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GUATEMALA.

323

A Uxmal, comme dans la plupart

des villes ruinées de l'Amérique les

Indiens donnent

a

chaque

monur~ent

un nom particulier. Celui dont nous

·venons de parler s'appelle, dans le

pays,

la Casa del Anano,

ou la mai–

son du nain. Cette dénomination tire

son origine d'une légende merveilleuse

enco11e en crédit parmi les simples ha–

bitants de ces contrées.

II en est un autre que l'on suppose

avoir servi de couvent

a

des religieu–

ses qui auraient passé leu r vie, comme

les vestales du Mexique,

a

conserver

le feu sacré. Pour cette raison , on

l'appelle

Casa de las Mo11¡jas,

ou

maison des nonnes. 11 est également

situé sur une élévation artificielle d'en–

viron quinze pieds de bauteur. Sa forme

est quadrangulail'e, et sa Jongueur est

de quatre-vingts pas.

11

offre

a

l'exté–

ri eur des ornements sculptés, sembla–

bles par leur richesse,

~urs

détails

· compliqués et leur caractere indétinis–

sable,

a

ceux dont il a été déjil question.

L'entrée principale est large et s'ou–

vre sur une belle cour couverte de

gazon , mais débarrassée des arbres

qui l'encombraient. La

fa¡;;ade inté–

rieure est beaucoup plus riche cl'orne–

ments et plus travaillée que ce]ie de

l'extérieur; elle est aussi mieux con–

servée. D'un coté regne une série

de pierres

a

facettes' scu lptées avec

godt et simplicité. A l'ex tremité de Ja

cour, deux serpents gigantesques, dont

les tt'ltes gisent sur le sol, s'enroulent,

dans des directions opposées, le long

de la ta¡;;ade.

En foce de la maison des nonnes est

un autre édífice bllti sur une plus pe–

tite élévation, offrant le méme carac–

tere, et connu sous la dénomination de

Casa de Tortugas,

a

cause des tortues

sculptées au-dessus de la porte. De

larges crevasses dans ses

mm·s

feraient

croire que ce monument a été ébranlé

par un

tremb lement de terre. II se

trouve a peu pres au centre des rui–

nes, et l'on y jouit d'une vue magnifi–

que.

Tout a cóté, et un peu sur la droite,

on apercoit un bMiment auquel on ne

parvient qu'en escaladant deux hautes

terrasses. Le corps du monument n'a

rien qui le distingue

es~entiellemenL

des autres; mais la

fa~ade

est sur–

montée d'un mur élevé, couvert d'or–

nements1 et ayant cette forme singu–

liere

_1_n_,_

I~

¡_

Cette disposition lui a fait donner

Je nom de

Casa de Palomos,

ou mai–

son des pigeons, désignation fondée

sur la ressemblance qu'il offre, a dis–

tance, avec un pigconnier.

Vis-a-vis s'ouvre une avenue bor–

dée de ruines, qui conduit

a

un mon·

ceau de pierres, tristes restes d'un

ancien monument; derriere ce

t¡¡~

informe,

011

découvre un grand édifice

précédé d'une cour dont le sol reten·

tit sous les pieds du voyageur. On a

constaté qu

1

il existait au·dessous de

cette cour un souterrain revétu de ci–

mer¡t, et qui a peut-étre servi de gre–

nier.

Mais le monument

le

plus remar–

quable d'Uxmal est celui que les

In–

diens nomment

la

rnaison du gou–

verneur.

C'est le plus vaste, le plus

digne d'attention, sous le rapport de

l'architecture, et le mieux conservé.

Il

est construit sur une série de terras–

ses superposées qui lui donnent une

assez grande élévation. La premiere,

en commencant pa'r la base, n'a pas

moins de six cents pieds de long et

cinq de hauteur. Elle est revetu

e

de

pierres, et se termine en une plate–

forme de vingt pieds de Jargeur, sur

laquelle repose une seconde terrasse

de quinze pieds d'élévation. La grande

plate-forme qui s'étend au-dessus est

cultivée par le propriétaire des ruines

et plantée en blé. A l'angle sud-est

~e

cette plate-forme on voit une rangée

de piliers arrondis, ayant dix-huit

pouces de diametre et trois ou quatre

pieds de haut; ces piliers occupent

un espace d'environ cent pieds en

longueur. On ne peut pas dire préci-

21.