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PEROU ET BOLIVIE.

385

La chasse était un des passe-temps

des Péruviens. lis faisaient de temps

a

autre de grandes battues auxguelles

prenaieot part, alternativement, les

habitants de toutes les provinces. Gar–

cilasso de la Véga et

Au~ustin

de Za–

rate ont donné les détails de ces ré–

jouissances. Voici comment

M.

d'Or–

bigny les a résumés :

«

Du temps des

Incas, tous les quatre ans, une chasse

rrglée était faite daos chaque cantan,

et lcur territoire, divisé en quatrc

partíes, leur donnait une belle battue

tous les ans. Cette chasse, nommée

cltacu

(~),

se fai ait par tous les hom–

mes d'unc province, toujours réunis

au nombre de plusieurs milliers. lis

marchaient

(111

file daos une dircction

donn éc¡, embra saut une surface im–

mcnse de la plai ne et de la montagne,

poussaicnt le gibier dcvant eux , puis

formaient un vaste cercle qu'ils res–

serraient de plus en plu , afin de con–

centrer tout ce qui s'y trouvait; ils

tu aient ensui te tous les animaux mal–

faisants, le surplu de$ p1&les µropres

a

la reprod uction chez les ce11fs, les

guanacos et les vigognes, ¡mis ton–

daient toutes les femelfes de ces dcr–

nieres e peces et les rendnten t a la

li–

berté. On faisait In réparti tion des

blitcs tuées et de la lai ne au:1. plébéi ns.

Les Incas et leurs fnmilles se réser–

vaient, comme flls du soleil, toute la

laine des vigognes destinée

a

leur con·

fectionner des vilten1ents, et dans cha–

que provincc on conscrvait, au moyen

des quipos, le compte ele ces animaux

sauvagrs , par seAc et par especes,

afin de connu1tre les ressources de l'É·

tat. A l'arrivée des Espagnols, les

chasseurs trouverent beaucoup

a

faire,

et, en peu de temps, ils en tuerent

tant, c¡u'aujourd'hui on ne vbit pres–

que plus do cerfs. On ne trouve main–

tcnant de guanacos que sur quelques

poiots des Andes orientales , et les

vigognos sont ossez rarcs. A !'imita-

tion des Incas, les Espagnols , et ac–

tuellement les spéculateurs , ont fait

et foot encore une chasse plus facile,

a

laquelle

ils

emploient beaucoup d'in–

digeoes. lis tracent un vaste cercle

avec de petits pieux fichés en terre de

distance en distance et auxquels ils at–

tachent '

a

un demi-metre au-dessus

du sol • un

fil

de laine' de maniere

a

former une eoceiote dont l'entrée pré–

sente un vaste entonnoir formé de fils.

Beaucoup d'Indiens poursuivent les

vigognes dans la direction de J'em–

bouchure , puis les forcent d'y entrer

en se pressant derriere elles. Les pau–

vres animaux sont si tiroides qu'ils ne

franchissent pas cette faible barriere ,

et se laissent tuer plutdt que de cber–

cberá rompre le

fil

ou de sauter par–

dessus; mais si parmi les vigognes

il

se rcncon tre un guanaco, celui-ci, plus

hardi, force la barriere, et les vigo–

gnes le sui vent rapidement; aussi a-t-011

le

plus grand soin

de

tuer

a

coups de

fusil ou de chasser les gua nacos, dont

Ja

présenoe détntirnit l'espoir duchas–

seur. •

Les amusements et les réjouissances

des )?éruviens ne se bornaient pas aux

festins solennels dont nous

avons

parlé. La danse était du nombre, et

ces Jndiens paraisseot l'avoir beaucoup

aimée. Cbague provioce avait sa danse

particuliere qui ne variait pas plus

que les pas et le rbytbme adoptés par

leurs ancetres. Quand les Incas se don–

naieot le plaisir de la danse, ils s'y li–

vraient avec une gravité caractéristi–

que : au lieu de faire des sauts et des

gestes comme les autres acteurs de

ces scrnes joyeuses, ils clansaient d'un

air majestueux et compassé. Les hom–

mes étaient seuls aclmis

a

ces réunions

de cour. Tous les dan eurs se teoaient

par la main et sembbient ainsi former

une chaioe. Dans les circons tances so–

lennelles, on comptait dans ces bals

impériau.x jusqu'a trois cents person–

nages de baut rang; tous dansaient

a

(') C'est

de ce

mot,

qui

,eut

dire

cerclc,

une Certaine distance du souverain,

encaintc,

qu'est venu

Je

mot

espagnol

chaco,

par respect pour la maje té de la cou–

désignant un lieu cultivé et cn touré, et

Je

ron ne. Le premier qui menait la danse

Dom

du

ff"ªllll

chaco,

ompris cnlrc Cor-

partai t en mesure et les autres le su i.

ricntoJS

et

Tneumnn.

vnient

¡

ils s'avaogaie

1

nt de cette

fa~on,

25°

Livraison.

(P.ÉROU ET IlOLIVIE. )

25