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PÉROU ET BOLTVIE.

895

De distance en distance s'élevaient des

tambos

ou maga ins contenant des

approvisionnements de toute espece

pour l'Jnca et sa suite, quand

íl

voya–

geait. Ce cbemin, daos les partie

montueoses, était plus solidement

construit que dans les endroits plus

faciles; il en reste

m~me

des vesliges

assez bien conservés, malgré l'incurie

des Espngnols, qui n'oot fait le frais

d'aucune réparation. Quoi qu'il en soit,

et mal aré ce qu'il faut rabaltre de l'exa–

gération des historiens au ujel de la

fameuse ro ute des Incas, on doit re–

conna1tre, dan ces voies de commu–

nicalion , une preu

ve

des progres de

Ja nntion péruvienne dans les nrts

utiles.

i 1

bn

considere que dans tout

Je reste du nouveau monde, les indi–

genes ne paraissent pas mllme avoir

songé

a

faciliter par des routes les re–

lalions d'un district

a

.un autre; que

les Mexicains, peuple industrieux , en

avaient il peine eu l'idée; que les Eu–

ropéens eux-memes ont mis un temps

infini

a

perfectionner la construction

des chemins, et que des pays vois¡ns

de la France sont, en pJein dix-11eu–

vieme siecle, pre que privé.

®

routes

publiques, on copviendra qu

le Pé–

rou était, sous ce rap.nort, notal>le–

mcnt avancé.

En foit de voies el e communic:ition,

les chemins ne suffi aient pas.

11

fal–

Jait aussi inventer des moyen pou r

franchir les rivieres. D'ailleu rs

le

torrents c¡ui , en descend ant des mon–

taane , traver aient en vin!Tt endroits

ctiYfürents la route des Inca , ne com–

portaient, il cause ele leur impétuo ité,

aucune navigation réguli ere. Les Pé–

ruvicns , ne connais an t ni le y teme

de la voílte, ni le procédés que révele

la science de l'hydraulique, ni

les

-moyen

de travailler le bois et d'en

fairc de

charpente solides, ne pou–

vaient malheureusement construi1•e ele

ponts véritable· en bois ou en pi erre;

il

ne pouvaient mema en conrevoi r

l'idée.

Iais leur ima$ination suppléa

~

leur

i~norance.

Vo1ci comment ils

pan•inrcnt

a

unir le deux ri vcs eles

cours d'ean qu'ils avaieot

a

traver er

fréquemmeot : avec de l'osier et des

Jianes ils fabriquaient des clbles ex–

tremement forts ; six de ces cables

étaient tendus d'un bord il l'autre et

solidement fixés

a

chaque extrémité; -

puis on les réunissait au moyen d'au–

tres corde plus petites, assez rappro–

chées pour former une espece de filet;

on recouvrait le tout de branches d'ar–

bres et ensuite de terre, que l'on bat–

tait pour en faire une surface dure et

unie. Ce.tte derniere opération faite,

le pont était terminé

J

et l'on pouvait

le passer en toule securité. A la vue

de ces pa- erelles tendues par leur pro–

pre poids, agilées par le vent, ou da ns

un halancement continuel ca11sé par

le mouvements de

la per onne qui

les ti¡¿¡vere, les Espagnols furent d'a–

bord effrayés; mais ils

s'y

habituerent

bientot, et reconnurent que c'étai t fe

meill eur moyen de communication

a

travers des torrents qui auraient in–

failliblement emporté les plus solides

popts de pierre ou de bois. Du reste,

ces ponts de lianes sont quelquefois

as5ez lavges pour que les mules y puis–

sent passer toutes chargées.Nous avons

parlé précédemment de autres moyens

de traver er les rivieres du Pérou;

nous avon

décrit les radeaux et les

espece de barques que construisaient

les Indiens pour naviguer sur les tor- ·

rents et sur lamer. Nous n'en dirons

pas davantage sur ce sujr-t.

L'imagination et l'habileté des Pé–

ruviens s'étaient aus

i

exercées dans

d'autres branches d'indu trie et de

travail : ils cultivaient avec un certain

succes les arts qu'on peut appeler

4e

luxe. Ju tes appréciateurs de la va–

leur de l'or et de !'argent, ils ex ploi–

taient avec frui t, quoique par des

procédé défrct11Pux, les rirhe es mi–

nérale de leur tenitoire.

lis

recuei l–

laien t l'or comme le

l\lex icai n , c'e. t–

il-dire dans le lit dr

rivieres ou en

lavant le

terres qui le contenaient.

II

employaien t des moyens plus in–

génieu-x pour se procurer de l'argent :

ne sachan t

píls

pl'nrtrcr profondément

dans le so l pour extraire de ses en–

lrailles lrs riche ses qu'elle recélaient,

ils ouvraient des ca1

1

ernes sur

les

bords escarpés des torrents et sur les