploits et la puissance des

loppait bien soigneusement dans leurs

Incas et des autres hommes illustres.

lange . En outre, quand on coupait le

Quanf. aux comédies, elles traitaient

cordon ombilical du nouveau-né, on

des cboses de la vie civile et meme do–

en lai sait un bout d'une certaine Ion-

mestique. Les acteurs qui s'étaient

gueur; lorsqu'il était tombé, on gar-

le mieux acquittés de leur tache, re–

dait ce reliquat tres-précieuaemént,

cevaient en récompense des joyanx et

pour le faire sucer

a

l'enfant quand il

d'autres objets précieux.

serait malade. lis appelaient le frisson

te rhythrnede leur poésie étaifvarié,

de la fievretiercec/méc/w, c'est·a-dire, mais régulier; Jlamour en était le su–

tremblement,

et la chaleur qui le sui-

jet habituel. Cependant ils

s'exer~aient

vait

1·uppa,

c'est~i:i-dire

brulure. Du

quelquefois sur les actions glorieuses

reste, ils ne paraissent pas avoi1· eu

de leurs sou erains et sllr les grands

In moindre idée de la circulation du

événerhents dont ils avaient conservé

sang.

la tradition. lis compo aient de petites

Garcilasso de la Véga assure qu'ils

pieces de vers dans

la forme des

étaient assez experts en topographie;

anciens

rondeau.~

espagnols. Le P.

il appuie cette assertion sur un plan Bias Valern, dans

ses

Mémoires, cite

en relief de la ville de Cuzco exécuté

un petit fra gment de poésie qui n'est

par les lndiens apres la conquete. Ce

pas sans charme. Le sujet est un mythe

' plan,

a

ce qu'il parait, reproduisait

populaire sur les météores, tels que

fidelement et au naturel les places,

le to11nerrr., la pluie, la grl!le et la

les rues, les carrefours, les édifices,

neige. Les Pérnviens croyaient que le

les ruisseaux, et meme les environs

créateur de toutos choses avait placé

de la ville. Mais cet exemple ne prouve

dans le ciel la filie tl'un roí, en lui

qu'unc chose : c'est que les Péruviens mettant

a

la main une cruche pleine

avaient un talent d'imitation assez re-

d'eau, pour qu'elle en répandit de

marquable; encore ne s'agit-il pas des

temps en temps le contenu sur la terre

anciens Péruviens, mais bien des in-

quand elle en aurait besoin; ils ajou–

digenes du temps de l'invasion.

taient que le frere de cette jeune filie

L'arithmétique leur était plus fami·

cassait quelquefois la cruche, et que

liere. Bien qu'ils ne s'aidassent pas de

le bruit qui en résultait produisait le

l'écrlture, ils pouvaient se livrer

a

des

tonnerre. Les hommes étant,

a

leurs

calculs assez compliqués au moyen de

yeux, plus méchants et plus farouches

leurs quipos. Nous avons dit que Ieurs

que les femmes, ils voulaient que le

cordons allaient ju qu'a cent mi lle; le

fracas et les explosions redoutables

grand nombre des fils et des nuances

de la foudre fussent l'ouvrage d'un

dont ils se composaient nécessitait des

bomme , tandis que la pluie, la grele

25•

Livtaison.

(PÉROU

B1'

BOLIVIB.)

26