GUATEMALA.
s1¡¡
ccntrale. Or tout le pnys interrnédiaire
est aujourd'hui habité pat· des tribus
d'lnd iens parlant des langues diffé–
rerltes, et ne se comprenant pas entre
elles. Cependant tout donne lieu de
croire que r.ette cont rée a été autrefois.
oc.cupé!\ par une seule et meme race,
parlant une seule et mérne tangue, ou,
du moill's, e servant des rnernes ca·
racteres d'écriture. Quelles révolutions
ont pu changer
a
ce point la face de
ce pays, tout en y laissant subsistet'
des peuplades indigenes?
II n'y a aucune trace d'rscalier com–
muniquant du rez -de-chau sée au pre–
mier étage de l'éclifice qui nous oc–
cupe, et l'on ne parvi ent aux pieces
supérieures qu'en
gr~rnpant
aux arbres
dont
les
branches couvrent le rnonu–
ment. Le toit est incliné, et les revers
sont couverts d'ornements en stuc,
malheureusement trop rl étériorés par
les pluies et par les envahissements de
la végétaliou pour pouvoir etre ob–
servés et dessinés; to11tefois on peut
juger, par ce qui en reste, que lorsqQe
ces ornements étaient en'tiers et 1eye–
tus de couleurs éclat:mte , ils devatent
offrir un aspect aussi impo ant que
gracieux. Sur le sommet da l'é ifice
régnait. comme nous l'avon
indiqué,
une galerie
de
petits pi1iers ayant dix–
huit pouces de haut et douze
d't~pais
seur, faits de pierres scellées avec du
mortier, et enduites de stuc. Une
couche de pi erres pfates faisant 5aillie
couronn¡¡it cette esper,e de balustrade,
qui devait etre d'un effct mervei ll eux.
11 est inutile ele di re que la destina–
tion de ce monument est aussi énig–
mat1que que celle du vaste édilice clé–
crit dons les p1.1grs précédrntes. L'ls
Indie11s dePalenqué croi ent que o'éta it
une école, et l'a p11ell en t ainsi; d'autres
persono r.s, apres avoir risité
ce.
loca–
ljtés, préte ndrn t qóe ce devait iltre le
palai de justice. Nous ne prononce–
rons pa , on le pense bien , entre ces
deux opinions.
A
u pied de la pyramide, et en face
de cct étlilicc, cou le un ruisseau qui
alimente un aqueduc construit pres du
palai . Si
1'011
traverse ce torren t,
on nrrive
a
un e terrasse
tl'environ
soixante piods d'élévation en pente.
Sur l'espl anade qui s'étend au som–
met, et qui n'a pas moins de cent dix
pieds rle longueur, on voit une autre
constructlon pyramidale,
ruinée et
dévorée par la
vé~étation:
elle a cent
trente-quatre pieds de hauteur, et
supporte un éd ifice caché, comme le
précédent, par les arbres qui ombra–
gent ses débris.
Ce bfitiment a cinquante pieds de
fo~ad&,
et trente et un de profondeor.
Trois ouvertu:·es y donn ent acces.
Tout le rleYa nt était autrefois couyert
d'ornements en sluc. Les deux piliers
extérieurs offrent eles hiéroglyphes;
un de ceux situés
a
l'intérieur s'est
écroulé; l'autre porte une figure en
bas-relief presque
entiilrement dé·
truite. Le monument est divisé, comma
l'autre, en deux cou loirs paralleles,
avec des plafo11ds également en poin1e,
et un pavé de pi erres canees qui porte
les traces des breches qu'y a prati·
quées le capitaine Del Rio. C'est dans
une s¡¡lle ele cet édiflce que se trouve
ce fomeux bns-relicf de la croix, qui a
fourni matiere
a
t¡¡nt d'étranges clis–
sertations. Ce tableau avait originai–
i·ement dix pieds huit pouces de lar·
geur, et six pieds qu atre pouces dt
hauteL1r; i1éta it formé pnrtrois pierres
juxtaposées. La pi erre qui occupe
la
gauche en face du spectateur est en–
core en pl ace ; celle du mili eu a été
enlevée par un curieux qui voulai t
l'emporter, mais qui a été obligé de la
la isser sur le bord du ruisseau dont il
a été questio11; c'est lil qu'elle g1 t ac–
tuellcmen t, exposée
a
l'humidité et
aux inj11res de l'air. Le fragment de
droite est rnalheureusement
a
peu pres
détruit ; plusieu rs morceaux ont dis–
paru; mais d'apres ceux qu'on a re–
trouvés devant le monument,
il
n'est
pas rlouteux que cette partie du bas–
reli ef Yie cont111t des lignes d'hiéro–
glyphes correspondant
a
cell es qu'on
remarque dans le fra g111ent de gauc!Je.
l\lalgré cette dispersion des parlies
intéressa11 tes de ce tablea n, on a pu le
rétablir au complot sur le papier. Le
dessin que nous en don11011s dans ce
voJume ne reprodu it
~ue
lí;l$
cl~u¡¡