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322

L'UNIVERS.

Les Itzaexes étaient le peuple le plus

saoguinaire de ces contrées ; or, le

seul téocali , ou temBJe

ii

sacrifices,

qui, suivant M. Waldeck, existe dans

tout le Yucatan, se trouve parmi les

ruines qui nous occupent.

La seconde considératioo nous pa–

ra!t la plus sérieuse. Toutefois , elle

n'est pas assez puissante pour autori–

ser un jugement qui , vu l'absence de

docurne'nts certains, nous sernble quel·

11uc

peu aventuré. Nous.croyons-donc,

malgré l'autorité du savant voyageur,

devoir contin'uer le norn d'Uxrnal aux

ruiri es dont nous allous parler.

L'aspect de&

ruines d'Uxrnal est

Leaucoup plus imposant que celui des

restes de Palenque. D'abord les monu–

rnents ont des dimeosions beaucoup

plus grantles; ensuite le soin qu'on a

pris <fe les débarrasser tout autour et

dans un rayon assez étendu, des arbres

qui an n'lasquaient autrefeis la vue,

permet au voyageur d'en embrasser

d'un regard !'ensemble majestueux;

ll en résulte une impression de sur–

prise d'autant plus vive qu'on ne s''at·

teod pas

a

une perspective aussi.

dé~

gagée1

·

Nous commencerons, saos -

pr~am­

bule, par la description du monument

qui, aurant par sa situation que par

la hardiesse de ses proportions, fixe

tout d'abord et irrésistibJement J'at·

_ tention de J'eKplorateur.

C'est un édifice assis su·r une éléva–

tion artificielle de fol'me oblongue et

arrondie aux de\lx extrémités; Ja base

de la pyramide a dt'ux cent quarante

pieds de long et cent vingt de lar–

geur; elle esi entourée d'un revllte–

'ment de pierres carrées. Une rangée

de marches a'bruptes conduit

a

une

plate-forme en pierre, large de quatre

pieds et demi' et qui regne tout le

l~ng_

de la eonstruotion pyramidale. H

n existe pas de porte au centre de l'é–

i.lifice, mais

a

chaq_ue extrémité, une

ouverture conduit a une piece de dix–

huit pieds Ele long sur neuf de profon–

deur; entre les deux salles, on en

trouve une troisieme de memes dimen-

. sions. Tout le monument est construit

en pierre;

a

l'intérieur, les murs sont

remarquablement polis; au dehors, on

observe au-dessus de Ja porte une cQr·

niche parfaitement trav¡¡illée' et,

a

partir de cette corniche jusqu'au som–

met du 1:>4iiment, toutes les faces du

temple sont couvert¡!s d'ornemeots

aussi riches que compliqués, et formant

une espeqe d'arabesque. Le style et le

caractere de ces sculptures <jifferent

complétem~nt

de tout ce qu'on voit en

ce genre soit en_Amérique, soit ail–

Jeurs; elles n'ont meme aucune:analo–

gie aveo les ornements de Copan et de

PaJenqué. Ce so'llt des dessins étran–

ges et indéfinissables, laporieusement

tracés , quelqu'efois grotesques, mais

souvent simples, du meilleur goilt et

pleins d'élég¡¡nce. Parmi ceux dont

il

est permis de se rendre compte,

on

voit des c¡¡rrés et des pierres poJyan–

gulaires portant des bustes d'etres hu–

mai ns, des tetes de léopards , des

feuilles, des fl eurs, et ces gr¡¡cieuses

bordures eonnues sous le nom de

grecgues.

·

Tous les ornements sont

djtférents les uns des -autres ; le tout

forme un ensemble don t la riGhesse

produit

1,m

effet extraordinaire. Ce

qa'il y a de particulier, c'est qu'aucun

tableau

,auc~ne

pierre

is~lée

ne repré–

sente separement un SUJet complet;

bien Join ele la, les pierres -contiennent

cbacune une partie

Pu

sujet' et' pla–

cées !'une

ii

coté de l'autre' concou–

rent

a

produire un ensemble qui n'exis–

terait pas si elles étaient détachées.

Oo pourrait dire que c'est la une es–

pece de mosai'que sculptée. -

_ Devant

la porte prineipale de ce

singulier monument, un pavé de ci·

ment tres-dur conduit

ii

la partie su- ·

périeure d'un autre édifice construit

plus has sur la pyramide artificjelle

dont il a été question.

JI

n'existe ni

escalier, ni aucune autre communica–

tion visible ent,re les deux bíltiments.

On est obligé de se susv.endre aux

.broussailles qui poussent

et

la,

et

J'on linit par trouver un,e porte qui

donne acces dans une piece coupée

par des corridors. Tout l'.e-xtérieur de

cet édifice est semblable

a

celui du

temple dont nous nous sommes occu–

pé tout d'abord.