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L'UNIVERS.
Les Itzaexes étaient le peuple le plus
saoguinaire de ces contrées ; or, le
seul téocali , ou temBJe
ii
sacrifices,
qui, suivant M. Waldeck, existe dans
tout le Yucatan, se trouve parmi les
ruines qui nous occupent.
La seconde considératioo nous pa–
ra!t la plus sérieuse. Toutefois , elle
n'est pas assez puissante pour autori–
ser un jugement qui , vu l'absence de
docurne'nts certains, nous sernble quel·
11uc
peu aventuré. Nous.croyons-donc,
malgré l'autorité du savant voyageur,
devoir contin'uer le norn d'Uxrnal aux
ruiri es dont nous allous parler.
L'aspect de&
ruines d'Uxrnal est
Leaucoup plus imposant que celui des
restes de Palenque. D'abord les monu–
rnents ont des dimeosions beaucoup
plus grantles; ensuite le soin qu'on a
pris <fe les débarrasser tout autour et
dans un rayon assez étendu, des arbres
qui an n'lasquaient autrefeis la vue,
permet au voyageur d'en embrasser
d'un regard !'ensemble majestueux;
ll en résulte une impression de sur–
prise d'autant plus vive qu'on ne s''at·
teod pas
a
une perspective aussi.
dé~
gagée1
·
Nous commencerons, saos -
pr~am
bule, par la description du monument
qui, aurant par sa situation que par
la hardiesse de ses proportions, fixe
tout d'abord et irrésistibJement J'at·
_ tention de J'eKplorateur.
C'est un édifice assis su·r une éléva–
tion artificielle de fol'me oblongue et
arrondie aux de\lx extrémités; Ja base
de la pyramide a dt'ux cent quarante
pieds de long et cent vingt de lar–
geur; elle esi entourée d'un revllte–
'ment de pierres carrées. Une rangée
de marches a'bruptes conduit
a
une
plate-forme en pierre, large de quatre
pieds et demi' et qui regne tout le
l~ng_
de la eonstruotion pyramidale. H
n existe pas de porte au centre de l'é–
i.lifice, mais
a
chaq_ue extrémité, une
ouverture conduit a une piece de dix–
huit pieds Ele long sur neuf de profon–
deur; entre les deux salles, on en
trouve une troisieme de memes dimen-
. sions. Tout le monument est construit
en pierre;
a
l'intérieur, les murs sont
remarquablement polis; au dehors, on
observe au-dessus de Ja porte une cQr·
niche parfaitement trav¡¡illée' et,
a
partir de cette corniche jusqu'au som–
met du 1:>4iiment, toutes les faces du
temple sont couvert¡!s d'ornemeots
aussi riches que compliqués, et formant
une espeqe d'arabesque. Le style et le
caractere de ces sculptures <jifferent
complétem~nt
de tout ce qu'on voit en
ce genre soit en_Amérique, soit ail–
Jeurs; elles n'ont meme aucune:analo–
gie aveo les ornements de Copan et de
PaJenqué. Ce so'llt des dessins étran–
ges et indéfinissables, laporieusement
tracés , quelqu'efois grotesques, mais
souvent simples, du meilleur goilt et
pleins d'élég¡¡nce. Parmi ceux dont
il
est permis de se rendre compte,
on
voit des c¡¡rrés et des pierres poJyan–
gulaires portant des bustes d'etres hu–
mai ns, des tetes de léopards , des
feuilles, des fl eurs, et ces gr¡¡cieuses
bordures eonnues sous le nom de
grecgues.
·
Tous les ornements sont
djtférents les uns des -autres ; le tout
forme un ensemble don t la riGhesse
produit
1,m
effet extraordinaire. Ce
qa'il y a de particulier, c'est qu'aucun
tableau
,auc~ne
pierre
is~lée
ne repré–
sente separement un SUJet complet;
bien Join ele la, les pierres -contiennent
cbacune une partie
Pu
sujet' et' pla–
cées !'une
ii
coté de l'autre' concou–
rent
a
produire un ensemble qui n'exis–
terait pas si elles étaient détachées.
Oo pourrait dire que c'est la une es–
pece de mosai'que sculptée. -
_ Devant
la porte prineipale de ce
singulier monument, un pavé de ci·
ment tres-dur conduit
ii
la partie su- ·
périeure d'un autre édifice construit
plus has sur la pyramide artificjelle
dont il a été question.
JI
n'existe ni
escalier, ni aucune autre communica–
tion visible ent,re les deux bíltiments.
On est obligé de se susv.endre aux
.broussailles qui poussent
"ª
et
la,
et
J'on linit par trouver un,e porte qui
donne acces dans une piece coupée
par des corridors. Tout l'.e-xtérieur de
cet édifice est semblable
a
celui du
temple dont nous nous sommes occu–
pé tout d'abord.