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L'UNIVERS.

Au milieu de ce spectacle de destruc–

tion, nous faisions un retour vers le

passé; nous faisions disparaitre en

1magination la 1•aste foret qui dévore

ces vestiges respectables; nous recons–

truisions par la pensée chaque édilice,

avec ses terrasses, ses pyramides, ses

ornements sculptés et pPints, ses pro–

port ions hardies; nous ressuscitions

les personnages qui nous regard aient

tristement du milieu de leurs enca–

dremcnts; nous nous les représentions

parés de riches costu111es

rehau ssés

par l'éclat des couleurs , coiffés de

grucieuses aigrettes ; il nous se111blait

qu'ils gravissaient les terrasses du pa·

Jais et les degrés des templ es; ces évo–

catioas fantastiques réalisaient pour

nous les plus brillantes créations des

poetes orientaux. Dans le roman de

l'human ité, ri t:n ne m'a plus vivement

ému que le spectacle de cette cité, au–

trefois vaste et splendide, aujourd'hui

bouleversée, saccagee , silencieuse,

trouvée par hasard, COUl'erte d'une vé–

gétation absorbante, et n'ayant pas

meme conservé son

110111,

aussi in–

connu que son histoire; triste et so–

Jennel exemple des révolutioils de ce

monde!,,

Nous ne quitterons pas la province

de Chiapas sans mentionner une autre

enccinte ruinée decouverte dans le

voisinage d"Or.o:iingo. Mais

la des–

_cription de ces re tes d'une grande

vilic nous entrainerait trop loin. Bor–

nons-11ous

a

dire qu'on

y

retnarque des

édifices grandioses assis sur des pyra–

mides

él ~ vées,

et re11fermant des détails

de sculpture analogues

a

ceux qu'on

observe

a

Palenqué, rnais beaucoup

moi11s intéressa11ts.

Quunt

a

l'antiquité et au cnractere

particulier des ruines du Chiapas, nous

revienclrons sur rette

que~tioo

apres

avoir fait connaitre

a

nos

lecteurs

l'ancienne cité d'Uxmal, qui ne doit

pas etre mise

a

pnrt ¡Jans !'examen de

ce curieux probleme.

RUINES DU YUCATAN.

La province de Yucatan forme, corn–

me on sait, un e péninsu le qui se dPtache

hard iment clu sol de l'empire mexicain,

et s'avance , au milieu de la mer des

Antillcs, dans une direction nord-cst

et nord. Cette portion de terre, c¡_ui ac–

cidente d'une

fa~on

si

~inguliere

la

région centrale de

J'

Amérique, a vi–

vement excité l'attention des géologues

et des érudits qui font de Ja géogra–

phie physique leur étude spéciale. En

considérant !'ensemble des continents

et des mers, on a remarqué que toutes

les grandes protubérances et tous les

grands enfoncements ont lieu dans un

seos norcl et sud. Cette observation

est surtout juste pour les péninsules:

en effet, I'Amérique mérid ionale, l'A–

frique, l'Hindoustan, l'Indo-Chine, la

Corée, le Kamtchatka, la Scanclinal'ie,

la Turqnie, l'Italie, l' Espagne avec le

Portuga l , le Groenland, l'Acadie, les

:Florides, Alachka, la Californie, pré–

sentent au nord l'isthme qui les unit

au continent, et a11 n1idi la pointe qui

les term in e. On ne peut citer que deux

exccptions marquantes : le

.1

utland et

le Yucatan . Mais, en étudiant la na–

ture du sol de ces deux grand es pres–

qu'iles, on a constaté que l'une et l'au–

tre consistent prnsque entieremen t en

tenes d'alluvion. L'exception n'est

done qu'apparrnte, et ne contredit en

aucune mnniere le caractere général

du

ph~no111ene

que nous venons de

rappeler. Quoi qu'il en soit, la pénin–

sule de Yucatan constitue un des

tra its physiques les plus frappants du

continent américain.

Au point de vue historique et ar–

chéologique, cette péninsule n'est pas

moins intéressante, car elle est, pour

ainsi di re, jonchée de ruines. Partout,

da ns cette partiede l'Amérique, la poé

7

-

sie des souvenirs parle

a

l'imagination

du voyageur. l\lalheureusement, ces

curieux débris n'ont été que partielle–

ment examinés, 'ce qui explique suffi–

samment l'inrertitude ou

1'011

est en–

core sur la filiation, les arts et les re–

ligions de ces peuples éteints. Nul

doute qu'une exploration complete de

Ja prov ince de Yucata!I, au point de

vue de la science et des art.s, n'amenilt

des résultats positifs. Mais, en atten–

dant, on en est réduit sur une foule

de points de l'bi toire des anciens Yu-