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PÉROU ET BOLIVIE.

887í

adopter leur cbant national pour cé–

lébrer leur propre Dieu.

INSTITUTIO S DU PÉROU.

Examinons maintenant les institu–

tiohs des Péruviens, et con tatons les

résultats qu'elles produisirent.

Nous avons déja dit quellc était la

forme du gouvernement, sur quelle

ha e il s'appuyait, quel en était le ca–

ractere et la tendance. Le

lois et les

in titution

decrétécs par

les Incas

partici paient de la nature

a

la fois pa–

tcrnelle et despotique de ce pouvolr.

L'empire avait té divisé en quatre

parties appelérs

Tahuantinsuyu,

c'est–

a-dire les qu atre parties du monde.

On avait suivi dans cette dívi sion la

po itioo de quatre points cardinaux.

La vi lle de Cuzco éta it comrne le centre

tlu monde péruvieo.

ll

fautremarquer,

du reste, que da ns la langue particu–

liére aux Inca ,

Cuzco

signifiait

nom–

bril

de

la !erre.

«

Or, dit Garcilasso,

le Pérou est long et étroit comme le

corps humain, et Cuzco en fait presgue

le milieu. " La partie qui reg?rde le

levant était appelée

A itisuyu,

a cause

du pays des Antis qui était situé du

meme cote' et c'est par le meme mo–

tif qu'ils nommuient Anti (d'ou l'on

a fait

Andes)

l'immen e cha1ne de

montagnes qui s' 'leve dans la partie

orientale du Pérou. La zon o cid n–

tale portait la dénomioation de

Oun–

tinsuyu;

la régi on du nord, celle de

e

hinchasuyu;

et la partie sud ' celle

de

Collasuyu.

La population de tout

ce vaste empire étai t enregistrée par

décuries, c'est-a-dire dix par dix, avec

un chef ou décurion pour les comman–

der. Cin9 décuries reconnoissaient un

chefgéneral , qui ovait ain i cinquante

hornmes sous ses ordres. Deux comra–

gnie de cinquante hommes étnient réu–

nies sous le comrnandement d'un seul

capituine. Cinq détochements de cent

hommes obéissaient

a

un outre chef;

en fin, deu

bri~ade

de cinq cents hom–

me étaicnt placée · ou l'autol'ité d'un

général; et ain i d suite de rnille en

mill e. Cette or¡;ani 'ation avait l'a1·an–

tage d'ótablir une certoine olidari té

entre les citoyens, tl e les rapprocher,

'

,.

de les maintenir dans une salntaire

union , et aussi d'assurer au pays une

rnasse compacte de défenseurs.

Du reste, ce systeme d'association

avait principalement pour but de ga–

rantir bonne et prompte justice aux

citoyens et de maintenir l'ordre public

dans le royaume. Ea effe.t, d'une part,

les décurions étaient chargés tle faire

coonaltre aux gouverneurs ou au sou–

verain les besoins et les doléances de

leurs subordonné . D'autre part , ils

exer~aient

uné espéce de ministere pu–

blic, ca r ils devaient dénoncer les

moindres fautes des membres de leur

brigade, et merne se porter personnel–

lement accusateurs. La justice était

somrnaire etdébarrassée de toute forme

qui aurai t pu entrainer des frais trop

coo~dérables.

Tout chef de compagnie

qui éta it convainru d'avoir négligé les

intéréts de ses subalternes, de n'avoir

pas appuyé ses justes réclamatíons au–

pres de l'autorité, ou de s'etre preté

a

de coupables intrigues au détriment

d'un conoitoyen

1

était séverement

puni. D' un atitre coté, si le chef de

brigade tardait

a

poursuivre ou a dé–

noncer un crime commis par un mem–

bre de sa décnrie, il était cblltié dou–

blement, d'abord pour n'avoir pas fait

son devoir, ensuite pqur avoir partagé

par sa négligence la responsabilité du

délit. On comprend

a

quels abus de–

vait conduire un pareil system':l de po–

lice. 11 habituait les citoyens

a

se dé–

noncer les uns les autres; et comme

les rnoindres fautes étaient presque

toujours punies de mort, ou tout au

moins du fouet et du bannissement,

les cheC , pour complaire a l'autorité

supérieure et éviter un chiltiment ter–

rible, outre-passaient nécessairement

leurs devoirs et fai aient plutot trop

que pas assez. La loi péruvienne pous–

s:i it l'ab urdité ju qu'i:I vouloir que le

pere de fomille

fOt

séverement puní

pour les écarts tle jeunesse que se per–

rnettait son

til .

11

devait en résulter

une tyrannie odieuse des peres envers

leurs enfouts, tyrannie qui produisait

assurérnent un effet tout contraire

a

celui qu'en avait attendu le législa–

teur.

~ó.