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L'UNIVERS.

Comme nous l'avons déja fait ob–

server, Ja peine de mort éLai t prodi–

guée; sympt<ime infaillible de barbarie

et de despotisrne. On tuait, mais on

ne confisquait pas les biens du con–

damné; on ne lui iníligeait mcme pas

d'amende. Le législateur avait voulu

que le coupable füt tout simplement

retranché du nombre des vivants. La

peine capitale était décrétée contre le

juge qui dérogeait au texte de la loi,

et l'interprétait autrement qu'elle ne

devait l'étre; c'était, comme on voit,

un régime de terreur. Si l'on en croit

Je historiens, les habitants du Pérou,

intimidés par une légi lation si me–

na~ante

, s'abstenaient de tout ce qui

j)OUVai t l'BSSembler

U

UD

délit

1

et de–

V~llaient

''ertueux par crainte du sup–

plice.

11

est permis de douter de cette

assertion. Ce qu'il y a de certain, toute–

fois , c'est que les Péruviens, eer–

suadés gue leurs fautes particulieres

étaient autant d'offenses directes

a

Ja divinité et attiraient sur 1 r pu–

blique

l

ne o e

a

.

ª\1

ités, pous–

saient le cru wl

jus

'lJ

e dénoncer

eux-memes eh pleinc pi ce publique,

et jusqu'ú dem nder la nort a¡ res

'!!'–

tre con ess ·

otrpable •

n

P.

·é once

d'un pa ei l füi ,

011

con ien ra que le

Incas ava(entété fort heure x <l'avoir

affaire

a

un

peupl~

aussi débonnaire

et aussi crédule que les indigenes du

Pérou.

. II n'y avait point appel d'un tribu–

nal

a

UD

autre : le juge pronongait en

derni er re sort, car

il

était censé aus i

infaillible qu'inilexible

sur

l'appli–

cation de la

loi; seulement il ren–

duit cornpte

a

son upéri eur de causes

daos Jesquelles il a11ait été appelé

a

ju–

ger. C'était Je seul contrOle que les ma–

gi trats

exer~assent

les un

ur les

autres. L'lnca receva it de temps en

temps la statistique judiciaire des pro ·

"inces au moyen de quipos, qm lui

appreuaient le nombre de crimes pu–

ni dans cbaque localité.

L s Péruvieus avaieut, comme les

Romain

, leur· loi municipale et leur

loi agraire , comme on Je verra un peu

plus Jo in . La

lol

commune

était celle

qui ordonnait aux· Indieos valides de

travailler aux ouvragc

publics, par

exemple, d'aider

a

btltir le

temples ,

a

con truire de ponts et

a

ré1>arcr les

chemins. 11 paralt que la construction

des demeures des rois et des grands

de l'empire, ain i que le lobourag de

leurs terres, étaient dé ignés dnns cette

loi comme travaux publics, et, pnr con·

séquent, obligatoires pour les ujets.

C'est un nouveau trait caractéristique

du despoti me du gouvernement des

Incas. Une autre Joi,

nommécji·ater–

nelle,

enjoignai t aux citoyens de se

préter une mntuelle assistance, et saos

aucun snlaire, pour labourer la terre,

semer, faire la récolte, batir et r

éparer

les mai ons. Cette di po ition

l~

i.la

­

th•e était minemment propre

11

velopper un de plus nobles sentiments

du coour humain, la fraternité. Une

ordonnance impériale réglait l'ord re

du travail de cbaque fornille ou de

chaque tribu, quand

il

'agi sait de

quelque entrepri e d'inttlrtlt public. On

vbqlait

lJUe

les eseauadcs de travail–

'qur~

e

~J

V(l

(lllt

tour

a

tour , el

que chacun ne ri:I que la tache qui luí

était dev lu .

ne loi somptuaire dé–

terlnioait le dépen es ordmair s des

'famille et pro crivai t l' usage de l'ot,

de l'ar ent et des pierreries sur les

' 'etement . Cette mllme loi retranchait

toutes superlluités des repas ; elle or–

donnait que les bobitants des villes

mangeassent en commun deux ou trois

fois par mois devant leurs curacas,

sans doute afio d'entretenir ce senti–

ment de fraternité que les Incas te–

naieut

a

dé1•elopper dans le coour de

leurs su.¡"ets; peul. etre aussi pour

obliger es hommes laborieux

a

se

dela

cr par le plai ir de ces réu–

nions périodiques. Les hommes en

bonne santé de1

1

aient au

i s'exer–

cer de tem ps en temps

a

des jeux mi–

litaires, pour se maintenir en bonne

santé et s'habituer aux

idées belli–

queuses.

ne loi particuliere ordon–

nait que les aveu les , les muet , le

boiteux , le estropiés, les malades ,

les

ieillards , eo un mot, ·yue tous

ceux qui, par suite d'une 1nfirmité

quelconque ou de leur 3 e, ne pou–

vaient labourer Jeurs terres , ni se