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894

L'UNIVERS.

tres-arriérés dans l'art de la construc–

tion , et qu'il étaient obligés de sup–

pléer au génie de l'jnvention par une

extréme patience. Aucune des pierres

de tinées a un grand bAtiment ne re–

cevait une forme particuliere ou sem–

blable

a

celle des autres, dans le but de

Ja rendre plus facile

iJ

placer et

a

con–

solider;

il~

les prenaient telles qu'elles

tombaient des montagnes ou qu'elles

sortaient des carrieres; les unes étaient

carrées, les autre1; triangulaires, celles–

ci sphéríques , celles-la polygonales. Il

fallait done qu'ils s'évertuassent

a

les

réunir de telle

fa~on

que les angles de

l' une répondissent aux enfoncements

de l'autre, et que le tout formilt un

ensemble parfaitement homogene. lis

auraient pu s'épargner tant de soins

et de peines en

é~alisant

les surfaces

de leurs blocs,

a

l'aide de leurs haches

de cuivre ou de silex, ou par le frotte–

ment, et en juxtapo ant ensuite leurs

matéri áux. ;\lai Hs préféra ient procé–

der autrPment, comme l'attP te Ja vue

des monument d n

le ruines exi -

tent encare ; il e

t

probabl e qu il

s'y

déterminaient par cette considération,

tres-juste

a

coup sar' que n'ayant ni

mortier ni ciment, leurs murs serai ent

bien plus solides étant con truit de

pierres inégales mai

parfaitement

Jointes et s'équilibrant les unes avec

le$ autres, que s'ils étaient formés de

blocs carrés, placés cote

a

COtP.

' ou

superposés sans lien d'aucune espece.

Du reste, d'apres la Condamine, on

voit dans les ruines d'Atun Cannar des

as ises exactement paralleles et de hau–

teur égale, ce qui indique un progres

et par conséquent une origine plus

récente. Il est probable que ces édifi–

ces furent construits de cette

fa~on

a

l'aide d'uu ciment quelconque; ce qui

justilierait l'opinion de

!\<l.

Stevenson

ur l'argile dont, suivant lui, les Pé–

ruviens se servaient pour joindre leurs

bloc de piérre.

Les Péruviens n'avaient pas fait de

grands progres dans la sculpture , si

l'on en juge par leurs statue , qui tou–

tes ont les membres attachés a11 corps.

l\la is ceux de leurs va es qu'on a re–

trouvés dans les rumes ou dans les

tombeaux , feraient penser

le

C!>n –

traire.

n

On s'étonne, dit

l.

d'Orbi–

gnv ('), de trouver dan ce

a e des

figures qui annoncent !'entente du de -

sin, un degré réellemcnt extraordi–

naire de vérité, de perfection , de

fi–

nes e, dans les traits.

»

Parmi les plus beaux ouvrag<'s des

Incas, il faut cite.r en premiere licrne

les deux grandes routes de Cuz o

a

Quito. Ces routes avaient plus de cinq

cents lieues de long; !'une tra\•er ait

les parties intérieures et montagneu es

du Pérou, l'autre le plaines qui s'é–

tendent le long de l'Océan. Si l'on en

croyait les premiers historiens de ce

pay , on serait tenté de suppo er que

les Péruviens étaient aussi habiles que

les Romains dans l'art de la con truc–

tion des routes. l\lais les assertions de

ces écrivains sonl évidemment exa-

9érée

, et leur enthousiasme

'est

echauffé

a

peu de frai : cfans un pa¡•s

ou

il

n'exlstait d'autre animal domes–

tique que Je lama, qui n'était pa mcme

employ con1me bcte de tra1L , et qui

11e peut pol"ter que des chargcs légeres,

dan un pay ou, d'aill ur , les che–

n1in

niontueu

n'étaient fréqu en.lés

que par les homme , on n'ava1t cer–

tainement pas pu perfeclionner le sys–

teme de

voies de comrnuoication.

Les chemins du Pérou, d'apres Cieca

de Léon, o'avaient que quinze pieds

de largeur , et dans nombre d'en–

droits il étaient

i peu solides, qu'on

ne peut retrouver leur direction.

11

est done impossible de les comparcr

a

ces admirables voies romaines dont

les restes exístent encare , parfaite–

ment intacts , dans l'ancien e111pire

des César . •n outre , da11s les parties

bas es, les Péruvien s'étaient conten–

tés de planter des arbrf!S ou de poser

des borne qui

~uidaient

suffisamment

le voxai;eur.

JI

était moin

aisé de

trava1ll er dans les montagnrs; cepen–

dant on avait aplani quelques hau–

teurs, comblé des vall ons, nivelé le

sol dans certains endroits par trop

raboteux; pour consen•er le

ro11te ,

on les avait bordees de bancs de gazou.

(')

L'Homme

am.lricai11,

t.

I,

p.

288.